Parmi
toutes les spécificités de la sexualité, il existe une perversion typiquement
japonaise : l’amour pour les jeunes lycéennes. Tel est le sujet de Bounce ko GALS (ko GALS étant la prononciation japonaise de call girls et bounce
signifiant enthousiaste) où quelques adolescentes passent quelques heures
ensemble. Le film de Masato Harada se déroule en une seule journée, commence
dans l’après-midi au lycée et se termine le lendemain matin sur un quai de
gare. Ce sont d’abord les uniformes que l’on découvre, des jupettes, des
chaussettes blanches et les jambes de ces jeunes filles qui ne finissent pas de
défiler. Ce seront les seules moments où la peau des actrices est données à
voir, le cinéaste ne cherche jamais le racolage, filmant avec beaucoup de
bienveillance et de douceur toute cette journée.
Ce
sont des calls girls avec le sourire, qui parlent de leur problème d’ados (le
lycée, les garçons etc.), et au milieu Jonco (Hitomi Satô) passe donner à ses
amies des billets qu’elles ont gagné la veille. Maru (Shin Yazawa) doit passer
dans une clinique pour un nouvel avortement. Elle est mineure, elle ne veut pas
demander à ses parents. Un pote jouera quelques secondes le mari puis retourne
à la lecture de son manga. Maru est accompagnée de Raku (Yasue Satô), dans la
salle d’attente, fixent avec un regard provocateur un salary man en train d’attendre son épouse. Elles éclatent de rire à
son départ. Elles ne se font pas de soucis sur tout cela, un avortement, c’est une
simple formalité. Pendant ce temps, Maru continue à préparer ses prochains
rendez-vous avec des clients.
Pendant
ce temps, Lisa (Yukiko Okamoto) arrive en train à Tokyo. Elle doit prendre
l’avion le lendemain pour New York, elle a un passeport américain et de
l’argent pour son séjour. En attendant, elle va se faire un peu d’argent en
vendant ses culottes que des clients pourront sentir. La femme qui va acheter
ce lot lui affirme que son uniforme lui rapporterait encore plus. Elle rejoint
ensuite Raku pour une séance où elles seront filmées en contre-plongée en train
de se promener en uniforme, cet AV (adult video) montrera surtout leur dessous.
Lisa se fait suivre par un jeune homme, surnommé « Destiny Boy » (Jun Murakami) qui va l’aider quand un gang vient lui voler
ses papiers et son argent. Il est surtout persuadé qu’il a trouvé son âme sœur.
Il se retrouve à l’hôpital (le gang l’a bien amoché) et va passer le reste de
la nuit à retrouver Lisa.
Les ennuis ne font que commencer pour Lisa désormais incapable de
prendre son avion. Et pour Maru, ils sont encore plus grave puisqu’un homme,
Oshima (Kôji Yakusho) se fait passer
pour un client mais il vient menacer la jeune femme, lui demande de travailler
pour lui ou de lui verser une compensation financière. Seulement voilà, les
filles couchent rarement avec les clients, elles dérobent leur pognon, les
assomment et partent en courant en misant que le pervers ne portera pas plainte
vu qu’elles sont mineures. C’est Jonco qui décide d’aller voir Oshima pour
payer la « dette » de Maru. L’homme, excentrique, tient une boite de
nuit. Tous les deux feront un karaoké où ils chanteront l’Internationale en
japonais. Son garde du corps est beaucoup moins commode et va poursuivre Jonco
à travers la ville pour récupérer l’argent.
Les
call girls auront toute la nuit pour
résoudre leurs problèmes qui s’accumulent. Les plus importants permettent au
film de mettre du suspense dans le récit. Lisa et Jonco, par l’intermédiaire de
Raku (qui est fâchée avec Jonco) vont rencontrer des clients plus bizarres les
uns que les autres. L’un d’eux passe, par exemple, la séance à raconter son
passé de proxénète. Le film donne aussi des moments de comédie loufoque
(Destiny Boy et ses amis, certaines jeunes filles excentriques) et de tendresse
absolue pour les lycéennes lors de leurs déambulations nocturnes. Bounce ko GALS passe constamment du
chaud au froid, réserve de nombreuses surprises scénaristiques, fait rire et
frissonner, et il faut encore le préciser, le film n’est absolument pas
racoleur, ni vulgaire, ni mièvre.
Bounce
ko GALS (バウンス ko GALS, Japon, 1997) Un film de Masato Harada avec Hitomi Satô, Yasue Satô, Yukiko Okamoto, Jun
Murakami, Shin Yazawa, Kaori Momoi, Kôji Yakusho.
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