Film de samouraï désenchanté et crépusculaire, Assassinat se déroule à la fin de l’aire Edo. Un long défilé de cartons nous explique tout de la situation du Japon à cette époque. Le récit du film se passe pour l’essentiel en 1863 à un temps où les alliés de l’Empereur luttaient contre l’idéologie des shoguns. Le dernier carton indique que quatre ans plus tard, le shogunat tombait.
Masahito Shinoda dans Assassinat fait le portrait d’un samouraï sans maître et autour de son personnage toute une période autarcique du Japon est décrite. La construction adopte le flashback qui permet de revenir sur ce personnage et par là sur les batailles que se livrent les différents clans. C’est l’idée de la petite histoire dans la grande Histoire, comme l’avait fait Orson Welles avec Kane.
C’est surtout une période de grande confusion qui submerge le film, chaque narrateur apporte son morceau de puzzle pour composer un portrait d’une noirceur extrême. Personne ne connaît réellement Kiyokawa et encore moins dans quel clan il se trouve. Les amateurs de puzzle y trouveront leur compte, les autres (dont moi) s’y perdront assez vite.
Mais une chose est certaine, c’est que Shinoda sait fabriquer de superbes plans. Comme dans Fleur pâle, tous sont très beaux et fascinent. Finalement, à force de regarder ces si beaux plans et de s’étonner d’une telle inventivité, on en perd encore plus le fil du récit.
Une chose ressort d’Assassinat, c’est qu’il ne devait pas faire bon vivre au Japon d’alors. Mais ça n’est qu’une opinion personnelle.
Assassinat (Japon, 1964) Un film de Masahiro Shinoda avec Tetsuro Tamba, Eitarô Ozawa, Isao Kimura, Shima Iwashita.
DVD édité par Wild Side (Coffret Masahiro Shinoda)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire