mercredi 9 janvier 2008

Death note + Death note the last name


Death note est l’adaptation d’un manga forcément populaire. Forcément, parce que sinon personne n’aurait voulu en faire un long métrage de cinéma, et encore moins deux longs métrages. Les deux films, qui jouissent d’une continuité scénaristique, sortent en même temps en salles. Death note sort également en DVD.

A vrai dire, au début de Death note, j’ai eu très peur. Non, pas que le shinigami soit effrayant – il est presque sympathique au contraire – mais plutôt qu’on se retrouve dans un film qui prône l’autodéfense, ou plus exactement qu’un personnage rendrait justice lui-même à la place de la Loi. Cela assimilerait Death note au pire de la production américaine telle Phone game de Joel Schumacher. Or, ce qui fait la principale différence est que le criminel démiurge est connu des spectateurs.

Car le pire dans les films d’extrême droite comme Phone game est qu’ils avancent masqués. Qu’ils fournissent au spectateur un suspense haletant et plutôt réussi, mais que sous le vernis se cache des thèses réactionnaires : la Justice ne fait pas son travail, autant se substituer à elle. Certes, il y a un peu de cela dans les deux Death note mais sans approuver les actions du super tueur.

Le carnet de la mort du titre est abandonné par un Dieu de la Mort, un shinigami appelé Ryuku. C’est le jeune Raito (ça se prononce comme Light) qui le trouve. Raito écrit les noms de criminels en fuite ou que la Justice des hommes n’a pas réussi à condamner correctement à ses yeux. Très vite, la nouvelle se répand qu’un « Kira » tue ces criminels et une grande vague de popularité entoure ce personnage mystérieux.

Or, Raito est le fils du policier qui va enquêter sur Kira et ses meurtres. L’inspecteur se fait aider par L qui reste inconnu du public. Raito cherche à éliminer son nouvel ennemi et quiconque se met en travers de son chemin. Bientôt il éliminera des agents du FBI qui enquêtent, abandonnant ainsi sa légitimité et son intégrité.

Dans Death note the last name, il y aura un deuxième shinigami appelé Remu. Ce dernier est blanc quand l’autre est noir. C’est Misa, une jeune présentatrice de télé, chanteuse et actrice à ses heures perdues, qui a un deuxième carnet de la mort. Elle a aussi un pouvoir supplémentaire : elle peut tuer en regardant ses victimes.

Ainsi pendant les 4 heures 30 minutes que durent les deux films, les plus fins limiers du Japon vont tenter de découvrir qui est Kira. Là est le problème principal des films. Jamais le cinéaste n’arrive à maintenir un suspense réel quand à la découverte du vengeur masqué. Jamais il n’arrive non plus à faire peur (les deux dieux de la mort sont assez rigolos).

En revanche, les films évoquent l’angoisse du terrorisme, la peur de ne pas savoir où se trouve Kira alors qu’il peut agir n’importe quand et n’importe où. Sur ce point, Death note the last name est le plus redoutable puisque Misa se met à tuer qui elle veut. Plus loin dans le film, elle se fera arrêter, tout comme Raito, et sera détenue en tout illégalité et interrogée attachée et bâillonnée. Là, on pense immédiatement aux méthodes de Guantanamo.

Les films sont filmés à l’ancienne, sans effets particuliers. Tout manque beaucoup d’humour et de second degré, sauf le personnage de L, une espèce de dandy otaku adolescent habillé tout en blanc qui tient les objets du bout des doigts et qui mange des trucs bizarres. C’est lui le vrai monstre des Death note. D’ailleurs, un film lui est entièrement consacré. Il sort début février au Japon.

Death note (デスノート, Japon, 2006) et Death note the last name (デスノート the Last name, Japon, 2006) Deux films de Shusuke Kaneko avec Tatsuya Fujiwara, Ken'ichi Matsuyama, Asaka Seto, Shigeki Hosokawa, Erika Toda, Shunji Fujimura, Takeshi Kaga, Yu Kashii, Shido Nakamura, Peter.

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