vendredi 30 septembre 2011
Okinawa rendez-vous
jeudi 29 septembre 2011
Sorties à Hong Kong (septembre 2011)
mardi 27 septembre 2011
Filmographie : Yuen Woo-ping
Yuen Woo-pin, 袁和平
Le Chinois se déchaîne (Snake in the eagle's shadown蛇形刁手) Sortie à Hong Kong le 1er mars 1978.
Le Maître chinois (Drunken master, 醉拳) Sortie à Hong Kong le 5 octobre 1978.
Dance of the drunk mantis (南北醉拳) Sortie à Hong Kong le 27 juin 1979.
Le Héros magnifique (The Magnificent butcher, 林世榮) Sortie à Hong Kong le 19 décembre 1979.
The Buddhist fist (佛掌羅漢拳) Sortie à Hong Kong le 7 mai 1980.
Tigre blanc (Dreadnaught, 勇者無懼) Sortie à Hong Kong le 5 mars 1981
Miracle fighters (奇門遁甲) Sortie à Hong Kong le 23 juillet 1982.
Legend of a fighter (霍元甲) Sortie à Hong Kong le 12 février 1982.
Shaolin drunkard (天師撞邪) Sortie à Hong Kong le 24 août 1983.
Drunken tai-chi (笑太極) Sortie à Hong Kong le 31 mai 1984.
Mismatched couples (情逢敵手) Sortie à Hong Kong le 3 avril 1985.
The Close encounters of vampire (殭屍怕怕) Sortie à Hong Kong le 25 septembre 1986.
Tiger cage (特警屠龍) Sortie à Hong Kong le 28 juillet 1988.
Le Sens du devoir 4 (In the line of duty 4, 皇家師姐IV直擊證人) Sortie à Hong Kong le 21 juillet 1989.
Tiger cage 2 (洗黑錢) Sortie à Hong Kong le 11 août 1990.
Tiger cage 3 (冷面狙擊手) Sortie à Hong Kong le 14 novembre 1991.
Twin dragons (双龙会) Un film de Tsui Hark et Ringo Lam. Sortie à Hong Kong le 25 janvier 1992. (Chorégraphie des combats)
Il était une fois en Chine : la secte du lotus blanc (Once upon a time in China II, 黄飞鸿 II:男儿当自强) Un film de Tsui Hark. Sortie à Hong Kong le 16 avril 1992. (Chorégraphie des combats)
Claws of steel (Last hero in
Iron monkey (少年黃飛鴻之鐵馬騮) Sortie à Hong Kong le 3 septembre 1993.
Tai chi master (太極張三豐) Sortie à Hong Kong le 2 novembre 1993.
Heroes among heroes (蘇乞兒) Sortie à Hong Kong le 11 novembre 1993.
Wing Chun (詠春) Sortie à Hong Kong le 24 mars 1994.
Fire dragon (火雲傳奇) Sortie à Hong Kong le 26 mai 1994.
Fist of legend (精武英雄) Un film de Gordon Chan. Sortie à
The Red wolf (虎猛威龍) Sortie à Hong Kong le 18 mai 1995.
Tai chi 2 (太極拳) Sortie à Hong Kong le 14 mars 1996.
Black Mask (黑俠, 1996) Un film de Daniel Lee. Sortie à Hong Kong le 9 novembre 1996. (Chorégraphie des combats)
The Legend of Zu (蜀山传, 2001) Un film de Tsui Hark. Sortie à Hong Kong le 9 août 2001. (Chorégraphie des combats)
Black mask 2: City of masks (2002) Un film de Tsui Hark. Sortie à Hong Kong le 9 janvier 2003. (Chorégraphie des combats)
Crazy kung-fu (Kung fu hustle, 功夫) Un film de Stephen Chow. Sortie à Hong Kong le 22 décembre 2004. (Chorégraphie des combats)
House of fury (精武家庭) Un film de Stephen Fung. Sortie à Hong Kong le 24 mars 2005. (Chorégraphie des combats)
Le Maître d’armes (Fearless, 霍元甲) Un film de Ronny Yu. Sortie à Hong Kong le 26 janvier 2006. (Chorégraphie des combats)
Le Royaume interdit (The Forbidden kingdom) Un film de Rob Minkoff. Sortie à Hong Kong le 19 avril 2008. (Chorégraphie des combats)
True legend (蘇乞兒) Sortie à Hong Kong le 9 février 2010.
The Grandmasters (一代宗師) Un film de Wong Kar-wai. (Chorégraphie des combats)
Tous les films sont réalisés par Yuen Woo-ping sauf indication contraire. Ici, ne figurent que certains films chorégraphiés par Yuen Woo-ping.
lundi 26 septembre 2011
Fist of legend
Il était logique qu’après Wong Fei-hung (cinq fois quand même) et Fong Sai-yuk, Jet Li endosse le costume de Chen Zhen. Personne n’avait semble-t-il osé depuis la mort de Bruce Lee reprendre son personnage de La Fureur de vaincre. La lignée dans laquelle se place l’acteur est donc claire et on retrouve la même avec Donnie Yen aujourd’hui qui reprend le rôle dans Legend of the fist. Chaque décennie a son héros mais Fist of legend de Gordon Chan et chorégraphié par Yuen Woo-ping ne se veut pas un film aussi politique que le Bruce Lee, à peine peut-on y lire un message sur l’angoisse de la rétrocession.
Toujours situé dans cette période de colonisation de la Chine, Chen Zhen (Jet Li) est parti faire ses études au Japon où règne le racisme anti-chinois. Habilement le film montre quelques rares Japonais pacifiques qui manifestent et distribuent des tracts conte la guerre qui se prépare. Mais Chen Zhen est houspillé par les disciples de l’école de karaté du Dragon Noir dans la salle de classe. Le jeune étudiant garde son flegme devant l’excitation des disciples et donne ainsi le ton des chorégraphies mises en scène. La caméra restera souvent fixe et ce sont les adversaires de Chan Zhen qui se déplaceront dans le cadre pour se battre. Chen Zhen bouge peu, ses gestes sont précis, ils montrent sa sagesse et sa maîtrise parfaite des arts martiaux. Il est un rempart face à l’agitation.
Le maître de son école de kung-fu vient de mourir, Chen Zhen rentre en Chine. Son école se trouve au beau milieu d’une concession anglaise, le racisme ordinaire règne, ses condisciples sont harcelés par les Japonais. Mais contrairement à Bruce Lee, Chen Zhen ne troquera son bel uniforme d’étudiant (costume sombre, chaussures occidentales) contre des vêtements traditionnels chinois. Chen Zhen sera constamment en exil. Dès son arrivée, le pousse-pousse lui parle en japonais, puis dans l’école Jingwu Mun, Ting-en (Chin Siu-ho) son frère adoptif et nouveau chef du lieu voit son arrivée d’un mauvais œil. D’autant que Chen Zhen fascine les autres élèves par les techniques importées du Japon. Il va aussi étonner tout les monde, surtout l’intendant (Paul Chun) quand il fait déterrer la dépouille du maître parce qu’il est persuadé qu’il a été empoisonné.
C’est évidemment un complot ourdi par les Japonais et notamment le général Fujita (Billy Chow), monstre de cruauté et de brutalité qui entend montrer la suprématie des arts martiaux de son pays. La scène de la pancarte, célèbre dans La Fureur de vaincre, est ici transformée lors d’un défi. Il est écrit sur cette pancarte que Fujita brandit « la honte de l’Asie orientale » en parlant des Chinois. Chen Zhen la brisera d’un coup de pied. Voilà son ennemi, ce général profondément raciste qui va tenter d’emprisonner Chen Zhen en l’accusant d’un meurtre qu’il n’a pas commis. Ce sera la jeune et jolie Mitsuko (Nakayama Shinobu), rencontrée au Japon qui viendra le disculper. Le jeune couple d’amoureux est alors doublement considéré comme traitre.
Ils vont devoir quitter la ville, plus personne ne veut les accueillir, vivre de presque rien dans une cabane, Chen Zhen abandonne son rôle de héros dans l’école Jingwu Mun. Le film n’a pas forcément le trait fin sur ce rejet complet mais parvient à donner des raisons plausibles à chacun. La liaison de Chen Zhen avec Mitsuko est opposée avec celle de Ting-en et une jeune prostituée qu’il entretient depuis deux ans en secret. Une jeune Japonaise honnête et fidèle vaut-elle moins qu’une fille de basse vertu. C’est un des enjeux du film qui stigmatise le racisme rampant d’où qu’il vienne. Un autre personnage japonais positif apparait, celui de l’oncle de Mitsuko. Fumio (Kurata Yasuaki, vétéran de la Shaw Brothers) est un expert en arts martiaux, un homme qui sait reconnaitre le génie du combat de Chen Zhen. Son affrontement (pour la forme) entre les deux films en plein air, sous les feuilles tombantes des érables puis le combat (pour le fond) violent entre Chen Zhen et Fujita sont sublimes.
