lundi 21 octobre 2013

La Légende de Zatoichi 7 : La Lame


« J’ai abattu Zatoichi avec mon mousquet », crie le jeune Seiroku à ses compagnons yakuza qui demandent des preuves. Le corps du masseur aveugle est introuvable. Il a été touché dans le dos mais n’est pas mort. Remis de ses blessures, Zatoichi (Shintarô Katsu) part à la recherche de Kuni (Naoko Kubo), sa bienfaitrice qui a payé le médecin. Il se trouve qu’elle est la fille du chef Bunkichi du village de Kajikazawa. Elle ignore qui est l’homme qu’elle a sauvé puisqu’il n’a pas pu donner son nom. C’est donc tout naturellement qu’elle l’accueille dans sa demeure.

Elle vit avec son père Bunkichi et sa jeune sœur Shizu. Depuis un an, leur frère a quitté le foyer, parti pour des aventures plus viriles : il est devenu yakuza. Il s’agit de Seiroku qui, tel un fils prodigue, fait son retour à Kajikazawa, humilié de n’avoir pas trouvé le corps de Zatoichi. Shizu n’apprécie pas le retour de Seiroku d’autant qu’elle juge son frère immature, vantard et violent. Ce qu’il est. Cependant l’humeur chez les Bunkichi est à la fête car tout le village s’apprête à célébrer l’été avec des beaux feux d’artifices.

Tout se passerait pour le mieux si une rivalité avec le chef du village voisin, Yasugoro (Tatsuo Endô) ne compromettait cette ambiance. Yasugoro veut la concession du gué de la rivière qui sert de limite entre les deux clans, concession qui appartient aux Bunkichi. Pour cela, il est prêt à tous les coups bas, l’un d’eux sera de capturer Seiroku tout en faisant croire à son père que le jeune homme impétueux a blessé le chef Yasugoro. Zatoichi, pas rancunier, ira le délivrer et ne recevra aucun remerciement.

Cette septième aventure de Zatoichi, réalisée comme la sixième par Kazuo Ikehiro, revient sur les conflits entre clans rivaux au milieu desquels Zatoichi se trouve mêlé bien malgré lui. Cette fois, le masseur aveugle prend clairement parti pour les Bunkichi. Le chef Yasugoro, avec son bégaiement et ses éructations, est montré comme un homme sournois. Zatoichi reconnait les gens aux grands cœurs. Parmi eux, Kuni, femme célibataire, est d’une moralité à toute épreuve. Le film évite pourtant la romance entre Kuni et Zatoichi.

La Lame retrouve, le temps d’une séquence, la beauté d’une mise en scène des combats parfaitement maîtrisée. Zatoichi se bat de nuit. A l’extérieur, les feux d’artifices sont lancés et crépitent. A l’intérieur, les bougies éclairent le couloir de la demeure des Yasugoro. La lame de Zatoichi les tranchent les unes après les autres, seul son visage dans l’obscurité reste à peine visible. Ce seront les lumières des feux d’artifices qui éclaireront les adversaires dans un couloir, filmés dans un travelling latéral.

Le film est volontiers sanglant et les morts s’accumulent. Pour contraster avec cette funeste atmosphère, La Lame dissémine çà et là quelques courts moments burlesques. Zatoichi s’énerve contre une mouche qu’il tranche avec son sabre. Des enfants lui font acheter des sucreries par malice. Il tombe dans un trou dans une route. Il se fait porter pour traverser la rivière à gué et son porteur est bien encombré avec le corps massif du masseur. Ces saynètes comiques permettent au spectateur de reprendre son souffle entre deux combats violents

La Légende de Zatoichi : La Lame (座頭市あばれ凧, Japon, 1964) Un film de Kazuo Ikehiro avec Shintarô Katsu, Tatsuo Endô, Takashi Etajima, Ryûtarô Gomi, Bokuzen Hidari, Jun Katsumura, Naoko Kubo, Ikuko Môri, Mayumi Nagisa, Yutaka Nakamura, Koh Sugita, Teruko Ômi.

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