Dans
le troisième et denier film de la saga de la 36ème chambre de
Shaolin, San De est à nouveau incarné par Gordon Liu. Le créateur de l’école
d’entrainement aux laïcs part fleurir la tombe de son père quand, encore une
fois, il doit faire face à des Mandchous qui célèbrent leurs morts dans un
cimetière à part. Le chef des Mandchous (Liu Chia-liang, rarement vu dans le
rôle de l’ennemi) pêche dans un étang adjacent, quand le jeune Fong Shi-yu
(Hsiao Ho) tente de la lui voler la truite qu’il a au bout du fil. San De
parvient à calmer les Mandchous mais Shi-yu pense que ce moine pactise avec
l’occupant.
Le
véritable personnage principal des Disciples
de la 36ème chambre est Fang Shi-yu, alias Fong Sai-yuk que Jet
Li interprétera par deux fois dans deux comédies de Corey Yuen (Fong Sai Yuk
et Fong Sai Yuk
2). Comme dans tout Shaw Brothers qui se respecte, le générique montre
sur fond uni le passé du jeune homme : un adversaire redoutable au kung-fu
qui parvient à défaire des plus costauds que lui et notamment Tiger Lie. Voici
ce qui fait la réputation de Shi-yu. Hsiao Ho, au corps si frêle, de petite
taille ne tient pas en place. Chaque occasion est bonne pour aller donner du
coup de poing, pour se vanter et pour répliquer à ses professeurs ou ses
parents.
Il
est né du deuxième mariage avec Miao Tsui-hua (Lily Li) qui a épousé un riche
et vieil homme déjà père de deux fils plus âgés que Shi-yu. Les deux aînés
étudient dans l’école des grands mais Shi-yu est cantonné à celle des enfants.
On imagine parce qu’il n’a jamais cessé d’apprendre les arts martiaux, il n’a
jamais pu apprendre à écrire. Il tient son pinceau comme un gamin, gribouillant
sa punition. Pour qu’il ne s’échappe pas, sa mère, qui le couve beaucoup et le
défend souvent, l’attache avec une corde que tiennent les aînés. Le personnage
a donc d’abord une fonction comique, une sorte d’abruti qui n’est jamais à sa
place. Il se conduit comme un enfant et est persuadé d’être très malin.
Ce
sale gamin peut vite énerver tant son personnage est immature, prétentieux et
impulsif, ce qui le mène à chercher des noises à San De. Il ignore qui il est
et reste persuadé qu’il est allié des Mandchous. Il se rend avec ses frères au
commandement général, agresse les soldats en grand nombre. Rien ne se passe
comme prévu puisque San De n’est pas là mais au monastère de Shaolin. Miao
Tsui-hua arrive à temps pour que les enfants ne périssent pas. D’un côté, elle
expédie les trois garçons à Shaolin, d’un autre côté, elle promet d’épouser le
chef mandchou s’il parvient à séparer ses deux jambes pendant qu’elle prend la
position du cheval. Les Mandchous sont doublement humiliés.
Comme
dans les deux volets précédents, la discipline de fer ne sied guère au jeune
Shi-yu qui prend un malin plaisir à contredire San De lors des exercices
quotidiens. A la petite école, il était attaché, là Shi-yu est de corvée de
vaisselle avec une assiette coincée entre les jambes. Pire que cela, il brise
le règlement en sortant de nuit pour aller regarder la fête des lanternes. Il
est vite pris au piège de ses manquements aux lois de Shaolin. San De est
obligé de renvoyer le jeune homme qui ne trouve rien de mieux que d’aller faire
le vantard chez les Mandchous, menaçant les moins de révéler tous les secrets.
La menace gronde sur Shaolin, il est grand temps pour San de d’agir et de
rétablir le bon ordre.
La
critique n’a pas été tendre avec Les
Disciples de Shaolin et le public a largement boudé le film de Liu
Chia-liang qui n’a changé aucune de ses méthodes formelles. Le combat final,
situé dans le palais des Mandchous, où Gordon Liu et Hsiao Ho (qui a contribué
à la mise en scène des chorégraphies) est pourtant un modèle de fluidité des
mouvements des corps des très nombreux personnages et figurants qui se battent.
Le public était passé à autre chose, préférant le kung-fu urbain de Police story
(le plus gros succès critique et public de 1985) ou celui comique et bon enfant
du Flic
de Hong Kong de Sammo Hung. Pire que cela, la Shaw Brothers mise aussi
sur la comédie (surtout celles de Wong Jing, l’un de leur employé) sonnant le
glas de la compagnie.
Les
Disciples de la 36ème chambre (Disciples of the 36th Chamber, 霹靂十傑, Hong Kong, 1985) Un
film de Liu Chia-liang avec Hsio Ho, Gordon Liu, Lily Li, Jason Pai, Liu
Chia-liang, Mak Wai-cheung, Cheng Miu, Lee Hoi-sang, Yuen Qiu, Chan Shen, Yeung
Chi-hing, Wong Ching-ho, Shum Lo, Lam Fai-wong, King Lee, Wang Han-chen, Lam Hak-ming.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire