Goshu le violoncelliste est, avec ses deux épisodes de Panda
petit panda, l’un des films les plus courts d’Isao Takahata, tout juste
une heure autour de ce jeune homme, à peine rentré dans l’âge adulte qui joue
du violoncelle dans un orchestre au beau milieu de la campagne japonaise dans
les années 1920. Il a une bonne bouille
mais semble bien inexpérimenté en comparaison de ses collègues de l’orchestre,
tous plus âgés et plus mûrs. Le chef d’orchestre, avec sa grosse moustache et
son air sévère, lui reproche de ne pas avoir accordé son instrument, ce qui
ralentit les répétitions pour interpréter la pièce musicale d’accompagnement du
film muet qui se joue au cinéma du village.
Goshu
rentre chez lui le soir. Il vit seul dans une modeste maison au bord d’une
rivière. Il vit en solitaire avec comme
seul présence humaine, la photo de Beethoven, son idole, accrochée au mur. Le
compositeur regarde fixement Goshu quand il s’entraine chez lui, un fort zoom
sur ses yeux semble le montrer encore plus sévère que le chef d’orchestre au
fur et à mesure que le violoncelle se fait entendre, comme un jugement sur
l’absence d’implication du jeune musicien sur son art. Goshu parle tout seul,
se plaignant de ne pas être reconnu à sa juste valeur. Il se jure d’être un bon
musicien et pour cela va s’exercer.
Quatre
mignons animaux de la forêt vont venir aider Gosghu pour qu’il s’améliore dans
son art. D’abord un chat espiègle qui lui apporte des tomates vertes, ce qui
met Goshu dans une colère noire. Il va justement lui apprendre à maitriser sa
rage. Ensuite, un coucou qui l’incite à faire des variations sur un tempo. Plus
tard un raton laveur qui vient faire des percussions pour lui apprendre le rythme.
Enfin, un souris et son souriceau qui vient lui montrer que la musique sert à
adoucir les mœurs et que Goshu ne doit pas jouer pour lui mais bel et bien pour
le public.
Les
quatre animaux discutent longuement avec Goshu (car les animaux parlent dans les
films de Takahata) dans un forme de leçon appliquée et forcément édifiante. Le
film passe tout à tour de l’humour burlesque (le chat a les poils hérissés
quand il entend la musique et il gigote comme un diable) à l’émotion (la souris
fait exprimer à Goshu le meilleur de lui-même). De la même manière, l’animation
évolue. L’animation classique montre l’entrainement en huis-clos dans la petite
maison, puis se transforme an aquarelles illustrant la nature, la forêt, des
prés quand Goshu se calme et joue avec plénitude. Un gentil petit film.
Goshu
le violoncelliste (セロ弾きのゴーシュ, Japon, 1981)
Un film d’Isao Takahata avec les voix de Hideki Sasaki, Masashi Amenomori,
Fuyumi Shiraishi, Kaneto Kimotsuki, Keiko Yokozawa, Akiko Takamura.
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