Fist of legend (精武英雄, Hong Kong, 1994) Un film de Gordon Chan avec Jet Li, Chin Siu-ho, Nakayama Shinobu, Paul Chun, Billy Chow, Yuen Cheung-yan, Kurata Yasuaki, Ada Choi, Jackson Lau, Tam Suk-mooi.
jeudi 22 septembre 2011
Sorties à Hong Kong (septembre 2011)
My kingdom (大武生, Chine – Hong Kong, 2011)
Un film de Gao Xiao-song avec Wu Chun, Han Geng, Barbie Hsu, Yuen Biao, Liu Qian, Yu Rong-guang. 99 minutes. Classé Catégorie IIA. Sortie à Hong Kong : 22 septembre 2011.
mercredi 21 septembre 2011
The Miracle fighters
Je n’ai jamais considéré, contrairement à beaucoup de gens notamment dans la presse, que Yuen Woo-ping était ni un bon réalisateur ni le meilleur chorégraphe. Sa réussite hollywoodienne prouve pour moi qu’il a surtout su adapter sa manière de mettre en scène les combats. S’adapter aux canons hollywoodien, c’est abandonner sa propre personnalité. C’est l’une des raisons qui ont causé les échecs de Tsui Hark et John Woo, la nivélisation par le bas de Jackie Chan et Sammo Hung. Tout ça pour dire que je préfère quand Yuen Woo-ping fait le couillon avec ses frères comme dans The Miracle fighters qui est l’un de ses films les plus amusants.
L’histoire tient sur une feuille de papier à cigarette. Au 17ème siècle, l’empereur accuse Kao, un de ses fidèles (Eddy Ko), d’avoir épousé une femme d’une ethnie conquise, donc ennemie. Il l’accuse de trahison et lui demande de la tuer. Il refuse quand le sorcier chauve-souris (Yuen Shun-yi) décide de l’abattre. Kao se défend, se bat et kidnappe le prince avant de s’enfuir. L’enfant meurt et Kao devient fou. Des années plus tard, l a pris sous son aile un orphelin qui est devenu à la fois son disciple (il lui a enseigné les rudiments des arts-martiaux) et son homme à tout faire. Shu Gut (Yuen Yat-choh, le fils de Simon Yuen) est appelé ainsi parce que son nom signifie « racine » est qu’il a été trouvé au pied d’un arbre.
Malgré les années, le sorcier chauve-souris n’a jamais renoncé à trouver Kao. Il faut préciser que ce sorcier au rire sardonique (évidemment) a une grande cape qui lui permet de voler et qui cache quelques armes pour défaire ses ennemis. Sur sa tunique, au niveau du poitrail, il a un symbole du yin-yang. Il fait beaucoup de grimaces et est accompagné d’hommes de main vêtus de noir qui ont tous un sourire vicieux. Il est le mal incarné et au fil des années semblent avoir pris de plus en plus de pouvoir. Il est tellement méchant qu’il a inventé des combattants qui se trouvent prisonniers dans des jarres. Ce personnage poupon (joué par Brandy Yuen), au visage peint en blanc et aux joues et lèvres rouges, est un combattant mais sa voix fluette lui donne un air enfantin. Les méchants de The Miracle fighters sont ridiculisés, grotesques et là pour faire rire. Et effectivement, c’est très drôle.
Si les personnages de vilains sont moqués, les gentils ne sont pas en reste. Shu-gut est relativement épargné même si sa naïveté au milieu de toute cette agitation est un peu exagérée. A la mort de Kao, il trouve refuge chez deux vieux. Le vieillard est joué par Keung Kar-yan et la mémé est jouée par Yuen Cheung-yan (c’est un acteur). Ils sont extrêmement grimés pour donner encore plus de comique. Chacun habite une maison située l’une en face de l’autre séparées par une ligne rouge qu’ils s’interdisent de franchir. Seulement voilà, bien qu’ils se connaissent depuis des années, ils ne cessent jamais de se jouer des mauvais tours. Ils sont habiles à la magie. Quand la vieille confectionne des paillons de papier, elles les expédient chez le vieux qui les capture. Et ils se chamaillent comme des enfants. C’est un humour puéril et donc bon-enfant qui est à l’œuvre.
Entre les deux, Shu-gu tente de trouver sa place. Chaque vieux le considère comme un larbin et l’utilise à tour de rôle et chacun râle que l’autre l’accapare beaucoup trop. Ce qui n’empêche pas le vieil homme de lui jouer aussi quelques tours, sa spécialité étant d’animer des objets en papier. Mais devant la menace du sorcier chauve-souris qui revient à l’attaque, ils doivent s’unir. Ils vont enseigner au jeune homme leur spécialité : l’art martial de la fuite. Cela consiste à démultiplier ses jambes et ses bras, à escamoter sa tête pour tromper et égarer les adversaires. Que dire de plus si ce n’est que ce film concocté par la famille Yuen (on aperçoit même la photo de feu Simon Yuen) est un petit miracle de comédie d’action.
The Miracle fighters (奇門遁甲, Hong Kong, 1982) Un film de Yuen Woo-ping avec Yuen Yat-choh, Leung Kar-yan, Yuen Cheung-yan, Brandy Yuen, Eddy Ko, Yuen Shun-yi, Huang Ha, Tino Wong.
dimanche 18 septembre 2011
Beast cops
Parmi le grand nombre de films qui traitent des rapports entre les triades et la police, Beast cops est l’un des plus intéressants. L’époque était aux Young and dangerous produits par Wong Jing avec cette idée que passé la rétrocession, tout changerait pour l’inconnu le plus total. Avec Wong Jing, c’est surtout la démagogie la plus totale et une valorisation des « frères » des triades. La réplique est venue de cinéastes estimables, Johnnie To ou Dante Lam pour ce film écrit et co-réalisé par Gordon Chan.
Le film s’ouvre sur frère Tung (Anthony Wong), un joueur compulsif et en conséquence un homme qui perd tout son argent aux jeux. Il cherche à taxer Big Brother (Roy Cheung), le patron de la boîte, il veut continuer à jouer. L’alcool coule à flots et les putes se font acheter des verres hors de prix. Le système est bien rodé et Tung est à fond dedans. Seulement voilà, Tung est flic, honnête mais qui fréquente des lieux qu’il ne devrait pas. Il n’a jamais été acheté mais il connait Big Brother depuis toujours (on saura à la fin où ils se sont rencontrés).
Tung bosse essentiellement avec Sam (Sam Lee), un grand maigrichon avec qui il va souvent au bar de Big Brother. Sam est un séducteur né malgré son physique particulier. Les deux gars sont colocataires d’un appartement miteux, mal rangé dans un quartier populaire. Ils vont devoir héberger Michael Cheung (Michael Wong), leur nouveau supérieur hiérarchique qui est surnommé « killer king », car il n’hésite jamais à tirer pour se défendre, y compris sur des collègues pris en otage pour ensuite abattre le malfrat. C’est un dur, c’est surtout Michael Wong qui sort, à la Van Damme, des phrases en anglais dans ses dialogues. L’acteur n’a jamais été très bon mais il est ici parfait dans son état d’hébétude devant l’univers de Tung et Sam. Il s’installe dans le taudis des deux hommes, bien malgré lui.
Un événement va se produire et il va changer la donne dans la vie somme toute tranquille de ces flics. Big Brother doit quitter le pays, avec le soutien de Tung, après la mort d’un malfrat. Il laisse son karaoké à Tai (Arthur Wong) et à Wa (Patrick Tam), ses fidèles bras droits. Wa en veut plus, toujours plus et commence à se voir chef à la place du chef. Il se met à surveiller Yoyo (Kathy Chow), la fiancée de Big Brother. Pendant l’absence de son mec, elle a découvert Cheung et ils flirtent ensemble. Le secret n’est pas bien gardé, Cheung commence à prendre l’habitude de venir au cabaret de Big Brother, tout comme Tung et Sam.
Mais les moments d’action sont très brefs (si ce n’est dans le final), c’est ce qui séduit. Plus encore, tout est dans un flottement comme si les personnages ne pouvaient de se résoudre à être des flics qui luttent contre les triades. Comme chez Johnnie To à partir de The Mission, les moments de creux, les discussions, l’attente et les verres que l’on boit sont plus importants que l’action et les coups de feu. L’appartement des trois flics et la boite de Big Brother sont les lieux uniques du film. Les personnages naviguent entre les deux lieux et finissent presque par ne plus enquêter sur quoi que ce soit, jusqu’à ce que Wa devienne trop menaçant. On voit aussi les personnages s’adresser directement à la caméra pour parler d’eux. Tout cela transforme Beast cops en une comédie plaisante alors que le titre laisse penser à un film d’action pur et dur.
Beast cops (野獸刑警, Hong Kong, 1998) Un film de Dante Lam et Gordon Chan avec Anthony Wong, Michael Wong, Roy Cheung, Kathy Chow, Sam Lee, Patrick Tam, Stephanie Che, Kam Kong, Arthur Wong, Michael Lui, Daisy Woo, Terence Tsui, Sung Boon-chung.
