vendredi 27 juin 2014

Le Protecteur


Le scénario du Protecteur (ah, ces titres français !) se résume à un simple MacGuffin. Fang Wei, un maître d’arts martiaux, sa fille et leur serviteur traversent la Chine avec deux pierres précieuses nommées Jade de 1000 ans et la Sphère qui ressuscite. Tous les méchants vont vouloir s’en emparer. Peu importe à quoi ces joyaux peuvent servir, encore moins à quoi ils ressemblent, on ne le saura jamais et on ne les verra jamais. Ils ne sont que le prétexte à lancer des combats pendant les 93 minutes du film.

Jackie Chan incarne Keung, un bon à rien, incapable de trouver du travail pour se payer à manger. Il ne connait rien au kung-fu et quand il se présente pour être un gardien d’une maison de riches, il se voit proposer à la place de balayer la cour. Son personnage passe son temps à rêver de gloire, à s’imaginer comme un immense artiste martial capable de terrasser les plus costauds (comme on le découvre dans le long générique d’ouverture). Tout ce qu’il reçoit, c’est une bonne paire de baffes.

Tout va changer quand il croise le chemin de deux hommes. Caché, il les regarde se battre, chacun achevant l’autre. Il comprend qu’une prime est offerte pour l’un. Il reçoit une forte somme d’argent. De l’autre, il récupère son fouet et usurpe son identité. Il se met à parader en ville, fier comme un coq. Mais forcément, quand en usurpant une identité, il se fait de nombreux ennemis, dont les membres des 5 Venins, qui veulent sa peau. Il sera sauvé par un mendiant qui l’envoie aider les Fang qu’il rencontre dans une auberge.

L’intérêt mineur de cette production de Lo Wei n’est pas dans ce périple entrepris par les Fang et le personnage de Keung, qui se contente de proposer des combats toutes les dix minutes, tous formatés et pas franchement intéressants. L’intérêt est plutôt dans l’humour potache constant du film, avec comme point d’orgue les rencontres régulières entre Keung et un étrange mendiant que joue Dean Shek. Ce dernier arrive toujours en pétant sur les lieux de leur rencontre et il fait un concours de grimaces et mimiques avec Jackie Chan.

L’humour gras est aussi présent que les gags burlesques qui se déclinent sur tous les modes. Le mendiant puant est censé enseigner le kung-fu à Keung, mais ses mouvements ridicules se retournent contre lui. Le film parodie les figures d’arts martiaux et la sacro-sainte représentation des rapports entre maître et disciple. Certains personnages portent des tenues au-delà du kitsch, une cape dorée ou une peau de léopard. Jackie Chan lance des œufs à la figure d’un costaud, ou se devient fort comme Popeye en mangeant des épinards.

Quant à la coiffure qu’arbore Jackie Chan, elle lui donne un air de bouffon (il se bat d’ailleurs avec une perruque dans une parodie de Bruce Lee et son nunchaku). Pour accentuer un peu plus les gags, histoire de les rendre rigolos, la musique est essentiellement composée de petites musiquettes qui évoquent invariablement les cartoons. Le tout donne une impression de film assez dégénéré, jamais abouti et à peine écrit mais qui étonne souvent dans cette manière outrée de faire de l’humour non-sensique. Dans ce genre, Jackie Chan fera beaucoup mieux quelques années plus tard.

Le Protecteur (Half a loaf of kung fu, 點止功夫咁簡單, Hong Kong, 1978) Un film de Chen Chi-hua avec Jackie Chan, James Tin, Doris Lung, Kim Jeong-nan, Kam Kong, Lee Hoi-lung, Ma Ju-lung, Miao Tian, Lam Chiu-hung, Dean Shek, Julie Lee, Lee Man-tai, Ko Keung, Gam Sai-yuk.Le scénario du Protecteur (ah, ces titres français !) se résume à un simple MacGuffin. Fang Wei, un maître d’arts martiaux, sa fille et leur serviteur traversent la Chine avec deux pierres précieuses nommées Jade de 1000 ans et la Sphère qui ressuscite. Tous les méchants vont vouloir s’en emparer. Peu importe à quoi ces joyaux peuvent servir, encore moins à quoi ils ressemblent, on ne le saura jamais et on ne les verra jamais. Ils ne sont que le prétexte à lancer des combats pendant les 93 minutes du film.

Jackie Chan incarne Keung, un bon à rien, incapable de trouver du travail pour se payer à manger. Il ne connait rien au kung-fu et quand il se présente pour être un gardien d’une maison de riches, il se voit proposer à la place de balayer la cour. Son personnage passe son temps à rêver de gloire, à s’imaginer comme un immense artiste martial capable de terrasser les plus costauds (comme on le découvre dans le long générique d’ouverture). Tout ce qu’il reçoit, c’est une bonne paire de baffes.

Tout va changer quand il croise le chemin de deux hommes. Caché, il les regarde se battre, chacun achevant l’autre. Il comprend qu’une prime est offerte pour l’un. Il reçoit une forte somme d’argent. De l’autre, il récupère son fouet et usurpe son identité. Il se met à parader en ville, fier comme un coq. Mais forcément, quand en usurpant une identité, il se fait de nombreux ennemis, dont les membres des 5 Venins, qui veulent sa peau. Il sera sauvé par un mendiant qui l’envoie aider les Fang qu’il rencontre dans une auberge.

L’intérêt mineur de cette production de Lo Wei n’est pas dans ce périple entrepris par les Fang et le personnage de Keung, qui se contente de proposer des combats toutes les dix minutes, tous formatés et pas franchement intéressants. L’intérêt est plutôt dans l’humour potache constant du film, avec comme point d’orgue les rencontres régulières entre Keung et un étrange mendiant que joue Dean Shek. Ce dernier arrive toujours en pétant sur les lieux de leur rencontre et il fait un concours de grimaces et mimiques avec Jackie Chan.

L’humour gras est aussi présent que les gags burlesques qui se déclinent sur tous les modes. Le mendiant puant est censé enseigner le kung-fu à Keung, mais ses mouvements ridicules se retournent contre lui. Le film parodie les figures d’arts martiaux et la sacro-sainte représentation des rapports entre maître et disciple. Certains personnages portent des tenues au-delà du kitsch, une cape dorée ou une peau de léopard. Jackie Chan lance des œufs à la figure d’un costaud, ou se devient fort comme Popeye en mangeant des épinards.

Quant à la coiffure qu’arbore Jackie Chan, elle lui donne un air de bouffon (il se bat d’ailleurs avec une perruque dans une parodie de Bruce Lee et son nunchaku). Pour accentuer un peu plus les gags, histoire de les rendre rigolos, la musique est essentiellement composée de petites musiquettes qui évoquent invariablement les cartoons. Le tout donne une impression de film assez dégénéré, jamais abouti et à peine écrit mais qui étonne souvent dans cette manière outrée de faire de l’humour non-sensique. Dans ce genre, Jackie Chan fera beaucoup mieux quelques années plus tard.

Le Protecteur (Half a loaf of kung fu, 點止功夫咁簡單, Hong Kong, 1978) Un film de Chen Chi-hua avec Jackie Chan, James Tin, Doris Lung, Kim Jeong-nan, Kam Kong, Lee Hoi-lung, Ma Ju-lung, Miao Tian, Lam Chiu-hung, Dean Shek, Julie Lee, Lee Man-tai, Ko Keung, Gam Sai-yuk.

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