Deux
ans après He’s a woman she’s a man,
Sam Koo (Leslie Cheung) est toujours le petit ami de Wing (Anita Yuen). Ils ont
décidé de tout re-décorer l’appartement où ils habitent avec Fish (Jordan
Chan), l’ami d’enfance un peu brut de décoffrage de Wing. Un nouveau décor pour
une nouvelle vie pour chacun des personnages de Who’s the woman who’s the man. Le personnage de star de la cantopop
de Rose (Carina Lau) n’est là que sur une photo dans le salon, c’est désormais
Wing, jeune femme qui se fait passer pour un homme depuis le premier film. En
recevant, une récompense pour son dernier album Wing déclare sur scène son
amour à Sam, qui s’écroule dans son fauteuil, désolé que le public puisse
penser qu’il est gay.
Le
milieu de la cantopop que décrit Peter Chan dans son film est le plus gentil du
monde. Tout le monde s’apprécie et aucun paparazzi ne vient troubler la
tranquillité du couple que forment Sam et Wing. Auntie (Eric Tsang), l’agent
haut en couleur aux cheveux blonds et à la fine moustache noire du couple,
vient apporter la touche queer au
film. Eric Tsang fait le job en une seule séquence où il engage un chanteur
médiocre parce qu’il est mignon. Plus tard, il consolera Sam dans une scène un
peu forcée où il joue du piano. Il est le seul à connaitre la vraie vie du
couple. La cérémonie rend hommage à Fan Fan (Anita Mui), star qui a introduit
l’androgynéité dans la chanson et qui a quitté le milieu depuis des années.
Elle vogue sur son voilier au gré de ses envies et décide de débarquer pour
rencontrer ce drôle de couple.
Les
figures majeures de Who’s the woman
who’s the man sont le masque et le travestissement. D’abord le masque
invisible que porte Wing composé uniquement d’une paire de lunettes et d’une
coupe de garçon. Personne n’a encore compris que Wing n’est pas un homme. Après
la cérémonie, Wing organise une soirée déguisée. Elle porte, tout comme Fan Fan,
un masque de Whoopi Goldberg, elles vont se rencontrer, se parler et comprendre
que si elles arborent la même tête, c’est que quelque chose va les rapprocher.
Or, Sam quand il arrive à la soirée n’a pas compris qu’il doit porter un
masque, il est le seul personnage du film qui veut rester lui-même. Il choisit un
masque de Woody Allen, métaphore des gros soucis de cœur qui vont lui tomber
dessus. Mais masqué, chacun peut dire ce qu’il pense sans peur de se révéler
trop, et l’alcool aidant, tout peut se terminer dans le lit.
Le
travestissement est double. Celui des vêtements qui donnera à Fish l’envie de
s’habiller en femme pour plaire à O (Theresa Lee), l’assistante lesbienne de
Fan Fan. Fish tente de la séduire et se berce d’illusion malgré les refus d’O. Wing
est engagée pour tourner un film. Elle devra jouer une femme et son partenaire
masculin sera Fan Fan déguisée en homme. C’est là que le travestissement de la
vérité commence pour ces deux couples hors-norme. Wing et Fan Fan entament une
liaison d’abord strictement cinématographique (le film dans le film avec la
scène du baiser sans cesse retardée à cause du hoquet de Wing) puis réelle,
sous les yeux de Sam désespéré. Le film propose beaucoup de combinaisons
amoureuses et sexuelles avec une volonté de surenchère par rapport à He’s the woman she’s the man. Pourtant
ce marivaudage très chic dans le très grand appartement s’avère très gentil et
parfois très banal.
Who's
the woman who's the man (金枝玉葉2, Hong Kong, 1996) Un film
de Peter Chan avec Leslie Cheung, Anita Mui, Anita Yuen, Jordan Chan, Theresa
Lee, Eric Tsang, Carina Lau, Clarence Hui, Andy Hui, Edmond Leung, Ann Hui,
Alfred Cheung, Clifton Ko, Joe Cheung.
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