jeudi 17 décembre 2009

Colour of the loyalty


Maître Dragon (Eric Tsang) est en danger. On veut sa peau. Tel est l’avertissement que donne l’Inspecteur Mi (Lam Suet) au patron des triades en personne. Ils se connaissent depuis des années et il leur arrive de discuter de temps en temps au poste de police des problèmes tels que celui d’un boss qui va mourir. L’Inspecteur ne sait pas précisément d’où viendra le meurtrier. De Thaïlande, de Chine ou du Viet Nam, mais il s’approche. Il ne sait pas non plus qui l’a commandité parmi les trois autres patrons avec qui Dragon a un accord. Ce qui est certain, c’est qu’il veut quitter les affaires et nommer Peter (Samuel Chan) à sa place. Les trois autres s’y opposent.


Entre alors en scène la cellule dormante de Maître Dragon. Chai (Liu Kai-chi) est épicier. Il a un accord avec Dragon pour intervenir en cas de besoin et de danger et pour cela, il a entraîné aux arts martiaux quelques jeunes gens dont Fat (Shawn Yue), jeune homme fougueux qui s’engage immédiatement dans l’affaire : protéger Dragon. Fat a une petite amie dont il veut se séparer à cause des dangers de la mission, mais elle s’accroche affirmant que si elle avait voulu éviter les dangers, elle serait sortie avec un autre. Fat et les autres vont devenir les nouveaux gardes du corps de Dragon tandis que les autres parrains se font éliminer les uns après les autres.


L’ambition de Colour of the loyalty est de fournir un film de triades avec un grand suspense. En l’occurrence, ne jamais donner de vrais indices pour savoir qui fait éliminer tous les barons de la mafia. On soupçonne tout à tour tous les personnages, à commencer par celui d’Eric Tsang, toujours aussi bon, dont certains regards laissent penser qu’il est responsable. Certains de ses actes le désignent comme lorsqu’il invite l’Inspecteur Mi à aller boire des verres dans un karaoké. On apprendra que pendant la nuit, un nouveau crime a eu lieu et qu’il servit ainsi d’alibi. Comme si un chef de triade tuait lui-même les gens.


Le suspense est donc un peu factice. Wong Jing et Billy Chung lorgnent du côté des Infernal affairs. Les rapports entre Dragon et l’Inspecteur sont similaires à ceux entre Anthony Wong et Eric Tsang. Et si Eric Tsang reprend peu ou prou son rôle, il faut avouer que Lam Suet n’est pas Anthony Wong. Ce qui est plus ennuyeux dans Colour of the loyalty tient à deux choses. C’est d’abord l’idée de la loyauté au sein des triades que les cinéastes valorisent comme toujours chez eux, comme Wong Jing le faisait dans ses Young & dangerous. Ensuite et c’est plus fâcheux, c’est l’absence de crédibilité dans les tournants du scénario. L’histoire est tordue pour permettre justement d’éviter de donner le nom du commanditaire. Mais au bout d’un moment, on n’y croit plus. Alors, Wong Jing a fait un effort pour donner à son film un joli aspect mais ça reste en dessous de ce qui se faisait à l’époque, soit les Infernal affairs et les Election.


Colour of the loyalty (黑白戰場, Hong Kong, 2005) Un film de Wong Jing et Billy Chung avec Erix Tsang, Lam Suet, Shawn Yue, Suki Kwan, Emme Wong, Roy Cheung, Samuel Chan, Liu Kai-chi, Shi Lan, Wong Shu-tong, Eddie Pang.

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