L’immense succès de The God of gamblers de Wong Jing avec Chow Yun-fat donne des idées aux autres acteurs. Jeff Lau tourne donc très vite All for the winner avec Stephen Chow en piquant au passage Cheung Man, la vedette féminine du Wong Jing et Ng Man-tat qui y jouait aussi dedans.
Stephen Chow est dans All for the winner Sing, un Chinois du continent qui arrive à Hong Kong. Il doit retrouver son oncle (Ng Man-tat), un joueur invétéré qui préfère faire une partie de mahjong plutôt que d’aller à la gare. Sing a des pouvoirs magiques : il est capable de voir les objets à travers les parois, ce qui veut dire qu’il peut voir les dés ou les cartes cachés. L’oncle Tat voit de suite qu’elle peut être l’utilité de son innocent neveu.
Et effectivement, Sing et Tat vont dans une salle de jeux et gagnent pas mal d’argent ce qui contrarie beaucoup le patron de la salle, M. Hung (Paul Chun). Ce dernier parle avec une espèce de vocoder placé sur sa gorge par une jeune femme. Sing rencontre Yee-mong (CheungMan) dont il tombe immédiatement amoureux. Yee-mong a un gros grain de beauté sous l’aisselle et ce grain de beauté démultiplie les pouvoirs de Sing qui arrive à modifier les cartes de poker.
Yee-mong se fait enlever par les sbires de M. Hung, car c’est un méchant, et Sing perd tous simplement ses pouvoirs. Or, il doit participer à un concours de poker. Qu’à cela ne tienne, son oncle Tat va transformer le dessous de bras de Ping (Sandra Ng) en dessous de bras de Yee-mong. Sing se concentre sur ce grain de beauté et peut participer a concours sous le nom de saint of gamblers.
All for the winner est une parodie burlesque de The God of gamblers. Stephen Chow arrive au ralenti dans la sale de jeux comme le faisait Chow Yun-fat, sauf que là les autres ne sont pas au ralenti. Il parodie le célèbre flegme de son prédécesseur et en rajoute dans les pitreries. All for the winner se paie aussi le luxe d’une parodie de gunfight qui ressemble beaucoup à celle d’un Syndicat du crime.
Comme God of gamblers, All for the winner sera un énorme succès. Ce qui donne une idée à Wong Jing : engager Stephen Chow pour un God of gamblers II qui reprendra tout le film mais sans Chow Yun-fat. Tout y sera : les costumes noirs et blancs, le chocolat, le bateau panaméen, la bague en jade, l’ordinateur qui calcule les probabilités. Andy Lau reprendra même du service. De manière fallacieuse, Wong Jing mettre même des images de Chow Yun-fat dans cette fausse suite.
Cette fois, Stephen Chow qui a encore plus de pouvoirs psychiques veut devenir le disciple de Chow Yun-fat. Il cherche absolument à rencontrer le Knight of gamblers, Andy Lau. Ce dernier n’en veut pas et Stephen et Tat doivent faire des mains et des pieds pour se faire admettre dans le cercle. On s’en doute, ils vont engendrer un tas de bêtises. D’ailleurs pendant près d’une heure de film, God of gamblers II consiste en rien d’autres qu’un catalogue de gags burlesques. Puis au bout d’un moment, on s’avance sur un remake quasi à l’identique du modèle original. On y trouve exactement le même dialogue sur les eaux internationales. Wong Jing ne s’embarrasse de sentiment pas pour se voler lui-même. God of gamblers II se regarde sans surprise.
La mode des films de jeux, des gambling sera lancée. Il y en aura des dizaines avec tous les acteurs possibles, des dérivées, des vrais remakes, des faux remakes. Une manne financière incroyable au début des années 1990. Un genre à part à Hong Kong.
All for the winner (賭聖, Hong Kong, 1990) Un film de Jeff Lau et Corey Yuen avec Stephen Chow, Ng Man-tat, Sandra Ng, Cheung Man
The God of gamblers II (賭俠, Hong Kong, 1990) Un film de Wong Jing avec Stephen Chow, Ng Man-tat, Andy Lau, Cheung Man
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