mardi 1 octobre 2013

Conspirators


Les vieilles histoires de famille recèlent parfois des secrets qu’il fallait laisser enfouis. C’est ce que va découvrir Chan Tam (Aaron Kwok), détective privé en Thaïlande qui part en Malaisie à la recherche de la vérité. Depuis trente ans, il ne sait pas comment son morts ses parents et encore moins qui les a tués. Oxide Pang, qui abuse encore et toujours des mêmes filtres jaunes et verts, poursuit sa franchise autour de ce détective lancée en 2007. J’avoue ne pas avoir ni Detective ni Detective 2.

Le début de Conspirators est plutôt stimulant, Tam se rend compte qu’en Malaisie personne ne veut lui donner le moindre renseignement. Il va discuter avec un propriétaire de discothèque, Chai (Chen Kuan-tai) qui reconnait les parents de Tam, désigne sur une autre photo un certain Pang. Il reste évasif sur la mort des parents. Il conseille surtout au détective de rentrer chez lui. Tam apprend d’ailleurs qu’on est entré par effraction dans son bureau, que tout a été chamboulé et qu’on lui a volé des objets.

Stimulant parce que le spectateur est dans la même situation que Tam, qu’il avance à l’aveugle dans cette enquête sur la fin des parents du détective. Stimulant aussi parce que Tam engage un détective, Zheng Fong-hei (Nick Cheung). Zheng (qui porte le même nom qu’un personnage du film He never gives up, comme il fait remarquer lui-même) se prétend la bonne personne pour cette enquête alors qu’il n’a jamais fait que travailler sur des cas de dettes ou d’adultère. Zheng est un expert en arts martiaux et pourra le défendre.

Le duo fonctionne bien. Nick Cheung, qui porte les cheveux mi-longs, déploie un comique léger face à Aaron Kwok, très sérieux. Zheng Fong-hei reçoit son pair dans un bureau encombré de toutes sortes d’objets, il sort sa calculette pour compter ses honoraires, trop content d’avoir une si belle affaire. Du moins le pense-t-il, car dès que les deux hommes commencent à aller interroger les éventuels témoins, les embuches se mettent à pleuvoir sur leur chemin. Le macguffin du film est une bande sonore et un film qui révéleraient tout.

Et c’est là que le film se gâte. Conspirators est un jeu de pistes où les indices sont donnés régulièrement mais Oxide Pang s’acharne à produire un retournement de situation à espace régulier pour augmenter le suspense du film. Tam et Zheng rencontrent un témoin, il fait une révélation et, paf, il est tué par celui qui ne veut pas que Tam remonte jusqu’à lui. Entre chaque mort, on a droit de longs dialogues explicatifs et à des interrogations sur un musique tonitruante. Pour épicer le tout, Zheng donne quelques coups de tatanes dans une chorégraphie trop hachée.

Le passé difficile de Tam est connu. Le film nous montre la mort au ralenti de ses parents dans un flash-back inutile et racoleur. Pour faire bonne mesure, on apprend que Zheng Fong-hei a lui aussi des problèmes avec la bande de Pang. Son frère jumeau (joué par lui-même) mais avec les cheveux courts, est en prison à cause de Pang et Zheng va chercher à le venger. A cela il faut ajouter Zi-wei, la fille adoptive de Chai, pour qui Tam se prend de sympathie. Le finale est composé d’une grosse scène de tabassage puis d’une interminable conclusion en forme de happy end d’autant plus écœurant que le début était prometteur.

Conspirators (同謀, Hong Kong, 2013) Un film d’Oxide Pang avec Aaron Kwok, Nick Cheung, Jiang Yi-yan, Li Chen-hao, Chen Kuan-tai.

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