lundi 16 juin 2014

Mes voisins les Yamada


La grand-mère Shige, sa fille la mère Matsuko, le père Takashi, le fils aîné Noburo et la fillette Nonoko. La famille Yamada est composée de trois générations qui habitent dans une maison en banlieue, sans oublier le chien qui vit dans sa niche dans le jardin. Mes voisins les Yamada montre leur vie quotidienne sous la forme d’une chronique, dans une suite de petits sketches à durée variable, de quelques secondes à environ un quart d’heure.

Ce qui frappe d’abord, c’est le dessin inhabituel pour un animé japonais. Les décors sont constitués de quelques traits, tout comme les meubles de la maison, quelques taches de gouache colorent le fond blanc. Les dessins sont griffonnés, esquissés, proches de la caricature, dans le sens le plus simple du terme. Tout est croqué par un caricaturiste qui serait donc le voisin de cette famille.

Les personnages eux-mêmes sont filmés très simplement. Visages ronds, grandes bouches, yeux expressifs. Le père et le fils portent des lunettes, la maman est plutôt rondouillarde, la grand-mère un visage plus sec et des cheveux gros. Le tempérament des personnages tient lieu de fil conducteur et les rapports entre eux sont vus comme des variations du récit, avec un point d’orgue quand ils sont tous ensemble.

C’est la grand-mère qui ouvre le film, vieille dame qui n’aime rien tant que faire des reproches aux autres, se moquer gentiment d’eux comme dans la scène d’ouverture où elle observe les fleurs d’un voisin très fier. Mais, elle ne complimente pas sur ses talents de jardinier mais au contraire fait remarquer d’une grosse chenille se promène sur les feuilles. Contente de son effet, elle part faire des reproches aux autres.

Elle vit avec sa fille et son gendre, couple banal. Il est col blanc et part chaque matin en courant prendre le train pour aller au boulot. Elle est mère au foyer, mais n’aime pas faire le ménage où les repas. Un matin, tout content d’avoir un copieux repas, il se rend compte qu’elle n’a fait réchauffer des restes. Plutôt que d’aller étendre le linge, elle préfère regarder la télévision. Ils se chamaillent pour un rien puis se réconcilient.

Enfin, les deux enfants. Le fils est un lycéen plutôt paresseux, il est débordé par les devoirs qu’il doit rendre le lendemain. La fillette est pleine d’insouciance, même quand ses parents l’oublient dans un supermarché et qu’elle est persuadée que ce sont eux qui sont perdus, les laissant angoissés. Et puis le chien, placide, qui semble observer toute cette agitation en ouvrant de temps en temps les yeux.

Le ton général du film est celui d’une comédie où l’humour est bienveillant, jamais méchant et où chacun peut s’y reconnaitre. Des haïku concluent chaque saynète apportant quelques pointes de poésie. C’est le fils qui résume le mieux l’état général de la famille Yamada. Tout le monde vit en harmonie dans la famille car tous ses membres sont tordus. Si quelqu’un était normal, l’équilibre de la famille serait perturbé.

Mes voisins les Yamada (ホーホケキョ となりの山田くん, Japon, 1999) Un film d’Isao Takahata avec les voix de Hayato Isohata, Masako Araki, Naomi Uno, Tôru Masuoka, Yukiji Asaoka, Akiko Yano, Kosanji Yanagiya.

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