A
treize ans, il temps pour Kiki de mettre sa plus belle robe noire, son joli
nœud rouge dans ses cheveux et d’enfourcher le vieux balai de sa mère pour
faire son apprentissage de sorcière. Il en est ainsi dans cette famille, où
l’on est sorcière de mère en fille, et dans ce pays imaginaire tout droit sorti
d’un conte de la Mitteleuropa des années 1950. Kiki ne part pas seule, son
fidèle chat noir Jiji l’accompagne. Ce soir de pleine lune marque le départ de Kiki
pour un nouveau monde.
La
magie dans Kiki la petite sorcière
se contente de deux éléments. Pas de tours extraordinaires, pas de sorts
pendables et pas de transformations. Kiki vole sur son balai. Elle est encore
un peu maladroite et brusque avec le balai maternel. Elle observe le monde,
rencontre une autre sorcière qui rentre dans sa ville, suit avec les oies
sauvages. Kiki cherche une ville où s’installer, une cité sans autre sorcière
pour ne pas déranger, mais surtout un endroit au bord de la mer.
L’autre
élément magique est que son chat Jiji parle. Non seulement il cause, mais en
plus il râle, il donne des conseils, il plaisante. Jiji est le compagnon
indispensable car il communique avec les autres animaux, ce qui est commode
quand on doit demander à un chien un peu d’aide, le sens du vent à des oiseaux
ou prévenir l’assaut de corbeaux. Le chat Jiji est un élément comique qui va de
pair avec le caractère plutôt naïf de Kiki. Elle découvre le monde les yeux
ébahis, il semble revenu de tout.
Ce
sont quatre générations de femmes qui sont mises en avant dans le scénario.
Kiki est la plus jeune. Elle rencontre une boulangère qui lui fournit un
logement. La boulangère, très bavarde, et son mari, silencieux, sont des
parents de substitution. Dans la forêt, Kiki rencontre une artiste d’une
vingtaine d’années, libre et libérée qui s’habille comme un garçon. Enfin, elle
se lie d’amitié avec une grand-mère généreuse. Kiki rencontre toutes ces femmes
lors des livraisons qu’elle fait chevauchant son balai. Elle gagne ainsi sa
vie.
Ces
quatre femmes servent de modèle à Kiki. Elle a, en revanche, du mal à accepter
l’amitié de Tombo, un garçon de son âge, rouquin à lunettes. Elle le repousse
avec dédain quand il lui propose de se joindre à sa bande d’amis. Elle peut
voler sur son balai. Il est en admiration devant elle car lui aussi aimerait
voler. Il a construit un vélo équipé d’une hélice. Il va observer un dirigeable
en panne et tout faire pour pouvoir voler. L’amitié qui va se lier entre Kiki
et Tombo est compliquée, comme chez tous les adolescents.
L’initiation
à l’âge adulte qui se produit chez Kiki passe par la phase de la perte de ses
pouvoirs magiques. Elle ne peut plus voler et son chat ne peut que miauler. Cette
épreuve est durement ressentie par Kiki qui aimerait pouvoir rester dans cet
état constant d’insouciante adolescence mais elle est nécessaire pour être
l’égal de son ami Tombo qu’elle va aider à sortir d’une situation dangereuse.
Kiki a bien réussi son apprentissage de sorcière.
Kiki
la petite sorcière (魔女の宅急便, Japon, 1989)
Un film de Hayao Miyazaki avec les voix de Minami Takayama, Rei Sakuma, Kappei
Yamaguchi, Keiko Toda, Mieko Nobusawa, Kôichi Miura, Haruko Kato, Hiroko Seki,
Yuriko Fuchizaki.
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