jeudi 15 septembre 2011
Sorties à Hong Kong (septembre 2011)
mercredi 14 septembre 2011
La Boîte à malice
Je ne connaissais pas l’œuvre de Joji Yamamura, c’est donc en curieux que je suis rentré dans la salle de cinéma remplie de bambins de trois à cinq ans pour découvrir cette sélection de courts métrages réalisés en 1992 et 1999. Les trois premiers courts sont en pâte à modeler. Ils mettent en scène deux personnages coiffés d’un grand chapeau. L’un est Karo, un oiseau bleu, l’autre Piyobuputo, l’oiseau rose. Ils vivent comme des humains, se construisent une maison sur la branche d’un arbre, se font des sandwiches en grande quantité ou pensent à plein de chose. Les oiseaux ne parlent pas mais ils s’expriment par de petits cris (hiiiiiii ou baaaaaaaa) qui font bien rire dans la salle. Les sons sont déformés et la musique jouée avec un accordéon donne un décalage subtil qui efface le côté mignon habituel des films pour enfants. Les couleurs des pâtes à modeler sont très vives et plaquées sur un fond blanc.
D’une certaine manière, les courts métrages proposent un univers presque surréaliste, non pas qu’il soit si bizarre de voir des animaux vivre comme des humains, mais parce que les personnages ont des comportements qui évoquent ceux des films de David Lynch (et pourquoi pas comparer). Dans Kipling Jr, le héros (un petit chien) suit des musiciens. Il neige, il commence à faire nuit et il risque de se perdre. Ce sont les musiciens qui sont ici étonnants, ils logent dans un pneu de voiture au beau milieu de l’hiver. La petite ritournelle est accompagnée de voix qui sonnent presque faux. Là aussi, le résultat final détonne. Le dernier court, Quel est ton choix ? a été tourné avec des enfants. Il n’y a pratiquement plus de scénario mais des personnages qui apparaissent, se croire, un coiffeur au visage astral, un dentiste qui effraie les enfants. Il est peut être plus difficile de s’accrocher à ce film qu’aux autres. Mais quoi qu’il en soit, ce sont des courts métrages qui offrent une image bien rare de l’animation japonaise.
La Boite à malice (Japon) Programme de courts métrages de Koji Yamamura : Une maison (おうち, 1993), Les Sandwiches (サンドイッチ, 1993), Imagination (あめのひ, 1993), Kipling Jr. (キップリングJr., 1995) et Quel est ton choix ? (どっちにする?, 1999)
lundi 12 septembre 2011
Le Héros magnifique + Tigre blanc
Après le succès de Drunken master, il était logique que Yuen Woo-ping et la Golden Harvest continue de profiter du filon Wong Fei-hung. C’est aujourd’hui pareil avec les Ip Man, Yuen Woo-ping chorégraphie la version de Wong Kar-wai qui doit sortir en décembre. Jackie Chan, qui était le héros chinois adolescent est remplacé par Kwan Tak-hing, qui trente ans après ses débuts dans le rôle rempile pour ces deux films. C’est donc un Wong Fei-hung vieux mais peu présent dans le récit auquel on a droit. Ici, ce sont les personnages d’habitude accessoires qui sont mis en vedette, Wing le boucher (Sammo Hung) dans Le Héros magnifique et Fu (Leung Kar-yan) dans Tigre blanc.
Wing est un gentil naïf mais très impulsif. Naïf lorsque son collègue boucher tente de lui voler ses porcs ou que ses camarades de l’école Po Chi Lam, notamment Fu (Yuen Biao) se moque de lui. Impulsif parce qu’il répond immédiatement en donnant du coup de poing. Cela se retourne parfois contre lui comme quand il frappe un disciple de Maître Kao (Lee Hoi-sang) et que celui demande justice. Kao Tai-ho, le fils du maitre (Fung Hak-on) est loin d’avoir la sagesse de son père et n’aura de cesse de chercher des noises à Wing et à tous ceux qui lui sont proches. Il a tous les vices : obsédé sexuel, menteur, joueur invétéré et il fume.
Quand le petit frère de Wing arrive dans le village avec sa femme, Kao la kidnappe. Le petit frère (Chiang Kam) rencontre le mendiant Su (Fan Mei-sheng, transfuge de la Shaw Brothers) qui rappelle Simon Yam. Son aspect est le même, cheveux gris, en haillons et qui boit constamment. Il va défendre le frérot contre Kao qui passe d’un coup fourré à un autre. Su est l’intérêt principal du Héros magnifique dans sa manière de résoudre tous les problèmes des personnages et de déjouer les plans machiavéliques de Kao. Le film reprend quelques idées du Chinois se déchaine (Su manipule les bras et jambe d’un combattant pour défaire un adversaire) et de Drunken master (l’enseignement de Wing) sur un mode comique qui s’oppose au ton dramatique des actions de Kao.
Le succès a été tel et la concurrence de la Shaw Brothers ravivée (avec Gordon Liu dans le rôle de Wong Fei-hung) que Tigre blanc est mis en route avec encore une fois le vieux Kwan Tak-hing dans le rôle du médecin. A 74 ans, l’acteur est encore vert et montre son habileté dans quelques scènes : la séance de soin à l’homme au visage peint (San Kuai), la bataille des lions de papier (bien trop longue) ou encore celle du tailleur assassin (Fung Hak-on). Son personnage est aussi inclus dans des moments humoristiques quand Jien (Yuen Biao), peureux devant l’éternel, se fait passer pour Wong Fei-hung et s’attire des ennuis.
Il est étonnant que dans Tigre blanc, Yuen Biao n’est qu’une partition si petite et qu’il apparaisse ignorant les arts martiaux. Par chance, la scène finale lui est accordée. Il devient l’apprenti de Fu (Leung Kar-yan, qui joue le kung-fu sans en connaitre les règles). Fu, en tant que disciple préféré de Wong Fei-hung, viendra progressivement au centre du film quand il faudra affronter l’homme au visage peint qui est fou et assassine à tour de bras. On retrouve Fan Mei-sheng dans un rôle radicalement opposé de celui du Héros magnifique, il y est un flic libidineux et incompétent. Ce qui frappe dans Tigre blanc, c’est un scénario bancal qui à force devient ennuyeux. Cela sonnera le glas de la franchise jusqu’à se résurrection par Tsui Hark dix ans plus tard sur un mode plus réaliste.
Le Héros magnifique (The Magnificent butcher, 林世榮, Hong Kong, 1979) Un film de Yuen Woo-ping avec Sammo Hung, Fan Mei-sheng, Fung Hak-on, JoJo Chan, Kwan Tak-hing, Lee Hoi-sang, Chung Faat, Yuen Biao, Wai Pak, Lam Ching-ying, Chiang Kam.
Tigre blanc (Dreadnaught, 勇者無懼), Hong Kong, 1981) Un film de Yuen Woo-ping avec Yuen Biao, Leung Kar-yan, Kwan Tak-hing, Phillip Ko, Yuen Shun-yi, Lily Li, Tong Jing, Fan Mei-sheng, Brandy Yuen, Yuen Cheung-yan, Fung Hak-on, Danny Chow, Chiu Chung-hing, San Kuai.
dimanche 11 septembre 2011
The King of fighters
Par où commencer ? D’abord, j’ignorais que Gordon Chan était parti tourner un film en Amérique, au Canada précisément. Il faut dire que je ne m’intéresse pas vraiment à la carrière du réalisateur. Dans le générique, la liste des producteurs est longue, très longue, c’est une coproduction intercontinentale, ce qui est rarement un bon signe. Ensuite, quatre personnes sont créditées au scénario (pas bon signe non plus) inspiré d’un jeu vidéo. Enfin, la distribution est bigarrée et sent bon la série B pour rester neutre.
L’idée matrice de The King of fighters est que le jeu auxquels jouent les personnages (et qui s’appelle aussi The King of fighters) permet d’entrer dans une autre dimension. Comme dans eXistenZ de David Cronenberg, un pod est introduit dans leur corps et la partie commence. Ici, il faut se battre contre un adversaire dans un décor de couloir en bois (ça évite de trop dépenser). Une fois le combat gagné, le joueur regagne notre dimension. Le film commence avec Mai Shiranui (Maggie Q) qui fait une partie. Les effets spéciaux sont pauvres, quelques flashes lumineux apparaissent quand elle frappe son concurrent.
Dans la vraie vie, elle va rencontrer Chizuru Kagura (Francoise Yip) qui organise une expo avec des pièces ancestrales apportées par Iori Yagami (Will Yun Lee), descendant du clan Yagami. Un bouclier, un collier et un sabre qui combinés permettent d’ouvrir une porte vers une autre dimension et d’atteindre l’Orochi, instrument démoniaque de domination. Pas de bol, un joueur s’empare des objets. Rugal (Ray Park qui semble réinventer le concept de cabotinage) veut devenir le maître du monde. Pas facile de convaincre le chef de la CIA (David Leitch) qu’il existe une autre dimension. Le seul qui pourrait aider à vaincre Rugal est Kyo Kusanagi (Sean Faris), membre du clan du même nom et ennemi de celui des Yagami.
Ils vont d’abord réussir à convaincre Kyo de les aider. Pas facile, le jeune homme ne s’intéresse qu’aux motos. Par ailleurs, le film n’essaie même pas d’esquisser une romance entre Kyo et Mai, ni entre aucun autre personnages. Kyo serait en possession du vrai sabre du clan Kusanagi et sans doute le seul à pouvoir vaincre Rugal. Tout cela veut dire que le film est essentiellement composé de longues plages de dialogues, où les faux raccords sont légion (Sean Faris passe d'un polo blanc à un débardeur noir entre deux scènes), entre les personnages qui doivent chaque fois à nouveau expliquer ce qui se passe, ce que sont ces dimensions pour finalement convaincre les protagonistes de se battre. Une fois tout expliqué, ressassé et bien compris, il s’agit d’aller aux combats. Pas de chance, les chorégraphies sont très pauvres et les rebondissements trop simples (Rugal semble battu mais en fait non etc.) pour que je puisse prendre le moindre plaisir coupable dans ce film.
The King of Fighters (Japon – Allemagne – Etats-Unis – Hong Kong – Canada, 2009) Un film de Gordon Chan avec Maggie Q, Sean Faris, Will Yun Lee, David Leitch, Ray Park, Bernice Liu, Francoise Yip, Kanagawa Hiro, Monique Ganderton.
vendredi 9 septembre 2011
Le Chinois se déchaïne
A l’école kung-fu Hongtai, Jien Fu (Jackie Chan) est l’homme à tout faire. Orphelin, il a été adopté par Maitre Hong mais il est devenu le souffre-douleur de Li (Dean Shek) qui s’amuse à l’humilier à chaque occasion. Jien Fu en est tout malheureux. Son seul ami est un chat de gouttière qu’il élève et le cuisinier boiteux. Jien Fu fait le ménage tandis que les disciples s’entrainent, Li salit encore plus. Le fils du préfet veut apprendre le kung-fu, Li demande à Jien Fu de faire une démonstration avec un élève mais il ne doit pas rendre les coups. Le fiston du préfet (le gros Chiang Kam), vient prendre des leçons. Li ordonne à Jien Fu de se battre contre lui, mais il réplique pour la première fois et sa fait tabasser avant de s’enfuir.
Pai (Simon Yam) est un mendiant qui a quelques ennuis avec le patron de l’hôtel où il loge. Sans le sou, on lui demande de payer mais les employés, croyant que Pai est sans défense commence à l’attaquer. La réplique est cinglante. Le vieillard, armé de son vol et de ses baguettes, se défend dans une scène pleine d’humour où il assomme tous ces jeunes blancs becs. Pai rencontre Jien Fu devant l’école Hongtai où il croit qu’il se fait agresser. Le vieil homme n’a pas le temps d’expliquer qu’il peut très bien se défendre seul et trouve assez joli qu’un jeune homme vienne l’aider. Pai ne dira pas tout de suite qui il est, en l’occurrence le maitre du kung-fu du serpent. Son plus grand ennemi, le maitre du kung-fu de l’aigle est à sa recherche.
Parce qu’il s’est enfui de l’école Hongtai après une nouvelle humiliation, Jien Fu retrouve par hasard Pai dans la forêt. Il a été blessé par ses ennemis. Le jeune va soigner le vieillard et ce dernier, une fois guéri, va enseigner les rudiments des arts martiaux à son nouveau disciple (avec comme fond musical des morceaux de Moroder – plus tôt, on pouvait entendre aussi le thème introductif de Carrie de Brian De Palma, la musique est donc bariolée). Le Chinois se déchaine adopte le schéma classique du film de kung-fu sur l’apprentissage du jeune héros par un ancien. Le jeune est persuadé de tout savoir mais va tomber sur plus fort que lui. Yuen Woo-ping, Simon Yuen et Jackie Chan sont moins au point ici que dans Drunken master tourné juste après.
Le film marque donc le lancement de la carrière de Jackie Chan dans son rôle de jeune naïf (son nom de personnage se traduit par « le simple »). Jackie Chan élabore son personnage de gentil garçon prêt à défendre le monde entier. Son aspect sera toujours le même, jamais il ne coupera ses cheveux pour jouer dans un film d’arts martiaux (y compris pour jouer Wong Fei-hung), il portera son fameux maillot de corps blanc. D’une certaine manière, il modernise le genre en donnant à son personnage un aspect très commun. Il pourrait n’importe qui, chaque spectateur peut s’identifier à lui. Le Chinois se déchaine est le premier bon film de Jackie Chan après des années sous la coupe de l’affreux Lo Wei. Le succès aidant, il pourra réaliser ses propres films où le mélange de burlesque et d’habileté à se battre reste très agréable à regarder. Une dernière remarque : Le Chinois se déchaine n’a aucun personnage féminin. Jien Fu n’a jamais de petite amie, ni même de flirt. Là aussi, avec le succès, les personnages auront des copines. Pour l’instant, il n’a qu’un vieillard comme maître et quelques ennemis à vaincre.
