lundi 23 juin 2014

Le Château dans le ciel


Je garde un très bon souvenir du Château dans le ciel que je n’avais pas vu depuis sa sortie au cinéma en janvier 2003. Largement plus abouti que Nausicaä de la vallée du vent, le film m’est toujours apparu comme le premier grand film d’Hayao Miyzazaki avec son mélange des genres (comédie, action), son ton à la fois poétique et romanesque, et son imagination débridée. Je dois dire que depuis le temps, j’avais un peu oublié le récit, c’est donc une redécouverte pour moi que ce nouveau visionnage.

Tout commence évidemment dans les airs dans un aéronef géant. A l’intérieur, Shiita, une jeune adolescente au regard doux, et c’est son point de vue d’Hayao Miyazaki va adopter. Le spectateur du film sera exactement dans la même position que Shiita à découvrir ce qui va lui arriver. Ainsi dans la première scène, elle est menacée de deux côtés. Dans l’aéronef, elle cherche à échapper à l’armée qui l’a fait prisonnière, à l’extérieur, une bande de pirates attaque la machine volante.

Pour entretenir le flot ininterrompu des aventures, on apprendra en même temps qu’elle, coup sur coup, que Shiita possède un médaillon que l’armée convoite (pour de mauvaises raisons sans doute) et que les pirates le veulent pour l’argent. Que ce médaillon se met en marche grâce à une formule magique, qu’il permet de flotter dans les airs et qu’il vient d’une île dans le ciel, appelé Laputa (prononcer Lappeta), pays disparu depuis des siècles mais dont Shiita est l’une des descendantes.

A propos de descendre, la jeune fille en s’échappant tombe de l’aéronef et atterrit, littéralement, dans les bras du jeune Pazu, son alter ego masculin. Aussi libre qu’elle, aussi espiègle, ils vont partir tous les deux dans des aventures les plus folles, course poursuite dans un train lancé à toute vitesse, puis dans une machine volante au milieu des orages, rencontre avec un robot qui crache le feu. Le mieux est encore de se laisser porter et contempler l’imaginaire débridé du scénario.

Les deux adolescents s’opposent pour mieux se ressembler. Elle vient du ciel, de ce pays fantastique et inconnu, elle est la descendante d’une famille royale, il travaille dans une mine au fond des entrailles de la terre, il est pauvre. Ce qui le rassemble est plus triste car Shiita comme Pazu sont orphelins. Ils devaient se rencontrer et faire équipe, le destin était dès le départ lié. Le père de Pazu était le seul homme à avoir pu photographier l’île céleste de Laputa.

De la même manière, le film oppose les adversaires des deux enfants. Muska, l’homme des armées, est un homme froid mais bien vêtu, tiré à quatre épingles mais au regard inquiétant. Il traque sans pitié Shiita. A l’opposé, Dora, la vieille grand-mère aux cheveux roses et sa bande de pirates dépenaillés sont croqués plus grossièrement, mais avec tendresse. La sympathie du cinéaste va pour Dora qui sait prendre soin de Shiita et Pazu. En les emmenant dans son aéronef, elle leur confie chacun une tâche, il sera vigie au sommet de la machine, elle aidera aux cuisines.

Le Château dans le ciel peut parfois être très violent, comme lors de la destruction du QG de l’armée par le robot où tout se termine dans les flammes, dans les tourments subis par les enfants. Il peut aussi être très doux lors de la découverte de l’île céleste par Shiita et Pazu, sorte d’Eden où les animaux vivent en harmonie. Souvent l’humour est irrésistible et il est dévolu à la bande de pirates, gaffeurs et pittoresques. Deux scènes sont hilarantes, quand ils se battent dans la rue contre le patron de Pazu et quand ils viennent tous aider Shiita dans la cuisine. Le premier incontestable chef d’œuvre d’Hayao Miyazaki.

Le Château dans le ciel (天空の城ラピュタ, Japon, 1986) Un film de Hayao Miyazaki avec les voix de Keiko Yokozawa, Mayumi Tanaka, Kotoe Hatsui, Minori Terada, Fujio Tokita, Ichirô Nagai, Hiroshi Ito, Takumi Kamiyama, Yoshito Yasuhara, Sukekiyo Kameyama, Ryûji Saikachi, Machiko Washio, Tarako, Eken Mine.

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