Le
scénario du Protecteur (ah, ces
titres français !) se résume à un simple MacGuffin. Fang Wei, un maître
d’arts martiaux, sa fille et leur serviteur traversent la Chine avec deux
pierres précieuses nommées Jade de 1000
ans et la Sphère qui ressuscite. Tous
les méchants vont vouloir s’en emparer. Peu importe à quoi ces joyaux peuvent
servir, encore moins à quoi ils ressemblent, on ne le saura jamais et on ne les
verra jamais. Ils ne sont que le prétexte à lancer des combats pendant les 93
minutes du film.
Jackie
Chan incarne Keung, un bon à rien, incapable de trouver du travail pour se
payer à manger. Il ne connait rien au kung-fu et quand il se présente pour être
un gardien d’une maison de riches, il se voit proposer à la place de balayer la
cour. Son personnage passe son temps à rêver de gloire, à s’imaginer comme un
immense artiste martial capable de terrasser les plus costauds (comme on le
découvre dans le long générique d’ouverture). Tout ce qu’il reçoit, c’est une
bonne paire de baffes.
Tout
va changer quand il croise le chemin de deux hommes. Caché, il les regarde se
battre, chacun achevant l’autre. Il comprend qu’une prime est offerte pour
l’un. Il reçoit une forte somme d’argent. De l’autre, il récupère son fouet et
usurpe son identité. Il se met à parader en ville, fier comme un coq. Mais
forcément, quand en usurpant une identité, il se fait de nombreux ennemis, dont
les membres des 5 Venins, qui veulent sa peau. Il sera sauvé par un mendiant
qui l’envoie aider les Fang qu’il rencontre dans une auberge.
L’intérêt
mineur de cette production de Lo Wei n’est pas dans ce périple entrepris par
les Fang et le personnage de Keung, qui se contente de proposer des combats
toutes les dix minutes, tous formatés et pas franchement intéressants.
L’intérêt est plutôt dans l’humour potache constant du film, avec comme point
d’orgue les rencontres régulières entre Keung et un étrange mendiant que joue
Dean Shek. Ce dernier arrive toujours en pétant sur les lieux de leur rencontre
et il fait un concours de grimaces et mimiques avec Jackie Chan.
L’humour
gras est aussi présent que les gags burlesques qui se déclinent sur tous les
modes. Le mendiant puant est censé enseigner le kung-fu à Keung, mais ses
mouvements ridicules se retournent contre lui. Le film parodie les figures
d’arts martiaux et la sacro-sainte représentation des rapports entre maître et
disciple. Certains personnages portent des tenues au-delà du kitsch, une cape
dorée ou une peau de léopard. Jackie Chan lance des œufs à la figure d’un
costaud, ou se devient fort comme Popeye en mangeant des épinards.
Quant
à la coiffure qu’arbore Jackie Chan, elle lui donne un air de bouffon (il se
bat d’ailleurs avec une perruque dans une parodie de Bruce Lee et son nunchaku).
Pour accentuer un peu plus les gags, histoire de les rendre rigolos, la musique
est essentiellement composée de petites musiquettes qui évoquent invariablement
les cartoons. Le tout donne une impression de film assez dégénéré, jamais
abouti et à peine écrit mais qui étonne souvent dans cette manière outrée de
faire de l’humour non-sensique. Dans ce genre, Jackie Chan fera beaucoup mieux
quelques années plus tard.
Le
Protecteur (Half a loaf of kung fu, 點止功夫咁簡單, Hong Kong,
1978) Un film de Chen Chi-hua avec Jackie Chan, James Tin, Doris Lung, Kim
Jeong-nan, Kam Kong, Lee Hoi-lung, Ma Ju-lung, Miao Tian, Lam Chiu-hung, Dean
Shek, Julie Lee, Lee Man-tai, Ko Keung, Gam Sai-yuk. Le
scénario du Protecteur (ah, ces
titres français !) se résume à un simple MacGuffin. Fang Wei, un maître
d’arts martiaux, sa fille et leur serviteur traversent la Chine avec deux
pierres précieuses nommées Jade de 1000
ans et la Sphère qui ressuscite. Tous
les méchants vont vouloir s’en emparer. Peu importe à quoi ces joyaux peuvent
servir, encore moins à quoi ils ressemblent, on ne le saura jamais et on ne les
verra jamais. Ils ne sont que le prétexte à lancer des combats pendant les 93
minutes du film.
Jackie
Chan incarne Keung, un bon à rien, incapable de trouver du travail pour se
payer à manger. Il ne connait rien au kung-fu et quand il se présente pour être
un gardien d’une maison de riches, il se voit proposer à la place de balayer la
cour. Son personnage passe son temps à rêver de gloire, à s’imaginer comme un
immense artiste martial capable de terrasser les plus costauds (comme on le
découvre dans le long générique d’ouverture). Tout ce qu’il reçoit, c’est une
bonne paire de baffes.
Tout
va changer quand il croise le chemin de deux hommes. Caché, il les regarde se
battre, chacun achevant l’autre. Il comprend qu’une prime est offerte pour
l’un. Il reçoit une forte somme d’argent. De l’autre, il récupère son fouet et
usurpe son identité. Il se met à parader en ville, fier comme un coq. Mais
forcément, quand en usurpant une identité, il se fait de nombreux ennemis, dont
les membres des 5 Venins, qui veulent sa peau. Il sera sauvé par un mendiant
qui l’envoie aider les Fang qu’il rencontre dans une auberge.
L’intérêt
mineur de cette production de Lo Wei n’est pas dans ce périple entrepris par
les Fang et le personnage de Keung, qui se contente de proposer des combats
toutes les dix minutes, tous formatés et pas franchement intéressants.
L’intérêt est plutôt dans l’humour potache constant du film, avec comme point
d’orgue les rencontres régulières entre Keung et un étrange mendiant que joue
Dean Shek. Ce dernier arrive toujours en pétant sur les lieux de leur rencontre
et il fait un concours de grimaces et mimiques avec Jackie Chan.
L’humour
gras est aussi présent que les gags burlesques qui se déclinent sur tous les
modes. Le mendiant puant est censé enseigner le kung-fu à Keung, mais ses
mouvements ridicules se retournent contre lui. Le film parodie les figures
d’arts martiaux et la sacro-sainte représentation des rapports entre maître et
disciple. Certains personnages portent des tenues au-delà du kitsch, une cape
dorée ou une peau de léopard. Jackie Chan lance des œufs à la figure d’un
costaud, ou se devient fort comme Popeye en mangeant des épinards.
Quant
à la coiffure qu’arbore Jackie Chan, elle lui donne un air de bouffon (il se
bat d’ailleurs avec une perruque dans une parodie de Bruce Lee et son nunchaku).
Pour accentuer un peu plus les gags, histoire de les rendre rigolos, la musique
est essentiellement composée de petites musiquettes qui évoquent invariablement
les cartoons. Le tout donne une impression de film assez dégénéré, jamais
abouti et à peine écrit mais qui étonne souvent dans cette manière outrée de
faire de l’humour non-sensique. Dans ce genre, Jackie Chan fera beaucoup mieux
quelques années plus tard.
Le
Protecteur (Half a loaf of kung fu, 點止功夫咁簡單, Hong Kong,
1978) Un film de Chen Chi-hua avec Jackie Chan, James Tin, Doris Lung, Kim
Jeong-nan, Kam Kong, Lee Hoi-lung, Ma Ju-lung, Miao Tian, Lam Chiu-hung, Dean
Shek, Julie Lee, Lee Man-tai, Ko Keung, Gam Sai-yuk.
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