jeudi 29 novembre 2007
Sorties à Hong Kong (novembre 2007)
mercredi 28 novembre 2007
My blueberry nights
En France, le cinéma d’auteur est roi. Et Wong Kar-wai est un auteur. Depuis sa découverte, chacun de ses films a été adulé. Lui-même est une idole. Pour être plus exact, il représente le cinéma de Hong Kong peuplé de jolies actrices, de jolis acteurs, dans de jolis cadres avec de jolies couleurs. Les films de Wong, c’est l’exotisme.
In the mood for love avait fait bander à peu près le monde entier, sauf moi, et depuis Wong nous refait le même film : 2046 son très, très long métrage, son épisode pour Eros intitulé
Elizabeth (Norah Jones, pas très bonne actrice – loin de là) entre dans le café de Jeremy (Jude Law, pas crédible pour deux cents). Elle cherche son mec pour lui laisser ses clés. Jeremy lui dit qu’il l’a bien. Il le reconnaît grâce au menu qu’il a pris. Elizabeth part en laissant les clés puis revient. Jeremy nettoie son café et jette les gâteaux non consommés. Il s’apitoie sur la tourte aux myrtilles. Elizabeth adore ça. Elle reviendra chaque soir en manger.
Nous autres spectateurs ont a compris qu’il en pince pour elle, mais elle, elle n’a pas compris. Du coup, elle part dans le Tennessee et devient Betty le jour, serveuse dans un restaurant, et Lizzie le soir, barmaid. Elle y rencontre l’étrange Arnie (David Strathairn, qui fait la gueule), un alcoolique par ailleurs flic la journée. Son épouse Sue Lynne (Rachel Weisz, pleine d’énergie) le trompe avec une petite frappe. Il se suicidera, à moins que ce ne soit un accident.
Départ à nouveau, mais pour le Nevada cette fois. Elizabeth est devenue Beth et elle est serveuse dans un casino. Elle y rencontre Leslie (Natalie Portman, son personnage ressemble à celui de Kimberley dans Nip/Tuck), joueuse invétérée. Elle joue les économies de Beth. Puis, elle parte à Las Vegas. Retour enfin au bar de Jeremy appelé Ключ, ce qui en russe veut dire clé. Car, bien entendu la clé du bonheur était avec lui.
Le scénario de My blueberry nights est d’une rare indigence. Il ressemble à s’y méprendre à un condensé des épisodes de Dawson, ou d’une quelconque série américaine pour ados. Ou pire à Angel-A de Luc Besson. Destins croisés, amours contrariées, peut-on lire dans les mots clés sur allociné. Oui, pour rien n’en faire. Wong Kar-wai, comme dans ses autres films, offre une histoire sans intérêt, mais trop romantique. Sauf que dans My blueberry nights on s’en moque totalement. Ça parle sans cesse pour dire des banalités.
J’espérais que le passage aux Etats-Unis aller amener un peu de fraîcheur. Rien ! My blueberry nights pourrait se passer en Allemagne, en Argentine, en Australie ou n’importe où l’on peut voyager. Sa vision des Américains est anodine. Tout le monde est gentil, même ceux a priori pas sympas, comme Sue Lynn. Et bien sûr, personne ne couche avec personne. Et le baiser final est banal. Il était tant attendu, on disait que Wong l’avait filmé sous plein d’angles différents. Même pas, tout le film est décevant.
Car le principal problème de Wong Kar-wai, c’est qu’il a pris comme chef opérateur Darius Khondji, qui plombe chacun des plans de My blueberry nights, comme il plombait ceux des films qu’il a photographiés. On n’en croit pas ses yeux. Couleurs criardes et saturées, des images filtrées en veux-tu en voilà, des reflets de partout, miroirs, vitres, des flous sur les visages et des mises au point sur des objets au premier plan. Et l’horreur enfin, des ralentis insignifiants. C’est très ringard. Comme est ringarde la musique de Ry Cooder et les chansons niaises de Norah Jones. Oubliez la chanson des Turtles sur Happy together, ou les chansons de Frank Zappa. Dans My blueberry nights, on ne trouvera que de la pop FM.
