Parmi
les centaines de films produits ou distribués par la Shaw Brothers, on trouve
des films sociaux censés causer de la jeunesse de Hong Kong. En 1974, l’acteur
Ti Lung a réalisé Young lovers on flying
wheels. Il incarne le premier rôle, Song Da, un jeune homme qui a trois
passions : les filles, le kung-fu et la moto. Sa petite amie Ye Wei (Got
Dik-wa) en a plus qu’assez de se déplacer dans les bus bondés pour aller
retrouver Song Da ; la promiscuité, l’impolitesse des passagers, les
hommes qui la regardent de trop près, la dégoûtent. Faut dire que Ye Wei est
plutôt une jolie fille qui s’habille à la mode.
La
solution serait que son mec achète une moto. Mais une moto ça coûte très cher
et il n’a pas de boulot stable. Song Da vit seul dans un appartement dont les
murs sont couverts de posters de moto. Chaque jour il passe devant le
concessionnaire de motos tandis qu’il se rend à ses leçons de kung-fu. Parce
que Ti Lung était une star de la compagnie à l’époque, il se met en valeur dans
son propre film, apparaissant torse nu lors des entrainements de kung-fu (mis
en scène par Liu Chia-liang et Law Kar-wing). Il s’agit de s’attirer non
seulement le public masculin alléché par cette histoire de moto et féminin venu
voir le corps sculptural de Ti Lung.
L’espoir
renait quand un concours de kung-fu est lancé. Premier prix : une moto. Il
s’inscrit parce qu’il est sûr de gagner. Mais il arrive deuxième et ne remporte
qu’un casque. C’est déjà un début mais pas suffisant. Solution :
travailler dur. Au bout de quelques semaines de boulot dans une banque et après
avoir emprunté de l’argent à un usurier, il réussit à avoir la moitié de la
somme. Il peut acheter à crédit sa moto. Sa copine est ravie. Le bus, c’est
fini. Sang Do peut enfin frimer sur sa moto sauf qu’il ne sait pas encore la
conduire et il se plante dans le décor. La jeunesse est tellement impatiente et
impétueuse.
Tout
était trop beau pour être vrai. Lors de son premier trajet, Song Da est pris à
partie par une bande de motards qui le défie. Il se fait tabasser. Sa copine le
quitte pour un autre motard. Enfin, comble du malheur, deux voleurs (Dean Shek
et Lee Hoi-sang) lui piquent sa moto. La police ne fait pas beaucoup d’efforts
pour retrouver les truands. Du coup, Song Da fait seul des recherches, s’absente
de son travail et manque de se faire virer. Conclusion, il n’a plus assez
d’argent pour rembourser l’usurier qui devient menaçant. Ça fait beaucoup pour
un seul et beaucoup pour un seul film.
Toute
la dernière partie de Young lovers on
flying wheels sera consacrée à la résolution des soucis du héros qui a le
cœur sur la main. Cette plongée en enfer, ultra caricaturale, va s’améliorer
avec la rencontre de Yumei (Ching Hoh-wai), une gentille jeune femme qui est à
l’opposé de son ex : modeste, simple et aimable. Mais un douloureux
souvenir plombe sa relation : sa grande sœur est morte dans un accident de
moto. Mais la rédemption est proche et le message global du film est de ne pas brûler
les chandelles par les deux bouts. Il vaut mieux rester soi-même plutôt que
chercher à en mettre plein la vue. Un bien beau message pour la jeunesse
Young lovers on flying
wheels (Hong Kong, 電單車, 1974) Un film
de Ti Lung avec Ti Lung, Ching Hoh-wai, Got Dik-wa, Chiang Nan, Dean Shek, Lee
Hoi-sang, Lam Fai-wong, Wong Ching, Lee Man-tai, Lau Mei-fung, Gam Lau, Man
Sau, Law Keung, Wong Chi-keung, Yuen Shun-yi.
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