vendredi 30 août 2013

Tiger on the beat 2


Le titre est presque le même mais Tiger on the beat 2 n’est pas une suite de Tiger on the beat tout en se déroulant dans l’univers de la police qui lutte contre des affreux trafiquants de cocaïne. Le concept primaire n’évolue pas, seuls les personnages changent. Danny Lee remplace Chow Yun-fat dans le rôle du flic incompris de sa hiérarchie. L’inspecteur Lim doit accueillir son neveu Buffalo (Conan Lee, dont la musculature a doublé depuis Tiger on the beat), jeune marin qui débarque candidement de son bateau en provenance de Los Angeles. Sa mère l’envoie à Hong Kong pour que Lim lui trouve une épouse chinoise avant la rétrocession, sujet plusieurs fois évoqué superficiellement dans le film.

Trouver une fiancée à ce grand benêt de Buffalo, gentil jeune homme qui a le cœur sur la main (toujours prêt à rendre service) et le poing facile (l’impulsivité est le moteur psychologique) est la mission de Lim. Il demande conseil à un de ses collègues qui ne trouve rien de mieux que d’emmener Lim et Buffalo sur une pagode remplie de réfugiées illégales à la recherche d’un mari pour devenir citoyennes de Hong Kong. Le rendez-vous tourne court, le policier et son neveu s’en vont vite quand leur bateau croise le yacht de Fai (Gordon Liu), que Lim connait très bien, trop bien pour s’être souvent confronté à lui pour des affaires louches.

Fai, attifé comme un nouveau riche et donnant des coups de fil avec ces téléphones géants, si typique de ces années du cinéma cantonais, n’est pas ravi de voir débarquer son ennemi sur son yacht. D’autant qu’il monte parce qu’une jeune femme, surnommée Sweet Dream (Ellen Chan) a sauté du navire en criant à l’aide. Buffalo cherche à savoir pourquoi elle a fui l’homme d’affaires qui feint de n’avoir rien à se reprocher. Sweet Dream a été témoin d’un meurtre par le tueur à gages (Roy Cheung) de Fai, un homme au regard sombre qui manie le couteau avec une grande dextérité. Sweet Dream a surtout volé une bague sertie de diamants à l’homme assassiné, un autre trafiquant.

Le personnage de Sweet Dream est l’un des plus pénibles vus dans le cinéma de Liu Chia-liang. Minaudant d’abord pour faussement séduire Buffalo, elle va ensuite s’incruster dans sa vie en l’invitant chez elle où sa colocataire, nymphomane, manque de violer le jeune homme. Séquence comique avec une série de quiproquos où un tueur débarque pour flinguer Sweet Dream. Lim est persuadée que la jeune femme a inventé cette histoire de tueur venu la flinguer (elle est la seule témoin) alors que Buffalo veut la croire et l’aider. Tout cela dure des plombes, les avanies pleuvent sur la pauvre jeune femme que personne ne croit, jusqu’à ce que Lim comprenne qu’elle est effectivement en danger. Les méchants sont sans pitié et frappent fort. Les deux amis ne font pas le poids contre eux.

C’est sans doute pour cela que le récit fait entrer un autre personnage féminin, Maria (Maria Cordero), collègue de Lim au physique à l’opposé de celui d’Ellen Chan. Maria Cordero, qui chantait la chanson du générique de Tiger on the beat, était jusqu’à présent habituée aux simples apparitions comiques que son physique de femme gironde commande. Aussi raisonnable que Sweet Dream est écervelée, Maria va aider la petite bande à affronter Gordon Liu et Roy Cheung dans un combat qui lorgne à la fois du côté de Piège de cristal (Buffalo se retrouve pieds nus à marcher sur du verre) et les films de Jackie Chan (les chutes brutales sur le sol, l’utilisation des meubles pour se battre). Pour conclure, Tiger on the beat 2 est un film très poussif, très répétitif et très convenu. Le film a été un échec public.

Tiger on the beat 2 (老虎出更2, Hong Kong, 1990) Un film de Liu Chia-liang avec Danny Lee, Conan Lee, Ellen Chan, Gordon Liu, Roy Cheung, Maria Cordero, James Wong, Mak Tak-law, Norman Chu, Margaret Lee, Melvin Wong, John Cheung, Phillip Ko.

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