samedi 19 janvier 2008

Turn left turn right


Encore une comédie indécrottablement romantique de Johnnie To et Wai Ka-fai. Turn left turn right est totalement réussi (on prend un joli plaisir à suivre les aventures des amoureux) et résolument vain (aussitôt vu, aussitôt oublié).

Cela se passe à Taipei. Takeshi Kaneshiro est violoniste. Il rêve d’exercer son talent à Vienne. En attendant, il faut bien vivre et joue dans un restaurant tenu par Lam Suet. Il joue des chansons joyeuses alors qu’il est mélancolique.

Gigi Leung est traductrice. Elle travaille pour une boîte d’édition tenue par Hui Shiu-hung. Elle rêve que des poèmes polonais soient traduits mais son patron pense que cela n’est pas rentable. Ils vont passer tout le film à se chercher sans jamais se trouver.

Ils se connaissaient au lycée. Mais ils ignoraient leurs noms respectifs. En revanche, ils se rappelaient leur matricule. Elle était 784533, lui était 763092. Ils vont se rencontrer par hasard dans un jardin public. Elle fait tomber ses feuilles dans une fontaine, il l’aide à les ramasser. Ils échangent les numéros de téléphone. La pluie les efface. Commence alors leur quête pour se revoir.

Turn left turn right se lance dans une construction scénaristique habile où nos deux tourtereaux n’arrivent pas à être ensemble alors que tout les rapproche. Par le plus grand des hasards, il se trouve qu’ils habitent dans la même rue. Leurs deux appartements partagent le même mur. Chacun attend le coup de fil de l’autre (on pense beaucoup aux films de Perdo Almodovar). Ils restent chez eux et, du coup, se font livrer par le même restaurant.

La livreuse (Terri Kwan) comprend le problème et va en profiter, car elle tombe amoureuse de Takeshi Kaneshiro. De la même manière, un médecin (Edmund Chen) qui connaissait Gigi Leung jadis, va tenter de conquérir la belle. C’est leur abattage et leur énergie face à l’apathie des deux amoureux qui donnent sa saveur à Turn left turn right.

Alors que la livreuse et le médecin essaient de se faire aimer des deux autres, ils vont s’apercevoir qu’ils sont amoureux l’un de l’autre. Mais, il leur semble trop tard pour avouer qu’ils connaissaient Takeshi et Gigi. Le médecin et la livreuse mettent alors en scène la vie des deux autres, contre leur gré, en dépit de l’amour qu’ils se portent.

La mise en scène de Johnnie To et Wai Ka-fai est un peu mécanique pour montrer à quel point ils sont proches et qu’ils se rassemblent. Mais elle est d’une redoutable efficacité. Jusqu’au dernier instant du film, on ne saura pas comment ils vont réussir à se retrouver et à contourner la machination.

Turn left turn right est un film charmant porté par ses interprètes. Terry Kawn et Edmund Chen apportent un grain de folie salutaire. Ils sont très drôles. Le malheur des personnages est assez jouissif.

Turn left turn right (向左走·向右走, Hong Kong, 2003) Un film de Johnnie To et Wai Ka-fai avec Takeshi Kaneshiro, Gigi Leung, Edmund Chen, Terri Kwan, Lam Suet, Hui Shiu-hung, Jimmy Liao et sa famille.

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