Finalement, il est arrivé au cinéma de Wong Kar-wai, ce qui arrive à beaucoup de cinéastes : une incapacité à se renouveler, une confiance absolue dans son art qui le pousse à la caricature. Le vrai problème avec Wong Kar-wai est sans doute qu’il a été surestimé par la critique et que ses films sont emprunts d’une époque, qu’ils sont le reflet d’une mode. Dans les années 1970, ce fût Jerry Schtazberg, dans les années 1980 Roland Joffé, Leurs films sont aujourd’hui assez irregardables. Récemment Kim Ki-duk. Wong Kar-wai est un cinéaste asiatique pour ceux qui détestent le cinéma asiatique.
My blueberry nights (Hong Kong, Chine, France, 2007) Un film de Wong Kar-wai avec Norah Jones, Jude Law, Rachel Weisz, David Strathairn, Natalie Portman
mardi 27 novembre 2007
Eastern condors
Film de guerre violent (pléonasme), Eastern condors montre la face cachée de Sammo Hung : son côté obscur et sombre. Un an et demi après Shanghai Express, comédie joviale et bon enfant, Sammo Hung change radicalement de style en tournant Eastern condors. Le film de guerre à Hong Kong n'est pas un genre phare. C'est un pari risqué pour Sammo Hung parce que non seulement il abandonne ce avec quoi il a triomphé depuis une décennie, mais en plus Heroes shed no tears de John Woo sorti quelques mois plus tôt a été un gros échec commercial. Mais après avoir rendu hommage au western, il tente le film de guerre, ou plutôt le film de commando. Puis, il retournera à la comédie d'action avec Dragons forever.
1976, aux Etats-Unis. Un officier américain (Lam Ching-ying) a pour mission d'engager des mercenaires pour neutraliser des armes et des missiles cachés par les Américains dans un entrepôt au Viet Nam. L'Armée US ne veut pas que les communistes puissent utiliser ces armes super puissantes et menaçantes. L'opération s'appelle Eastern condors et les dix mercenaires (dont Sammo Hung) seront choisis parmi des prisonniers de droit commun (trafic de drogue, meurtre, rackett). En route pour le Viet Nam où ils seront parachutés au dessus de la forêt vierge. Au dernier moment la mission est annulée. Seulement voilà, tout les anciens prisonniers à qui les Etats-Unis ont promis et la liberté et de l'argent ont déjà tous sauté de l'avion. Commence alors leur quête vers les missiles, car ils ignoreront pendant tout le film que la mission est annulée.
Shanghai Express était un film choral, Eastern condors sera un film de groupe avec toujours un macguffin purement scénaristique. L'enjeu du film est plus simple : qui va survivre à la mission. Les dix mercenaires plus l'officier (les onze salopards) vont être accueillis par trois Cambodgiennes membres de la guerrillera anti-communiste. Elles luttent contre une éventuelle invasion vietnamienne. On est déjà à quatorze personnages. Puis, arrive Yuen Biao (affublé d'une mèche de cheveux digne de Super Résistant) et son père adoptif. Nous voilà à seize. Et pourtant Sammo Hung réussit le miracle de personnaliser chacun de ses personnages.
Le scénario repose sur un mode très simple : le groupe avance vers la base de missiles, l'ennemi arrive, le groupe se bat contre l'ennemi, quelques membres du groupe disparaissent dans le combat, les mercenaires continuent leur route. Le tout est répété une demi-douzaine de fois jusqu'au final où Yuen Wah, en chef vicieux des Viet Congs, donnera sa tannée aux derniers survivants. Moment de bravoure où l'acteur est habillé en col Mao, fines lunettes cerclées, tenant toujours un éventail et s'essuyant la sueur d'un mouchoir blanc. C'est une belle composition de méchant cruel. Pour les scènes d'action, Sammo Hung n'y va pas avec le dos de la cuiller. Pour être violent, c'est violent. On y tue à la pelle, on torture, on y coupe des bras. Une scène est particulièrement difficile : celle des enfants soldats qui jouent à la roulette russe dans un hommage décalé au film de Michael Cimino.
Mais au-delà du film de guerre du Viet Nam, Eastern condors est un film volontiers anti-communiste qui évoque crûment les conflits qui ont eu lieu depuis la fin de la guerre du Viet Nam. Il stigmatise par exemple la folie khmère rouge responsable de la mort de trois millions de Cambodgiens. Il renvoie dos à dos, l'irresponsabilité américaine qui laisse des tonnes de bombes et les Vietnamiens qu'il montre toujours incompétents et stupides. Sammo Hung n'a pas été vu autrement qu'un auteur moralement douteux. L'est-il plus que Samuel Fuller et ses films de guerre ? L'est-il plus que Sam Peckinpah à qui il rend hommage avec ses ralentis ? L'est-il plus que Tsui Hark dont on connaît les penchants nationalistes ? Non, Sammo Hung est un grand cinéaste. Tout simplement, un homme pour qui tout mouvement est cinématographique.
Eastern Condors (東方禿鷹, Hong Kong, 1986) Un film de Sammo Hung avec Sammo Hung, Yuen Biao, Lam Ching-ying, Melvin Wong, Charlie Chin, Yuen Woo-ping, Billy Lau, Corey Yuen, Yuen Wah.
lundi 26 novembre 2007
Les Petites fleurs rouges
Peu de monde connaît Zhang Yuan. Ces films ont été rarement vus en France : un petit passage par Cannes en 1997 avec West Palace East Palace qui parlait d'homosexualité (le film est sorti en 2006 en DVD). Ses autres films n'ont jamais franchi nos frontières. Et que peut faire le petit Dong Bowen, quatre ans au compteur, face à la si jolie coiffure blonde de Freddie Highmoore dans le rôle d'Arthur. Finalement, le marketing infernal aura fonctionné à plein régime.
Que tout le monde fasse la même chose est justement l'idée fixe de Madame Lin, la directrice du jardin d'enfants dans lequel Les Petites fleurs rouges nous plonge. On n'en sortira pas. Le film montre combien la machine idéologique peut créer des ravages, combien il est reposant de faire comme les autres. Ça se passe dans les années 1960, mais c'est pareil aujourd'hui. L'école est là pour te former mon enfant, pour t'enlever ton imaginaire et que surtout tu te taises et que tu acceptes les règles. Tout cela n'est pas du goût du petit Fang Qiangqiang (Dong Bowen donc, admirable acteur) qui se retrouve un jour dans ce jardin d'enfants parce que son père doit travailler loin. Nous sommes tous des petits Fang.
Apprendre les règles pour devenir un homme : ne pas faire pipi au lit, aller au toilettes au bon moment, se laver les mains, s'habiller seul et ne pas bavarder le soir. Fang Qiangqiang est stupéfait que tous ses 130 petits camarades respectent autant ces cinq commandements. Lui n'a envie que d'une chose : faire ce qu'il veut quand il le veut. Mais le regard des autres vous oblige à être dans la loi. Et le tableau avec les petites fleurs rouges, l'équivalent de nos bons points, est bien en évidence pour rappeler qui est dans le système. Qiangqiang n'a pas de fleur. Il s'en moque au fond. Il les aime parce qu'elles sont belles, mais il continue d'être libre.
Cette liberté passe par l'imagination. Il réussit à convaincre les autres enfants que Madame Li mange les enfants. Ce qui crée un chaos important dans le jardin d'enfants. Il veut aussi vérifier quels enfants a une queue, manière de faire une sorte d'éducation sexuelle qui ne dirait pas son nom. De toutes façons, à cause des règles, les enfants connaissent leur nudité. C'est d'ailleurs un des points les plus étonnants du film. Ici, le corps est libre. Zhang Yuan ne montre pas de fausse pudeur à filmer des jeunes enfants nus. On et encore plus étonné des pantalons des garçons qui sont ouverts à l'entrejambe, dans une idée de faciliter l'accès au petit coin.
La plus grande liberté de Qiangqiang est son refus de l'autorité. Les enfants le dénoncent à la moindre bêtise ce qui lui donne envie d'en faire encore plus. Madame Li n'est pas réellement méchante avec lui (on n'est pas dans Les Misérables), mais elle a perdu sa capacité de libre arbitre. Elle est absente à elle-même, comme un robot. Elle est monstrueuse parce que l'idéologie a eu raison d'elle. Les Petites fleurs rouges est une ode à la liberté, la vraie, celle qui fait qu'on se sent libre au milieu des règles et des contraintes. Zhang Yuan réussit son film sans l'ombre d'une mièvrerie et d'une concession. Tout le contraire d'un film de Besson.
Les Petites fleurs rouges (看上去很美, Chine-Italie, 2006) Un film de Zhang Yuan avec Dong Bowen, Zhao Rui, Ning Yuanyuan, Li Xiaofeng, Chen Manyuan
vendredi 23 novembre 2007
Quand l'embryon part braconner
La sortie en France de Quand l’embryon part braconner, quarante ans après sa conception, n’est pas en soi un évènement. Son interdiction aux moins de 18 ans, dont la presse a beaucoup parlé, faisant circuler une pétition prônant la liberté d’expression, n’est pas non plus un évènement. A moins que le distributeur, qui avait eu il y a deux ans de sortir plusieurs beaux films de Yasujo Masumura, ne sorte plusieurs films de Wakamatsu. Mais chat échaudé craint l’eau froide.
Quand l’embryon part braconner existe-t-il en lui-même ? Peut-on l’extraire du reste de la filmographie du cinéaste, ou même de l’histoire de l’industrie du cinéma japonais des années 1960-1970 ? C’est une grande question que seul un spécialiste des deux choses pourrait discuter. Je ne le ferai pas, je n’y connais pas grand-chose. Je n’ai pas pu assister aux diverses projections de Wakamatsu, n’étant pas Parisien.
Wakamatsu filme en huis clos ses deux personnages. Un homme et une femme. Ils travaillent ensemble dans un magasin, il est son supérieur. Le film commence sous la pluie, dans une voiture. Ils s’embrassent, il veut coucher avec elle, elle ne veut pas dans une voiture. Ils vont dans l’appartement du monsieur. Tout est sourire, tout est romantique.
Très vite, elle va déchanter. Il la drogue et, plutôt que de lui faire l’amour, se met à la fouetter vicieusement après l’avoir déshabillée et attachée. Le calvaire de Yuka va commencer. Sadao (nom rappelant Sade) va la maltraiter comme jamais on ne devrait le faire. Et Wakamatsu filme la lanière s’abattre sur la peau de la jeune femme.
Puis, Yuka sera traitée comme une chienne. Littéralement. Sadao la fera tourner par terre à quatre pattes. Il lui met une corde autour du coup comme un collier et une laisse et lui demande d’aboyer. Il lui donne à manger si elle se comporte en chienne, sinon, c’est le fouet.
Sadao a son raisonnement propre qui s’exprime par flash-back : la lumière devient très blanche et on voit sa femme, avec qui il n’est plus. Au court du film, on comprend qu’elle voulait un enfant. Lui, non. On comprend qu’il a aussi battu sa femme. Qu’il s’est fait opéré pour ne pas enfanter. On comprend aussi des problèmes parentaux. Il se fait traiter de pédé par sa femme.
Le film, en plus d’images de violence, devient pour les oreilles (ou les yeux : il faut lire les sous-titres) une horreur. Un vrai film d’horreur. La logorrhée de Sadao s’exprime en plein. Il se plaint des mœurs relâchées depuis la fin de la guerre. Il stigmatise l’existence des femmes. Il affirme qu’une fois qu’elles tombent enceintes, elles redeviennent animales. En la fouettant, il veut lui rendre sa pureté. Les moments de pause sont rares. On est devant la haine nue.
Kôji Wakamatsu fignole ses images. Un plan revient souvent : il filme du fond du couloir et laisse entrevoir Sadao et Yuka nus devant le lit. Un beau travelling sur le corps meurtri de Yuka. Son visage en plan arrêté. Elle souffre. Ce n’est pas de l’extase sexuelle. Sur les murs et les plafonds, on voit des reflets d’eau. Puis, il plonge la tête de Yuka dans la baignoire pleine.
Quand l’embryon part braconner est peut-être une critique décalée d’un certain Japon. Peut-être Wakamatsu stigmatise le comportement et les théories de Sadao. Mais dans le genre,
Quand l’embryon part braconner (胎児が密猟する時, Japon, 1966) Un film de Kôji Wakamatsu avec Miharu Shima, Hatsuo Yamatani
jeudi 22 novembre 2007
Sorties à Hong Kong (novembre 2007)
Anna & Anna (安娜與安娜)
Un film d’aubrey Lam (Singapour, Chine, Hong Kong) Avec Karena Lam, Lu Yi, Tender Huang. 90 minutes. Classé Catégorie IIA. Sortie : 22 novembre 2007.
Site officiel : cliquer ici.
mercredi 21 novembre 2007
Souffle (les affiches du film)
Voici trois affiches sur le film qui chacune semble donner une information différente. Trois manières de vendre un film.
La coréenne met en avant Chang Chen, qui interprète le prisonnier. Plan américain, dans un couloir, celui de la mort. Son matricule est rouge indiquant qu’il est condamné à mort. Derrière lui, le couple lui tourne le dos, uni. Aucune sensualité ne sort de cette affiche. Elle montre au contraire un désespoir. Chang Chen a un visage fermé. Cette affiche met en avant la rupture que pourrait causer le prisonnier sur le couple.
L’affiche italienne, qui est aussi l’affiche la plus utilisée dans le reste du monde, notamment aux Etats-Unis, montre le visage du prisonnier. Il nous regarde tandis que la femme lui donne un baiser. Son regard est troublant, d’autant qu’il place sa main gauche sur son œil gauche, lui cachant le visage. Ici, il s’agit d’un secret, celui de la liaison entre le prisonnier et la femme, qu’il faut cacher. Or ce secret est constamment vu par le directeur de la prison, interprété par Kim Ki-duk.
L’affiche française ne montre aucun visage. Elle est éminemment sensuelle, voire sexuelle. Le dos de la femme est apparent, les mains menottées du prisonnier lui griffant presque l’épaule. Cette affiche exprime l’animalité du prisonnier, la passivité de la femme. Il invite à voir un film purement sexuel, ce qu’il est. A la limite, on pense à une des scènes les plus célèbres de L’Empire des sens de Nagisa Oshima. Sur l’affiche du film d’Oshima, on retrouve aussi cette main sur l’épaule. En revanche, le slogan du film est particulièrement niais.
mardi 20 novembre 2007
Buddha's palm
lundi 19 novembre 2007
Un seul bras les tua tous
Un seul bras les tua tous inaugure la trilogie du sabreur manchot que Run Me Shaw produit pour sa compagnie. Chang Cheh réalise en 1967 ce premier épisode, comme les suivants Le Bras de la vengeance en 1968 et
Un seul bras les tua tous commence dans la demeure du maître d’arts martiaux Qi Ru-feng (Tien Feng). Maître Qi manque d’être empoisonné par une lettre piégée. Arrive alors une bande de mercenaires qui l’attaquent. L’un de ses disciples vient le défendre. Le combat au sabre s’avère difficile. Le disciple est tué de deux coups de sabre dans l’abdomen. Qi Ru-feng décide de prendre sous son aile le fils de son disciple, le jeune Fang Gang. Ce dernier récupère le sabre brisé de son père.
Au cours du générique, on retrouve Fang Gang adulte. Il est devenu l’un des plus brillants artiste martial de Qi. Son visage en gros plan le montre rempli de vengeance envers les assassins de son père. Fang Gang (Jimmy Wang Yu) est un homme dur. Il coupe les bûches de bois, torse nu, malgré l’hiver et la neige. Fang Gang n’est pas apprécié par ses condisciples. La fille de Qi, tout comme ses deux frères armes, ne le supportent pas. Ils veulent donner une leçon à Fang Gang et lui donnent rendez-vous dans le bois à minuit.
Fang Gang souhaite rester loyal à son maître mais considérant la jalousie et la haine rentrée des condisciples, il choisit de quitter l’école secrètement au début de la nuit. La fille de Qi s’en aperçoit et le poursuit avec les deux autres disciples.
Voici comment Fang Gang devint manchot.
1 : plan d’ensemble sur les quatre condisciples. Fang Gang leur tourne le dos. Qi Pei veut se battre avec lui. Fang Gang vient d’humilier les deux garçons. La neige ne tombe pas encore beaucoup.
2 : champ : Qi Pei veut combattre Fang Gang avec les armes. Elle ironise sur le fait qu’il refuse de se battre à égalité.
3 : contrechamp : Fang Gang accepte de se battre, mais avec les poings, contre Qi Pei afin de pas lui faire mal. Le sabre, symbole phallique, doit être exclus de ce combat entre une fille et un garçon.
4 : travelling sur la droite : Ils se battent ensemble mais Fang Gang a vite le dessus.
5 : Qi Pei chouine d’avoir été poussée à terre et humiliée devant ses deux acolytes qui restent bras ballants et incapables d’agir. Elle veut revenir au sabre.
6 : Fang Gang aide Qi Pei à se relever. Les intentions de cette dernière sont masquées. On ne voit pas son visage. Fang Gang rit et pense que cette histoire est finie.
7 : Qi Pei a levé son sabre et tranché le bras de Fang Gang par surprise.
8 : Gros plan du bras tranché dans la neige fraîche. Fang Gang vient de perdre sa masculinité et le moyen de se venger des assassins de son père.
9 : Fang Gang comprend ce qui vient de se passer. Il est encore surpris de ne plus être un homme entier.
10 : Après s’être tordu de douleur et s’être effondré, il va quitter ses anciens condisciples vers une autre mission. Il va apprendre à utiliser son bras gauche et affronter les moqueries. Fang Gang tourne à nouveau le dos aux autres et part cette fois définitivement. La neige tombe à gros flocons. Le blanc, couleur du deuil, envahit les personnages. Un homme est mort, il va devoir renaître.
Un seul bras les tua tous (One-armed swordsman, 刀臂獨, Hong Kong, 1967) Un film de Chang Cheh avec Jimmy Wang Yu, Tien Feng, Chiao Chiao, Pan Yin-tze
Cliquez sur les images issues du DVD pour les agrandir.
dimanche 18 novembre 2007
Confessions intimes d'une courtisane chinoise
Dès les premières secondes de Confessions intimes d’une courtisane chinoise, le style inimitable de
Pour l’instant dans Confessions intimes d’une courtisane chinoise, le cinéaste suit le parcours de Ainu (Lily Ho) dans sa vie de courtisane, c’est-à-dire de pute de luxe. On est dans cette Chine légendaire qu’a aimé filmer
D’abord commence le dressage des filles. Il s’agit de les rendre souples : bain d’alun. Bonne idée pour faire de l’érotisme soft et dénuder des belles actrices. Quand les filles ne font pas bien leurs exercices, quelques coups de cravache viennent rappeler qu’elles ne sont que des esclaves sexuelles. Et hop, un peu de SM gentillet.
Très vite Madame Chun-yi se rend compte que Ainu l’attire. Parce que cette dernière ne se soumet pas, elle reçoit une bonne correction à grands coups de fouet. Et pour la consoler, Chun-yi lèche avec de sensuels coups de langue les plaies de l’être aimée. On sait que les amours lesbiennes sont un des classiques du fantasme érotique des hommes hétéros.
Tout de même, au bout d’un certain temps Ainu accepte à la fois d’être l’objet du désir de sa maîtresse et de coucher avec les clients. Mais en vérité, elle commence à fomenter sa vengeance, d’autant plus que son serviteur personnel, le muet Ya Ba Ge (Man Chung-san) est tué devant elle.
Confessions intimes d’une courtisane chinoise commençait sous la forme d’un flash-back où le commandant Ji (Yueh Hua) enquêtait sur la mort d’un seigneur local. On retrouve la scène initiale au milieu du film et évidemment on comprend ce qui s’est passé. Ainu fait subir à ses « clients » ce qu’elle a subi, mais avec comme but de tuer ces trois seigneurs.
L’érotisme de Confessions intimes d’une courtisane chinoise est aujourd’hui un peu suranné, mais on imagine tout à fait qu’en 1972 cela a pu émousser les esprits des spectateurs érotomanes. Mais là n’est pas le seul propos de
On assiste dans Confessions intimes d’une courtisane chinoise à une analyse des rapports entre sexes très négatifs. Les hommes sont tous des porcs libidineux qui exploitent des jeunes filles innocentes et soumises contre leur gré. On trouve cependant deux hommes qui ne pratiquent pas le sexe : le commandant Ji et Bao Hu (Tung Lin), l’intendant de Chun-yin. Les deux semblent amoureux respectivement de Ainu et de Chin-yin. Mais parce que l’amour n’a pas droit de cité dans le film,
Du coup, les femmes ne s’aiment pas non plus l’une l’autre. Leur rapport est symbolisé par les couleurs des robes qu’elles portent et qui expriment leur psychologie du moment. Les deux personnages féminins sont sans cesse en opposition. Leur sentiment est aussi exprimé par la musique. D’ailleurs on y entend des extraits de deux morceaux de Pink Floyd : Careful with that axe Eugene (de l’album A saucerful of secrets, 1968) et Pig heat big meat (de
Confessions intimes d’une courtisane chinoise (Intimate confessions of a Chinese courtisan, 愛奴, Hong Kong, 1972) Un film de
Le Prince et l'arnaqueur
vendredi 16 novembre 2007
The Siamese twins
En 1984,
Le film commence par des informations crypto scientifiques sur les jumeaux siamois, histoire de faire croire que le scénario peut se produire. Contrairement à la plupart des ghost comedies, The Siamese twins situe son action dans un cadre contemporain avec des gens de tous les jours.
Po-yee revient du Canada où elle a fait ses études. Elle est avec un de ses camarades de fac, visiblement amoureux d’elle. Les parents de Po-yee voient son retour d’un drôle d’œil. Car ils gardent un secret, surtout la mère : Po-yee avait une jumelle siamoise qui est morte et qui vient hanter la maison familiale. Bei-yee a l’apparence d’une enfant. Elle est très jalouse et va éliminer ceux qui se mettent en travers de son chemin.
Le film délivre peu d’hémoglobine et finalement encore moins d’angoisse. Le jeune fantôme ne fait pas franchement peur, loin de là. La mise en scène de
Pourquoi donc ce film était-il classé Catégorie III ? La réponse n’est pas dans la violence mais dans l’érotisme. Dans la dernière demi-heure, quelques scènes érotiques et dénudées viennent à la rescousse du scénario. La jeune fantôme prend l’apparence de Po-yee et couche avec tous les garçons pour semer la jalousie. On n’y croit pas, les scènes de nu sont assez ridicules.
Pensant bien faire, la réalisatrice fait mourir la vraie Po-yee et survivre son double fantômatique. Elle pensait sans doute pouvoir faire une suite. Mais
The Siamese twins (連體, Hong Kong, 1984) Un film de
jeudi 15 novembre 2007
Sorties à Hong Kong (novembre 2007)
mercredi 14 novembre 2007
Les Maîtres de l'épée
mardi 13 novembre 2007
Les 18 armes légendaires du kung-fu
lundi 12 novembre 2007
La Chasse aux millionnaires
Quand
Elles sont trois danseuses de cabaret. Yip Fang (Lily Ho), Nan (Ping Tei) et Ping (Ping Ching) et elles cherchent à se marier. Si possible avec un millionnaire. C’est Yip Fang qui est la mieux partie pour le mariage fortuné : elle sort avec Peter (Peter Chen), son patron le directeur du cabaret. Pas de chance pour elle, lui a une autre fiancée, Ying (Chien Yu), elle mariée à Gu (Ku Wen-chung), qui évoque irrésistiblement Charles Coburn. Ce dernier étant libidineux et qui drague tout ce qui porte une jupe.
Ping se rend compte que son fiancé sort avec une autre fille et qu’ils prévoient de se marier. Elle est bien triste mais un de ses tics ne la trompe pas : elle éternue quand elle rencontre un homme qui pourrait être l’élu de son cœur. Il s’agira d’un jeune serveur insolent, Hongfei (Cheung Pu-san) qui se fera régulièrement renvoyé. Pas vraiment millionnaire. A moins que…
Quant à Nan, elle se laisse séduire par un homme d’affaires, un grand type à lunettes à qui on n’a pas envie de faire confiance. Et on a bien raison parce que l’homme semble peu fiable. Nan rencontre aussi un homme qui est sans cesse poursuivi par deux policiers, mais il ne faut jamais se fier aux apparences.
Les trois chanteuses danseuses partent en tournée. Direction Taiwan, le Japon et terminus en Thaïlande. Moins pour exercer leur beau métier que pour surveiller Peter. Et trouver des hommes. On aura droit à quelques numéros de music hall avec des robes chatoyantes et des lumières enivrantes. Tous les intérieurs seront filmés dans les studios de
Deux ans après ce film, le cinéaste japonais Inoue Umetsugu réitérait avec We love millionaires qui reprenait l’argument d’un navet de Jean Neguslesco Comment épouser un millionnaire avec Marilyn Monroe et Lauren Bacall.