mardi 18 septembre 2007

All's well end's well


Tout est bien qui finit bien, nous dit le titre de cette comédie du nouvel an lunaire 1992, plus gros succès de l’année à Hong Kong. All’s well end’s well (je reprends l’orthographe telle qu’elle est dans le générique y compris la faute) de Clifton Ko, spécialiste de la comédie familiale est sans doute le film frontière pour savoir si l’on aime la comédie cantonaise ou non. Si l’on rit immédiatement aux premiers gags d’une lourdeur certaine (Sandra Ng qui rentre la tête dans un lave linge – hop, elle gigote – puis qui nettoie ses beaux parents à l’aspirateur – hop, le soutif de mémé est aspiré – et enfin qui tond la terre du jardin – hop, le gazon apparaît), alors je vous le dis mes bien chers frères : bienvenue dans le royaume merveilleux des gags enchantés, c’est tous les jours le paradis au pays de la comédie cantonaise.
All’s well end’s well est surtout une distribution incroyable qui dément notamment l’idée de glamour véhiculée parfois autour de Maggie Cheung et de Leslie Cheung comme on a pu le voir dans le documentaire truqué de David Martinez sur Leslie Cheung diffusé récemment sur Arte. Donc, pleins d’acteurs. All’s well end’s well a été produit par Raymond Wong Bak-ming qui est l’auteur de l’histoire « originale » dont Vincent Kok a tiré le scénario. Wong Bak-ming s’est donné l’un des rôles principaux, celui de Moon, le frère aîné de la famille. L’homme à lunettes trompe sa femme avec Sheila (Sheila Chan) un jeunette à qui il offre des bijoux le jour de l’anniversaire de sa femme.
La femme de Moon est Ching (Sandra Ng). Jamais l’actrice n’a été aussi mal fagotée que dans ce film. Elle porte des bigoudis et on devine quelques poils de moustache. Ching est femme au foyer, c’est-à-dire que son mari exige d’elle qu’elle s’occupe de la maison et de ses beaux parents (Lee Hung-kam et Kwan Hoi-shan) qui passent la journée à regarder la télévision et notamment des films en noir et blanc. Elle fait le ménage le jour de son anniversaire car toute la famille va venir pour fêter ça.
C’est le petit frère So (Leslie Cheung) qui a préparé le repas avec beaucoup de passion. Leslie Cheung joue un personnage plein de manière, un peu folle, chose qu’il faisait rarement dans ses films. Il roule des yeux, il remet en place une serviette, il incline le poignet. Lui n’a pas de petite amie.
A l’opposé du personnage de Leslie se trouve celui de Mo-shang (Teresa Mo), cousine de la famille. Elle joue un garçon manqué, célibataire aussi, qui arrive à la maison en moto et qui ne fait pas de manière. Impolie, elle s’empiffre des plats que Leslie a préparés. Leslie et Teresa passent leur temps à se disputer, notamment au lycée où ils enseignent, elle la massage et lui la déco intérieure. On se doute qu’ils finiront ensemble.
Le troisième frère est Foon (Stephen Chow) qui est animateur de radio. Séducteur invétéré, il rencontre Yok (Maggie Cheung) surnommée Hollyok car la belle Maggie est influencée dans sa vie par les films hollywoodiens qu’elle regarde. Quand Madonna sort In bed with Madonna, elle s’habille comme Madonna avec ses fameux seins de Jean-Paul Gaultier. Puis viendra Pretty woman, ensuite Ghost, encore Misery et enfin Terminator 2, bref tous les succès américains de 1991 dont le film se moque.
Stephen est toujours en retard d’un film, quand Maggie s’habille comme Julia Roberts, lui se prend pour Warren Beatty. Quand elle fait de la poterie comme Demi Moore, lui fait Richard Gere. Mais très vite, il enfile un jeans serré et, torse nu, va finir la poterie à la Patrick Swayze sur la musique des Righteous Brothers. Plus tard pour masquer son infidélité envers Maggie, il feint (ou non) l’amnésie. Odieux avec son infirmière (Stephen est un obsédé), c’est Maggie qui vient s’occuper de lui déguisée en Kathy Bates version Misery.
Comédie assez régressive (aucun comportement d’adultes) et souvent couillonne où les facéties des acteurs font beaucoup rire, All’s well end’s well peut difficilement s’apparenter aux modèles des comédies du mariages de l’âge d’or hollywoodien. Les portes claquent, les personnages mettent du temps à s’aimer, mais les gags ne sont pas tous d’un très bon niveau. Mais parce qu’ils sont présents à profusion, on rit énormément et de bon cœur. Et en plus tout se finit bien.
All’s well end’s well (家有囍事, Hong Kong, 1992) Un film de Clifton Ko avec Messieurs Stephen Chow, Leslie Cheung, Raymond Wong Bak-min, Vincent Kok, Kwan Hoi-shan et Mesdemoiselles Maggie Cheung, Teresa Mo, Sandra Ng, Sheila Man, Lee Hung-kam.

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