La
malchance s’acharne sur Yip Ku-hung (Miriam Yeung) du soir au matin. Quand son
réveil n’oublie pas de sonner, elle confond le dentifrice avec une crème pour
la peau, quand elle n’arrive pas en retard au boulot, elle se fait voler ses
affaires dans un taxi, quand elle ne se fait pas voler ses clients par sa
collègue pimbêche, son patron la drague lourdement en la menaçant de la virer.
Depuis toute petite, on la malmène, on profite de sa gentillesse, on ne veut
pas être ami avec elle. On la surnomme la « Reine de la malchance ».
Pour
contrer cette malchance, Hung est armée. Chaque matin, elle consulte son
horoscope, touche des porte-bonheurs, fait des incantations. Rien ne marche
vraiment et c’est pour cela qu’elle a décide de consulter le maître du feng-shui,
Lai Lui-po (Tony Leung Chiu-wai). Ses livres, que Hung a tous lus, se vendent
par milliers, il conseille de riches clientes qui parfois le draguent (Josie Ho
qui tente sa chance mais Lai ne saisit pas la perche) et donne des cours de
chance. Il est l’homme de la situation.
Problème
pour Hung, sa malchance est un héritage. Dans une vie antérieure, que My lucky star montre longuement en
ouverture dans une scène en costume, les ancêtres de Hung et Lai s’étaient
rencontrés dessinaient les destins de leurs descendants. Trois générations plus
tard, ils se retrouvent mais Lai a eu comme conseil de son grand-père de ne
jamais faire affaire avec un Yip sous peine de malheur. Hung a beau changer son
nom de famille, Lai se rend assez vite compte de sa nature et l’oblige à ne
plus revenir le voir.
Elle
s’incruste dans sa vie, l’oblige à lui donner des sorts pour l’aider. Le film
développe, avec ironie et respect, toute une panoplie des croyances et
superstitions issues de la culture populaire à Hong Kong. Voir les signes de la
nature (les fleurs des pêchers, les poissons dans l’eau) comme comprendre
l’œuvre de l’homme (les bâtiments de Hong Kong en forme d’animaux, les joueurs
de mahjong en face d’un Bouddha
géant) peut permettre de renverser le destin de Hung, mais toujours en faisant
une offrande.
Comme
il se doit, My lucky star va se
diriger vers une romance entre Hung et Lai. Il éternue chaque fois qu’il la
rencontre, signe tangible de sa malchance, elle commence à perdre le sourire.
« J’étais malchanceuse mais heureuse, depuis que je vous ai rencontré, je
ne suis plus heureuse », dit-elle. La vie amoureuse de Lai n’est pas plus
envieuse. Tout à sa tâche, il n’a jamais eu le temps de tomber amoureux ni même
de regarder une femme. Hung va le secourir car les opposés s’attirent. Le récit
est certes cousu de fil blanc, on devine vite la fin heureuse.
Ce
qui amuse le plus dans My lucky star,
ce sont les seconds rôles. Vincent Kok est le patron polygame et inconscient de
Hung. Les beaux-parents avares et acariâtres sont incarnés par Chapman To qui
se rêve en vedette de hip hop cantonais et Teresa Carpio vêtue comme une
poupée. Ils ont de leur côté Crab Duen (Ronald Cheng), ennemi de Lai, qui
déchaine les fureurs du destin sur Hung. Dans de courtes apparitions de flics
venus départager Lai et Duen, on croise Shawn Yue, Alex Fong Lik-sun, Cheung
Tat-ming. Une joyeuse comédie du nouvel an lunaire.
My lucky star (行運超人, Hong Kong, 2003) Un film de Vincent Kok
avec Tony Leung Chiu-wai, Miriam Yeung, Ronald Cheng, Chapman To, Teresa
Carpio, Vincent Kok, Anya, Ken Wong, Ken Cheung, Alex Fong Chung-sun, Sammy
Leung, Kitty Yuen, Shawn Yue, Cheung Tat-ming, Rain Li, Lee Lam-yan, Alex Fong
Lik-sun, Josie Ho, Steven Fung.
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