« Entièrement
tourné en décors à Hong Kong », annonce fièrement le générique des Sept vampires d’or. Le film commence
pourtant en Transylvanie, en toute logique. En 1804, un moine chinois (Chan
Shen) se rend au château du comte Dracula pour lui demander de l’aide. Dracula
(John Forbes-Robertson) sort de son cercueil en se levant tel Nosferatu, sa
cape bien repassée et le visage vert comme un déterré. Le moine souhaite faire
revenir sept vampires chinois. Il raconte en cantonais que seul Dracula peut
faire revivre cette légende ancestrale des vampires d’or. C’est alors que le
comte, dans un effet spécial d’une beauté étourdissante (un peu de fumée qui
sort du sol et deux chauves souris en plastic qui volent), intègre le corps du
moine pour accomplir cette mission funeste.
Un
siècle plus tard, en Chine, le professeur Van Helsing (Peter Cushing, car le
film est une co-production entre la Hammer et la Shaw Brothers) fait une
conférence devant des étudiants chinois. Tous se moquent de lui après qu’il ait
raconté une histoire située bien des décennies auparavant. Flashback qui débute
avec l’image qui se floute. Dans un village chinois, sept vampires portant un
masque d’or et un pendentif en forme de chauve souris qui leur descend au
nombril font des razzias de jeunes filles qu’ils sacrifient. Attachées nues (ce
qui permet de faire un soupçon d’érotisme à peu de frais), les vampires boivent
leur sang. Seul un villageois a tenté de s’opposer à eux, tue un vampire,
s’empare de son pendentif et le dépose sur une statue de Bouddha.
Aucun
étudiant n’apporte son aide sauf Hsi Ching (David Chiang, à l’anglais un peu
difficile, car tout le film parle anglais) lui viendra en aide. Il se trouve,
par le plus grand des hasards, être le petit-fils de ce villageois. Eliminer
les vampires d’or est sa mission. Il veut se venger. Une équipe est formée pour
partir dans le village. Hsi Ching sera entouré de six hommes forts qui sauront
se battre (dont Lau Kar-wing, le frère de Liu Chia-liang, par ailleurs chorégraphe
des combats et que l’on aperçoit dans le flashback situé dans le village. Aucun
de ces acteurs hongkongais n’aura la moindre ligne de dialogue) et de la belle
Mai (Shih Szu), la sœur de Ching. Le fils de Van Helsing (Robin Stewart), tombera
amoureux de Mai, car il ne faut pas oublier de faire un peu de romance, sera de
la partie ainsi que Vanessa Buren (Julie Ege), une mondaine suédoise. Elle
tombera amoureuse de Hsi Ching.
Le
scénario des Sept vampires d’or est
truffé de poncifs sur les vampires et d’incohérences narratives. Van Helsing
affirme qu’en occident, Dracula a peur des crucifix et qu’en orient, les
vampires seront, logiquement, effrayés par des statues de Bouddha. Le film
adopte un ton européen qui sera, quelques années plus tard, largement démenti
et contredit par la vogue des kung fu
ghost comedies chères à Sammo Hung et Wu Ma. Là, se seront les prêtres
taoïstes armés de talismans qui feront reculer les vampires. Dans Les Sept vampires d’or, les revenants,
tous squelettiques quand ils sortent de terre, ne sautent pas encore comme dans
L’Exorciste chinois ou Mr. Vampire. Le film n’invente jamais
une forme chinoise des vampires, il ne fait que reproduire la forme européenne.
Ce
qui fait le grain de sel du film, ce sont donc ces revenants. Ils sont incarnés
par des acteurs grimés avec un épais maquillage et porte un masque doré qui
leur couvre les yeux. Ils grognent quand ils se battent. Et ils se battent tels
des pratiquants de kung-fu, ce qui n’est pas vraiment le cas des acteurs
anglais Quand ils sont éliminés avec un pieu dans le cœur, ils se transforment
en une sorte de flasque visqueuse qui se repend sur le sol. Les effets spéciaux
sont très bricolés, souvent image par image, donnant au film une facture
bricolée plutôt agréable à regarder. Quant à l’armée des morts que réveille le
moine Dracula grâce à un gong, elle est composée de figurants déguisés en
squelettes qui sortent des tombeaux. Rien de tout cela n’est vraiment effrayant
et l’ensemble est déclamé avec le plus grand sérieux, ce qui autorise quelques
moments décalés où l’on peut sourire avec bienveillance.
Les Sept Vampires d'or (The
Legend of the Seven Golden Vampires, 七金屍,
Grande-Bretagne – Hong Kong, 1974) Un film de Roy Ward Baker avec Peter
Cushing, David Chiang, Robin Stewart, John Forbes-Robertson, Robert Hanna, Chan
Shen, James Ma, Lau Kar-wing, Feng Ko-an, Chen Tien-lung, Julie Ege, Shih Szu,
Wong Han Chan.
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