Pour
tenter de reprendre contact avec Atsumi (Haruka Ayase), plongée dans le coma
depuis sa tentative de suicide un an auparavant, Koichi (Takeru Satoh), son
petit ami accepte de faire une expérience scientifique expérimentale. Il va
être endormi et, grâce à une machine, entrer dans l’esprit d’Atsumi par
télépathie. Le premier voyage dans le cerveau de sa petite amie est concluant.
Il la rencontre dans leur appartement, elle travaille à son nouveau manga et il
peut lui parler.
Les
médecins sont contents du résultat. Koichi raconte que tout s’est bien passé
sauf que l’on a bien vu que quelque chose de bizarre a eu lieu. Un détail
inexpliqué dans cette plongée dans la matrice mentale d’Atsumi. Autour d’une
porte, le mur s’est détaché laissant apparaitre le béton. Plus tard, Koichi
voit un cadavre en décomposition sur le sol et comprend qu’il est issu d’un des
dessins qu’elle a fait. Atsumi est une mangaka
célèbre pour le réalisme de ses esquisses.
Mais,
c’est une demande particulière d’Atsumi qui étonne son compagnon. Elle lui
demande de retrouver un vieux dessin qu’elle avait fait quinze ans auparavant,
quand ils s’étaient connus alors enfants, représentant un plésiosaure, un
dinosaure à nageoires. Il ne se rappelle pas d’avoir ce dessin et appelle Takagi
(Shota Sometani), le collègue d’Atsumi dans la boite de manga. Le dessin n’est
pas trouvé mais Takagi découvre d’anciennes bandes dessinées qui pourraient
rapporter de l’argent pour son patron Sawano (Joe Odagiri).
Les
médecins avaient prévenu des éventuels effets secondaires que pourrait subir
Koichi et ça ne manque pas. La méthode de Kiyoshi Kurosawa dans Real (son premier film tourné pour le
cinéma depuis Tokyo sonata)
est celle d’un fantastique doux basé sur la suggestion, tout comme il le
faisait pour Kairo. C’est
le montage et les effets de mise en scène (un plan vide suivi d’un plan plein
de fantastique) qui créent la différence entre le monde réel et celui qui se
fabrique dans les cerveaux reliés du couple.
Petit
à petit, Koichi ne sait plus dans quel monde il se trouve et le cinéaste
cherche à égarer aussi son spectateur. Les personnages réels vus auparavant
changent d’aspect. Le collègue et le patron d’Atsumi prennent un aspect vitreux
et avancent comme des zombies. Puis, c’est au tour des médecins de ne plus
sembler vivre vraiment. Koichi est pris de visions sui viennent le hanter, tels
ce petit garçon mouillé, ces cadavres qui jonchent le sol, la ville qui
disparait sous ses yeux ou retour dans le passé, comme dessinée au fusain.
La
confusion ne cesse d’augmenter jusqu’à ce que le spectateur ne sache plus où se
trouve le monde réel et l’imaginaire. Real
réussit à créer deux mondes interdépendants qui se répondent l’un l’autre tout
en se contredisant. De ce point de vue, le film apporte son lot de surprises et
rebondissement. Kiyoshi Kurosawa reste cependant le cinéaste de la lenteur
éthérée et poisseuse (comme dans Kairo)
mais pénalisée ici par une interprétation parfois maladroite d’Haruka Ayase,
parfois un peu trop expressif tout en étant lymphatique.
Real
(リアル 完全なる首長竜の日, Japon, 2013)
Un film de Kiyoshi Kurosawa avec Takeru Satoh, Haruka Ayase, Miki Nakatani, Joe
Odagiri, Shota Sometani, Keisuke Horibe, Yutaka Matsushige, Kyoko Koizumi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire