vendredi 9 septembre 2011

Le Chinois se déchaïne


A l’école kung-fu Hongtai, Jien Fu (Jackie Chan) est l’homme à tout faire. Orphelin, il a été adopté par Maitre Hong mais il est devenu le souffre-douleur de Li (Dean Shek) qui s’amuse à l’humilier à chaque occasion. Jien Fu en est tout malheureux. Son seul ami est un chat de gouttière qu’il élève et le cuisinier boiteux. Jien Fu fait le ménage tandis que les disciples s’entrainent, Li salit encore plus. Le fils du préfet veut apprendre le kung-fu, Li demande à Jien Fu de faire une démonstration avec un élève mais il ne doit pas rendre les coups. Le fiston du préfet (le gros Chiang Kam), vient prendre des leçons. Li ordonne à Jien Fu de se battre contre lui, mais il réplique pour la première fois et sa fait tabasser avant de s’enfuir.

Pai (Simon Yam) est un mendiant qui a quelques ennuis avec le patron de l’hôtel où il loge. Sans le sou, on lui demande de payer mais les employés, croyant que Pai est sans défense commence à l’attaquer. La réplique est cinglante. Le vieillard, armé de son vol et de ses baguettes, se défend dans une scène pleine d’humour où il assomme tous ces jeunes blancs becs. Pai rencontre Jien Fu devant l’école Hongtai où il croit qu’il se fait agresser. Le vieil homme n’a pas le temps d’expliquer qu’il peut très bien se défendre seul et trouve assez joli qu’un jeune homme vienne l’aider. Pai ne dira pas tout de suite qui il est, en l’occurrence le maitre du kung-fu du serpent. Son plus grand ennemi, le maitre du kung-fu de l’aigle est à sa recherche.

Parce qu’il s’est enfui de l’école Hongtai après une nouvelle humiliation, Jien Fu retrouve par hasard Pai dans la forêt. Il a été blessé par ses ennemis. Le jeune va soigner le vieillard et ce dernier, une fois guéri, va enseigner les rudiments des arts martiaux à son nouveau disciple (avec comme fond musical des morceaux de Moroder – plus tôt, on pouvait entendre aussi le thème introductif de Carrie de Brian De Palma, la musique est donc bariolée). Le Chinois se déchaine adopte le schéma classique du film de kung-fu sur l’apprentissage du jeune héros par un ancien. Le jeune est persuadé de tout savoir mais va tomber sur plus fort que lui. Yuen Woo-ping, Simon Yuen et Jackie Chan sont moins au point ici que dans Drunken master tourné juste après.

Le film marque donc le lancement de la carrière de Jackie Chan dans son rôle de jeune naïf (son nom de personnage se traduit par « le simple »). Jackie Chan élabore son personnage de gentil garçon prêt à défendre le monde entier. Son aspect sera toujours le même, jamais il ne coupera ses cheveux pour jouer dans un film d’arts martiaux (y compris pour jouer Wong Fei-hung), il portera son fameux maillot de corps blanc. D’une certaine manière, il modernise le genre en donnant à son personnage un aspect très commun. Il pourrait n’importe qui, chaque spectateur peut s’identifier à lui. Le Chinois se déchaine est le premier bon film de Jackie Chan après des années sous la coupe de l’affreux Lo Wei. Le succès aidant, il pourra réaliser ses propres films où le mélange de burlesque et d’habileté à se battre reste très agréable à regarder. Une dernière remarque : Le Chinois se déchaine n’a aucun personnage féminin. Jien Fu n’a jamais de petite amie, ni même de flirt. Là aussi, avec le succès, les personnages auront des copines. Pour l’instant, il n’a qu’un vieillard comme maître et quelques ennemis à vaincre.

Le Chinois se déchaîne (Snake in the eagle’s shadow, 蛇形刁手, Hong Kong, 1978) Un film de Yuen Woo-ping avec Simon Yuen, Jackie Chan, Dean Shek, Hwang Jang-lee, Fung Hak-on, Tino Wong, Peter Chan, Hsu Hsia, Charlie Chan, Roy Horan, Chiang Kam.

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