Entraineuse
dans un bar pour marins, Omitsu (Sumiko
Kurishima) rentre à son domicile, elle en
rencontre deux marins qui espèrent la voir le lendemain mais les regards
condescendants des passants connaissant sa profession sont moins joviaux que
ceux des clients. Elle a un fils de
six ans, Fumio (Teruko Kojima), sage bambin qui l’attend gentiment chez sa
voisine (Mitsuko Yoshikawa), épouse d’un pharmacien (Jun Arai). Ils considèrent
l’enfant comme leur petit-fils, il les rend heureux. Un homme est venu rendre
visite à Omitsu. Il s’agit de Mizuhara (Tatsuo Saitô), son époux qui a quitté
le domicile conjugal trois ans plus tard. A cause de son départ, elle a été
obligée de travailler dans un bar. La voisine ajoute qu’il reviendra pour la
voir. Le père prodigue (comme l’était la mère Sans
lien de parenté) veut retrouver son fils et recréer le noyau familial.
La
pauvreté du mari est montrée comme dans Bon
courage, larbin ! et Après
notre séparation : ses chaussures sont trouées. L’enfant va aider
son papa en collant, avec son chewing-gum, un morceau de journal à la place du
trou. Le père passera un peu de temps avec son fils, jouera au base-ball avec
les gamins alentour. En revanche, il aura toujours beaucoup de mal à trouver un
emploi. Pour Omitsu, c’est la seule condition pour qu’elle accepte de revenir
au foyer. Acculé par son manque de chance dans ses recherches, il décide cambrioler
le patron à qui il demander du travail. Le drame de Rêves de chaque nuit se noud autour du chômage chronique consécutif
de la crise économique qui touche le Japon alors. Mais c’est surtout la honte
de sa position sociale qui pousse Mizuhara à agir ainsi. Il plonge dans un
cercle vicieux dont il n’arrivera pas à s’échapper.
C’est
la voisine qui était parvenu à conviancre Omitsu de donner une nouvelle chance
à son époux, avec comme objectif qu’elle puisse enfin quitter son travail. Plusieurs
scènes montrent à quoi consiste la profession d’Omitsu. Elle doit entrainer les
clients, des marins donc, à consommer. Un soir, un capitaine de navire (Takeshi
Sakamoto) lui donne quelques billets. Cet homme va ensuite tenter d’abuser
d’elle mais les deux marins (Kenji Oyama et Shigeru Ogura), vus dans la
première scène vont lui porter secours. La vie d’Omitsu est difficile, d’un côté
avec un métier honteux et un mari minable. Pour accentuer encore plus le drame
et la crise familiale, comme dans Bon
courage, labrin !, l’enfant va avoir un accident. On trouve donc dans
ses films successifs tournés au sein de Shochiku les mêmes thèmes et la même
manière vive et rythmée de filmer cette chronique familiale où le désespoir et
la pauvreté règnent. Les rêves d’Omitsu ne vont pas se réaliser.
Rêves de
chaque nuit (夜ごとの夢, Japon, 1933) Un film de
Mikio Naruse avec Sumiko Kurishima, Tatsuo Saitô, Teruko Kojima, Jun Arai,
Mitsuko Yoshikawa, Takeshi Sakamoto, Kenji Oyama, Shigeru Ogura, Choko Iida.
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