lundi 14 octobre 2013

I love Maria


Pendant la période de trois ans (septembre 1986 et octobre 1989) où Tsui Hark n’a réalisé (officiellement) aucun film pour se consacrer entièrement à la production au sein de la Film Workshop (une dizaine de films), on trouve I love Maria, parfois appelé Roboforce. A côté des prestigieux Syndicat du crime et Histoires de fantômes chinois, I love Maria fait figure de parent pauvre, comme si Tsui Hark, à l’instar de la Cinema City, cherchait à tourner des films à petit budget pour tester le public cantonais avec un film de robots.

Dans cette bizarrerie de science fiction, où il n’y a guère de science, Tsui Hark incarne Whisky (parce qu’il boit beaucoup dans les bars) et John Sham est Curly (parce qu’il a les cheveux bouclés). Ce dernier est un inventeur d’armes d’assaut qui essaye de vendre ses brevets sans grand succès, vu se tête d’hurluberlu. Ils ne sont pas amis et se rencontrent par hasard dans un bar où chacun est venu se souler pour oublier leur vie médiocre. C’est peu de dire que les deux hommes, également producteurs du film, ne font pas dans la dentelle dans leur interprétation.

Ils vont être confrontés à une bande d’apprentis maîtres du monde menée par Maria (Sally Yeh) et son frère (Ben Lam). Elle tient en otage des savants qu’elle n’hésite pas à tuer en cas de résistance, histoire de bien montrer combien la bande de méchants est impitoyable. Cela permet aussi de placer quelques scènes de violence dans le récit. Ils ont créé un robot géant nommé Pionneer I, de forme vaguement humaine dont chaque morceau est une arme. Le robot attaque Hong Kong laissant la police sans qu’elle ne puisse réagir.

Un deuxième robot, Pioneer II est en court de fabrication. Contrairement au précédent, il a une forme tout à fait humaine, et même féminine puisque que Sally Yeh joue ce robot sexy aux formes évocatrices de la créature de Metropolis de Fritz Lang. Curly reprogramme le robot pour qu’elle leur obéisse. La majorité des gags de I love Maria consiste à donner des ordres à Maria le robot, les deux hommes se disputant les faveurs de la créature de métal dont ils sont tombés amoureux.

Le film a un budget tellement minuscule, que plus de la moitié du film est tourné avec les trois personnages, Curly, Whisky et Maria le robot dans une maison en ruines, sans que l’on sache réellement la raison pour laquelle ils se sont réfugiés là. Les murs composés de briques en carton se détruisent très rapidement sous les corps des deux hommes qui se disputent, Maria traverse les plafonds. Les effets spéciaux, conçus par la Film Worshop et Tsui Hark, sont tous mécaniques (on voit parfois les fils tirer les pièces des robots) ou créés avec un simple montage d’images.

A cela il faut ajouter la présence d’un journaliste photographe interprété par Tony Leung Chiu-wai dans un de ses premiers rôles. Il passe son temps à faire tomber son appareil photo et se trouve bien maladroit. Le maître du gang des méchants est incarné par Lam Ching-ying. Il a la charge des scènes sérieuses d’action (mises en place par Ching Siu-tung) notamment contre Ben Lam devenu mégalomane qui veut prendre sa place. Le film peut parfois faire sourire compte tenu de ses incohérences scénaristiques, ses gags médiocres et ses combats bâclés. La plupart du temps I love Maria demeure un navet assez fastidieux et indigent.

I love Maria (鐵甲無敵瑪利亞, Hong Kong, 1988) Un film de David Chung avec Tsui Hark, John Sham, Sally Yeh, Tony Leung Chiu-wai, Lam Ching-ying, Paul Chun, Ben Lam.

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