lundi 12 août 2013

La 36ème chambre de Shaolin


Avant l’arrivée au monastère de Shaolin, la première demi-heure de La 36ème chambre de Shaolin expose le contexte dans lequel Liu Yu-de (Gordon Liu) vivait. L’action commence à Canton (Chine du sud) où la domination mandchoue (Chine du nord) se fait cruellement ressentir sur la population locale. Tian (Loh Lie), le gouverneur dirige d’une main de fer et élimine tous ses opposants. Le film débute sur l’exécution de six résistants en place publique.

Le professeur Ho mène la résistance et il convainc trois de ses étudiants, dont Liu Yu-de, de transporter des messages secrets dissimulés dans divers cachettes : un poisson salé, un abalone, produits qui entrent et sortent des enceintes de la ville. Le gouverneur et ses deux fidèles sbires s’en aperçoivent vite. Les trois étudiants, pas toujours très discrets, se font prendre sur le fait. Pour eux, une seule solution s’impose : la fuite.

Liu Yu-de, qui revêt encore ses longs cheveux en natte, et l’un de ses camarades tombent sur l’un des sbires du gouverneur. Son ami est tué mais il parvient à s’enfuir, très blessé à la jambe. Il veut rejoindre Shaolin pour apprendre le kung-fu, puis pour ensuite enseigner les arts martiaux aux cantonais soumis aux Mandchous, afin qu’ils se défendent. Un aubergiste, le voyant déliquescent, le cache sur la charrette des moines venus acheter légumes et riz. A Shaolin, il aura le crâne rasé surmonté de six marques rondes.

Liu parvient à convaincre le moine supérieur de rester à Shaolin, lieu entièrement peuplé d’hommes. Il se voit donner le nom de San De. La première année, il se contente de balayer inlassablement les feuilles qui jonchent le sol. Puis, il ose un jour demander quand il pourra apprendre le kung-fu. Un moine lui répond ironiquement qu’il n’avait jamais demandé à apprendre les arts martiaux depuis son arrivée. L’apprentissage peut enfin commencer. Et bien entendu, San De, toujours trop pressé, veut débuter par le niveau supérieur. Il échoue et doit commencer au bas de l’échelle, par la 35ème chambre.

Plus de quarante minutes de La 36ème chambre de Shaolin sont consacrées à cet apprentissage. Pour aller à la cantine, les moines doivent enjamber un bassin d’eau sans y tomber pour apprendre l’équilibre. Pour avoir de bons bras, ils doivent porter des baquets d’eau. Pour sculpter leurs poignets, ils tiennent un marteau pour frapper un gong au rythme des prières des moines. Evidemment, San De brille d’abord par son incompétence, sa maladresse et son impatience développées sur un mode comique. Ces gestes qu’il va répéter pendant des années vont faire de lui l’un des meilleurs disciples du monastère.

Tous les autres disciples resteront à l’état de simples figurants, le film se contente de suivre San De dans son apprentissage. Seuls quelques moines se détachent dans les seconds rôles. Le film passe d’une chambre de Shaolin à l’autre, c'est-à-dire d’une discipline à une autre. L’enseignant de chaque discipline constate d’abord la nullité de San De. Il pousse le disciple à se surpasser et, avec un sourire complice, remarque qu’il a la maitrise de l’art martial. L’impression globale est un peu celle d’un long catalogue répétitif. Quand il arrive à la première chambre, plus aucun autre élève ne se trouve avec San De.

L’apprentissage est progressif, chaque aptitude acquise pour se battre sera utilisée dans sa vengeance contre le gouverneur mandchoue, une fois revenue dans sa ville d’origine. Ce n’est que dans cette partie que Liu Chia-liang met en scène des combats filmés en longs plans où la caméra suit les adversaires. Cette vengeance, à laquelle participe quelques jeunes gens qu’il recrute pour la bonne cause, est la plus réussie du film. San De peut ensuite enfin fonder sa propre chambre de Shaolin où il enseignera le kung-fu, ce sera la 36ème chambre.

La 36ème chambe de Shaolin (The 36th chamber of Shaolin, 少林卅六房, Hong Kong, 1978) Un film de Liu Chia-liang avec Gordon Liu, Lo Lieh, John Cheung, Wilson Tong, Wa Lun, Hon Gwok-choi, Lau Kar-wing, Wai Wang, Chan Si-gaai, Wong Ching-ho, Woo Wang-daat, Lee Hoi-sang, Henry Yu, Ng Hong-sang, Norman Chu, Wong Yu, Wong Bat-ging.

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