Le Chinois se déchaîne (Snake in the eagle’s shadow, 蛇形刁手, Hong Kong, 1978) Un film de Yuen Woo-ping avec Simon Yuen, Jackie Chan, Dean Shek, Hwang Jang-lee, Fung Hak-on, Tino Wong, Peter Chan, Hsu Hsia, Charlie Chan, Roy Horan, Chiang Kam.
jeudi 8 septembre 2011
Sorties à Hong Kong (septembre 2011)
mercredi 7 septembre 2011
Mismatched couples
Pour bien comprendre le concept de Mismatched couples, il faut imaginer ce qui a pu se dire lors d’une réunion de la CCC (Cinema City & films Company), compagnie qui a produit ce film. Ils ont du se dire que les films de kung-fu au milieu des années 1980, ça ne marchait plus tellement. Le précédent film de Yuen Woo-ping Drunken tai-chi n’avait pas très bien marché mais que dedans un jeune acteur faisait ses débuts et qu’il était très bien. En revanche, ce qui marche aujourd’hui (en 1985 donc), c’est le hip-hop. Et ce qui défrise les jeunes, c’est la danse bizarre et urbaine que pratiquent les fans de hip hop : le smurf (ou le break dance). Le résultat est là. Yuen Woo-ping filme Donnie Yen comme dans un film de kung-fu mais il fait du smurf.
Idée géniale n’est-ce pas ? Mismatched couples débute donc par le réveil de Eddie (Donnie Yen) qui se fait au son de la musique hip hop, mais attention, on connait le son hip hop west coast ou east coast, mais le son HK, c’est différent. Il consiste à quelques notes de clavier et une batterie électronique (sans doute issue du même clavier Bontempi). Eddie se met à danser dans son lit dès que la douce mélodie commence, il enfile ses vêtements, met ses chaussures en bougeant au rythme effréné du morceau. Puis, toujours au son de hip hop, il joue avec une voiture téléguidée et enchaine les mouvements de souplesse tout en arborant un large sourire. Voilà donc les débuts de Donnie Yen 25 ans avant ses Ip Man. Il faut débuter dans la vie pour ensuite pouvoir espérer devenir l’acteur le plus bankable du cinéma cantonais. Il est tellement passionné par cet art nouveau, qu’il va rejoindre d’autres jeunes habillés en fluo et se faire des battles de break dance. Aujourd’hui, toutes ces scènes sont ridicules et mal fichues.
C’est lors d’une de ces battles que Eddie rencontre Mini (Yuen Woo-ping), un pauvre marchant qui se fait voler tout ce qu’il a à vendre. Pris de pitié et par ce qu’il a très bon cœur, Eddie le ramène chez lui. En l’occurrence, Eddie habite avec sa sœur qui tient un restaurant. Ah Ying (Wong Wan-si) est célibataire et surveille de près son frérot censé être lycéen. Elle accepte de l’embaucher et va se rendre compte qu’elle n’est pas insensible à son charme. Mini est très maladroit et rate donc tout ce qu’il fait, là sont les seuls moments de comédie drôles où l’on arrive à sourire au premier degré devant les catastrophes que provoque Mini. Quant à Eddie, il va avoir une romance avec la jeune et jolie Anna (Kamiyama Anna), là encore histoire placée sous le coup de la maladresse. Comme il faut bien faire durer le film jusqu’aà une durée commerciale, les deux couples vont se disputer pour mieux se retrouver. Et d’autres personnages vont venir leur chercher quelques noises. Tout le film est tellement pauvre en rebondissements scénaristiques, en chorégraphie (le break dance, ça craint vraiment) et dans l’interprétation (Donnie Yen est encore mal dégrossi, Yuen Woo-ping est un mauvais acteur, les actrices n’ont rien à défendre), Mismatched couples est quasiment un nanar.
Mismatched couples (情逢敵手, Hong Kong, 1985) Un film de Yuen Woo-ping avec Donnie Yen, Yuen Woo-ping, Wong Wan-si, Kamiyama Anna, Dick Wei, May Lo, Brandy Yuen, Mandy Chan, To Wai-wo, Yip Ha-lei, Kenny Perez.
samedi 3 septembre 2011
Naked weapon
jeudi 1 septembre 2011
Sorties à Hong Kong (septembre 2011)
Love actually sucks (愛很爛, Hong Kong, 2010)
Un film de Scud avec Alice Chen, Celia Chang, Christepher Wee, Hae Leung, Jackie Chow, John Tai, Lareine Xu, Osman Hung, Owen Lee, Sherry Li, Winnie Leung, Bettin Chan, Calvin Wong, Tang Wei. 80 minutes. Classé Catégorie III. Sortie à Hong Kong : 1er septembre 2011.