Avant
l’arrivée au monastère de Shaolin, la première demi-heure de La 36ème chambre de Shaolin expose le
contexte dans lequel Liu Yu-de (Gordon Liu) vivait. L’action commence à Canton
(Chine du sud) où la domination mandchoue (Chine du nord) se fait cruellement
ressentir sur la population locale. Tian (Loh Lie), le gouverneur dirige d’une
main de fer et élimine tous ses opposants. Le film débute sur l’exécution de
six résistants en place publique.
Le
professeur Ho mène la résistance et il convainc trois de ses étudiants, dont
Liu Yu-de, de transporter des messages secrets dissimulés dans divers
cachettes : un poisson salé, un abalone, produits qui entrent et sortent
des enceintes de la ville. Le gouverneur et ses deux fidèles sbires s’en
aperçoivent vite. Les trois étudiants, pas toujours très discrets, se font
prendre sur le fait. Pour eux, une seule solution s’impose : la fuite.
Liu
Yu-de, qui revêt encore ses longs cheveux en natte, et l’un de ses camarades
tombent sur l’un des sbires du gouverneur. Son ami est tué mais il parvient à
s’enfuir, très blessé à la jambe. Il veut rejoindre Shaolin pour apprendre le
kung-fu, puis pour ensuite enseigner les arts martiaux aux cantonais soumis aux
Mandchous, afin qu’ils se défendent. Un aubergiste, le voyant déliquescent, le
cache sur la charrette des moines venus acheter légumes et riz. A Shaolin, il
aura le crâne rasé surmonté de six marques rondes.
Liu
parvient à convaincre le moine supérieur de rester à Shaolin, lieu entièrement
peuplé d’hommes. Il se voit donner le nom de San De. La première année, il se
contente de balayer inlassablement les feuilles qui jonchent le sol. Puis, il
ose un jour demander quand il pourra apprendre le kung-fu. Un moine lui répond
ironiquement qu’il n’avait jamais demandé à apprendre les arts martiaux depuis
son arrivée. L’apprentissage peut enfin commencer. Et bien entendu, San De,
toujours trop pressé, veut débuter par le niveau supérieur. Il échoue et doit
commencer au bas de l’échelle, par la 35ème chambre.
Plus
de quarante minutes de La 36ème
chambre de Shaolin sont consacrées à cet apprentissage. Pour aller à la
cantine, les moines doivent enjamber un bassin d’eau sans y tomber pour
apprendre l’équilibre. Pour avoir de bons bras, ils doivent porter des baquets
d’eau. Pour sculpter leurs poignets, ils tiennent un marteau pour frapper un
gong au rythme des prières des moines. Evidemment, San De brille d’abord par
son incompétence, sa maladresse et son impatience développées sur un mode
comique. Ces gestes qu’il va répéter pendant des années vont faire de lui l’un
des meilleurs disciples du monastère.
Tous
les autres disciples resteront à l’état de simples figurants, le film se
contente de suivre San De dans son apprentissage. Seuls quelques moines se
détachent dans les seconds rôles. Le film passe d’une chambre de Shaolin à l’autre,
c'est-à-dire d’une discipline à une autre. L’enseignant de chaque discipline
constate d’abord la nullité de San De. Il pousse le disciple à se surpasser et,
avec un sourire complice, remarque qu’il a la maitrise de l’art martial. L’impression
globale est un peu celle d’un long catalogue répétitif. Quand il arrive à la
première chambre, plus aucun autre élève ne se trouve avec San De.
L’apprentissage
est progressif, chaque aptitude acquise pour se battre sera utilisée dans sa
vengeance contre le gouverneur mandchoue, une fois revenue dans sa ville
d’origine. Ce n’est que dans cette partie que Liu Chia-liang met en scène des
combats filmés en longs plans où la caméra suit les adversaires. Cette
vengeance, à laquelle participe quelques jeunes gens qu’il recrute pour la
bonne cause, est la plus réussie du film. San De peut ensuite enfin fonder sa
propre chambre de Shaolin où il enseignera le kung-fu, ce sera la 36ème
chambre.
La
36ème chambe de Shaolin (The 36th chamber of Shaolin, 少林卅六房, Hong Kong, 1978) Un film de Liu Chia-liang avec Gordon Liu, Lo
Lieh, John Cheung, Wilson Tong, Wa Lun, Hon Gwok-choi, Lau Kar-wing, Wai Wang,
Chan Si-gaai, Wong Ching-ho, Woo Wang-daat, Lee Hoi-sang, Henry Yu, Ng
Hong-sang, Norman Chu, Wong Yu, Wong Bat-ging.
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