Un
attentat a lieu au beau milieu du quartier de Mongkok dans le cinéma Broadway
Circuit. La police est en alerte. Ailleurs, sur l’autoroute, un homme alcoolisé
roule à toute vitesse. Cold war
démarre sur les chapeaux de roue avec une scène rapide et inspirée, ce qui en
cette période de vache maigre est très agréable. Rien à voir entre les deux
faits si ce n’est que les cinq policiers, venus arrêter le chauffard, vont être
enlevés par des terroristes masqués. Le commissaire en chef (Michael Wong, qui
comme à son habitude parle anglais mais qui par chance vient juste faire une
courte apparition) est absent. Il confie les rênes de l’enquête à ses deux
divisionnaires : Sean Lau (Aaron Kwok), responsable du personnel, et MB
Lee (Tony Leung Ka-fai), responsable des opérations. C’est ce dernier qui
chapeaute le tout et décide de d’appeler l’opération « Cold war ».
Une cellule de crise se met en place dans les locaux immenses et glaciaux des
quartiers généraux de la police.
Ce
qui impressionne également est le casting pléthorique du film : Lam
Ka-tung, Andy On, Charlie Yeung, Terence Yin, Chin Ka-lok et un caméo d’Andy
Lau. Chacun a une spécialité dans la police qu’il va utiliser pour tenter de
retrouver les flics disparus. Cold war
est une course contre la montre où les ravisseurs demandent une rançon. Les
policiers sont menés d’un lieu à un autre. La cale d’un bateau est remplie de
dynamite. Les matelots sont interrogés avec violence, torturés à l’ancienne par
Kwong (Lam Ka-tung) et Shek (Andy On). Un paquet est déposé à la police, il
contient un portable pour communiquer avec les bandits. To (Terence Yin), l’informaticien,
va tenter de tracer le portable et les GPS des flics enlevés. Le thriller se
met en place avec un grand renfort d’effets sonores, la musique tonitruante de
Peter Kam appuie chaque moment de suspense et de tension. Quand Vincent (Chin
Ka-lok), le fidèle homme de main de Lau meurt sous les balles, sa veuve se
crispe de douleur et se met en colère. L’émotion qui devait se dégager de son
chagrin ne parvient pas à se créer.
Seulement
voilà, la guerre des chefs s’empare de la police. En effet, l’un des policiers
enlevés est Joe Lee (Eddie Peng), le fils de MB Lee. Lau estime qu’il a
outrepassé ses pouvoirs et qu’il ne peut plus diligenter les investigations. Le
film s’engage alors dans de longues scènes de dialogues, ou plutôt
d’engueulades entre les deux divisionnaires. Tony Leung Ka-fai est
impressionnant avec son crâne rasé et sa barbe. Comme à son habitude, il sait
donner du poids à son personnage, élevant la voix avec un regard de fou
furieux. Mais le problème réside moins dans le jeu des acteurs (ils sont tous
bons) que dans le statisme de ces scènes. Longman Leung et Sunny Luk, qui
tournent leur premier film en tant que réalisateurs, ne savent pas comment
filmer les dialogues si ce n’est en champ contre-champ des personnages qui
parlent entre eux. Le rythme retombe donc fréquemment jusqu’au coup de théâtre
suivant qui amène une nouvelle scène d’action.
Une
fois les cinq policiers retrouvés, Cold
war change de cap avec l’arrivée de deux nouveaux personnages venus mettre
leur nez dans toute cette histoire. Mak (Alex Tsui) et Cheung (Aarif Lee)
pensent qu’une taupe est responsable de l’enlèvement des cinq policiers. Le
film repart donc sur une nouvelle enquête où chaque policier est un suspect en
puissance. La tension passe cette fois dans les joutes verbales entre Cheung et
les autres, que le jeune policier interroge. Le climax étant l’affrontement
avec MB Lee qui, grâce à son sens du discours, parvient à retourner
l’interrogatoire en contre-interrogatoire. Evidemment, Tony Leung Ka-fai fait
tout le boulot, Aarif Lee fait ce qu’il peut face au talent monstre de son aîné. Cold
war évoque dans cette deuxième partie les luttes de pouvoirs à l’intérieur
de la police. MB Lee, comme Lau, veulent la place de chef. Le film, avec son
scénario rempli de rebondissements, est malin et, ce qui ne gâche rien, est
esthétiquement agréable. Les deux cinéastes lorgnent du côté d’Infernal affairs mais en éludant
totalement la vie privée des personnages ce qui les prive d’une complexité
psychologique qui aurait permis qu’on se sente plus proches d’eux. Eux aussi
veulent la place de chefs du film policier d’action depuis qu’Andrew Lau, parti
faire des romances en Chine, a laissé la place vacante.
Cold
war (寒戰, Hong Kong,
2012) Un film de Longman Leung et Sunny Luk avec Aaron Kwok, Tony Leung Ka-fai, Aarif Lee, Eddie Peng, Charlie
Young, Terence Yin, Chin Ka-lok, Andy On, Ma Yi-li, Lam Ka-tung, Tony Ho, Andy
Lau, Alex Tsui.
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