Deuxième
incartade dans l’apprentissage du jeune Wong Fei-hung, après Le
Combat des maitres (tourné en 1976), Martial club s’applique à dépeindre quatre disciples de sifu de trois écoles d’arts martiaux.
Wong Qi-ying (Ku Feng), maitre de l’école Wu Ben doit réconcilier Maitre Zheng
(Wilson Tong) et Maitre Lu (Jue Tit-who) après une sévère dispute lors d’une danse de lion.
Les deux écoles se sont battus après quand Lu Shan-hou (King Lee), impétueux
fils de Maitre Lu a voulu s’emparer de la lance de Wang Yi-lin (Mak Tak-law).
Ce dernier est un disciple qui aime se
donner en spectacle. Il étudie à l’école Zhen mais apprécie montrer sa force
sur la place publique, exhiber ses muscles aux jeunes femmes de la maison close
et affronter son ami Wong Fei-hung (Gordon Liu). Les deux jeunes hommes ont les
mêmes méthodes pour se battre : donner une pièce à un adversaire pour
qu’il se couche et paraitre auprès de l’autre le plus fort. Devant les filles,
contre quelques caresses et autres bisous, il se fait attacher avec une
ceinture et la déchire avec ses muscles.
Ces petites facéties pourraient continuer
si un maitre du nord, Shan Xiong (Johnny Wang) n’avait pas grièvement blessé
Yi-lin dans une de ses fameuses fausses démonstrations. Venu à Canton apprendre
le kung-fu du sud, il est invité chez Maitre Lu. Les intentions de ce dernier
ne sont pas aussi bonnes que celles de Maitre Shan. Lu, tout comme son fils,
cherche à éliminer les écoles adverses. Les motivations des personnages des
« méchants » sont assez banales, le récit du film se contente de
cette bataille entre écoles.
Martial
club,
dans sa séquence de générique classique des Shaw Brothers (démonstration de
danse de lion sur un fond blanc), fait intervenir Liu Chia-liang en personne
pour expliquer que ce qui compte le plus dans les arts martiaux, est la forme
et non le fond. Pour les combattants, il faut garder à l’esprit deux
choses : respecter les Maîtres et ne pas enfreindre les règles ancestrales
établies depuis toujours, ce que ne feront pas Maitre Lu et son fils, qui ne
cesseront de trahir leurs accords, de piéger les concurrents et de se battre en
surnombre avec des armes différentes. Les Lu attaquent au sabre Wong Fei-hung
qui est mains nues.
De ce point de vue, le personnage de Shan
Xiong est le plus intéressant car il a beau être dans le camp des Lu, il entend
honorer les règles des arts martiaux et respecter les Maitres. Les enfants et
disciples des sifu ne sont pas aussi
disciplinés. Si Wong Fei-hung est un fils digne de son père, en revanche, le
fils Lu est vicieux et violent, Yi-lin est prétentieux et vantard. Quant à
Ju-ying (Kara Hui), la sœur de Yi-lin, elle aussi disciple de l’école Sheng,
c’est un personnage qui agit sans réfléchir, réagissant au quart de tour, donnant
des coups sans attendre la moindre explication.
Son impulsivité conduit à des conflits
entre les écoles. Elle accuse Wong Fei-hung d’avoir blessé son frère et court
l’affronter. Les films de Liu Chia-liang sont dénués de personnages féminins et
celui de Martial club est
particulièrement épuisant. En fin de film, devant son agressivité, Wong
Fei-hung demandera à Ju-ying de quitter les lieux afin de combattre loyalement
San Xiong. Martial club, face aux deux
Wong Fei-hung de Yuen Woo-ping, sortis quelques mois avant, pourtant pas bons (Le
Héros magnifique et Tigre blanc),
n’arrive jamais à vraiment être à la hauteur du personnage.
Martial club (武館, Hong Kong, 1981) Un film de Liu
Chia-liang avec Gordon Liu, Kara Hui, Ku Feng, Mak Tak-law, King Lee, Johnny
Wang, Jue Tit-who, Wilson Tong, Hsiao Ho, Sek Gong, Chow Siu-loi, Lam Hak-ming,
Go Lai-ga, Wong Bat-ging.
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