Ancien
soldat vietnamien lors du conflit mené pour supprimer le pouvoir
khmer rouge en 1979, Yuen Lik (Chow Yun-fat) s'est depuis exilé à
Hong Kong. Il est devenu tueur à gages pour la mafia vietnamienne
issue de la diaspora. Son passé de soldat le traumatise, il se
souvient (à grand coup de flashback) d'un épisode horrible de la
guerre où son supérieur le force à abattre une famille dont la
mère tient son bébé dans les bras. Il s'est aussi fait pas mal
d'ennemis dont un autre bidasse qu'il a été forcé d'abandonner
dans un piège remplie de piquets pointus. Cet homme, désormais
estropié, va aller le poursuivre jusqu'à Hong Kong. L'une des
ambitions de The
Long goodbye est
sans doute de montrer, à la fois la misère de la vie des boat
people
exilés dans la colonie britannique, ces hommes livrés à eux-mêmes,
et à la fois que la guerre c'est mal et que ça rend fou. Dans les
deux cas, le cinéaste filme la douleur avec complaisance en appuyant
bien sur les effets sanguinolents et au ralenti.
A côté de ces
activités clandestines de tueur, Yuen Lik a un métier plus
officiel : il est cascadeur pour le cinéma. C'est lors d'un
tournage qu'il rencontre Pui Lam (Rosamund Kwan). Elle est
journaliste à la télévision et enquête sur une série de meurtres
sanglants commis récemment à Hong Kong. Pugnace, elle n'hésite pas
à poser des questions qui dérangent au chef de la police. Ce que
Pui Lam ignore quand elle rencontre Yuen Lik, c'est que ce dernier a
tué son père lors d'un contrat. La jeune journaliste s'inquiète de
ne plus voir son père depuis des jours. Il va sans dire que Yuen Lik
et Pui Lam vont tomber amoureux l'un de l'autre. Le suspense, bien
naïf, repose alors sur le temps que mettra la jeune femme à
découvrir le lourd passif de son nouveau petit ami. Cette profession
de tueur à gages sera révélée lors d'un accident de tournage (un
explosif brûle Yuen Lik) où, Pui Lam comprend le statut de son
homme.
Le film n'est pas sans mauvais goût sans tomber, hélas, dans
le nanar qui permettrait de sourire un peu. Un exemple parmi
d'autres : après s'être bien chauffés l'un l'autre, le couple
vedette commence à s'embrasser sous des néons d'un cinéma puis
finit dans la chambre. Pour appuyer leur romance, on entend la
chanson Take
my breath away chanté
en cantonais tandis que défilent des images en flashback montrant
les moments où Yuen Lik et Pui Lam se se rencontrés et découverts.
Ils finissent par faire l'amour sur l'affiche du film Salut
l'artiste d'Yves
Robert. Pourquoi ? Je ne sais pas mais ce que je sais que cette
scène est du remplissage. The
Long goodbye,
somme toute assez ennuyeux, bourré d'incohérences (Yuen Lik brûlé
au visage porte un imposant bandage sur le visage se retrouve la
séquence suivante sans aucune cicatrice car on n’abîme pas le
visage de la star Chow Yun-fat) ne vaut que parce qu'il est le
premier film de Rosamund Kwan. C'est bien peu.
The Long goodbye (獵頭
, Hong
Kong, 1982) Un film de Lau Shing-hon avec Chow Yun-fat,
Rosamund Kwan, Wan Chi-keung, Phillip Chan, O Chun-hung, Tang Ching,
Flora Cheung, Melvin Wong, Ng Hong-sang, Lo Wai, Tsang Choh-lam,
Stephan Yip, Yat Boon-chai, Wong Hak.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire