mercredi 12 septembre 2007

Flirting scholar


Une très grande réussite du duo Stephen Chow et Lee Lik-chi qui mettent ici en œuvre tout une panoplie de gags au service de la star. Largement supérieur aux deux Royal tramp de Wong Jing sur touts les points de vue, comme si Lee et Chow avaient supprimé ce qui ne fonctionnait pas dans les films comiques en costumes. Flirting scholar a d’ailleurs été le plus gros succès de l’année 1993 à Hong Kong.
Stephen Chow est Tong Pak-fu, peintre et poète. Tout le monde l’envie car il est riche, célèbre et a huit femmes. Or ses huit femmes ne pensent qu’à jouer au mahjong, à râler, à boire, ce qui manque de provoquer le suicide de la mère de Tong, par ailleurs une femme très autoritaire. Les gens envient Tong mais ils ne savent rien de sa vie privée.
Tong est homme courtisé et affable, mais quand on vient lui demander de l’aide, notamment un joueur compulsif endetté, il se montre moins sympa. Il accède néanmoins à la requête du joueur mais le fait se déshabiller et, après l’avoir enduit d’encre, l’utilise comme pinceau.
On en est à moins de dix minutes de film que les gags de différentes factures se sont déjà succédés. Tous sont très drôles et Flirting scholar est un des films les plus drôles de Stephen Chow. Bien entendu, il joue sur un humour pas forcément élégant mais la variété des gags est abondante. Tout Flirting scholar va déployer un scénario cohérent où l’on rit constamment et au dépens de tous les personnages.
Tong décide de quitter son foyer le jour où il rencontre la servante Chou-heung (Gong Li dans son rôle comique à ce jour). Tous les hommes admirent la beauté de Chou-heung. Pour arriver à ses fins, Tong va se faire passer pour un mendiant puis se faire embaucher par les patrons de Chou-heung. Il doit alors abandonner sa liberté, oublier son nom et porter désormais un numéro, en l’occurrence 9527. Il subira maintes humiliations hilarantes que son rang d’esclave préconise.
Personne ne sait que 9527 est le poète Tong Pak-fu. Et il doit cacher son identité car la matrone déteste Tong Pak-fu à cause d’une ancienne histoire d’amour mal finie avec son père. Problème : la servante admire sa poésie et Tong ne peut lui révéler la réalité. Chou-heung est amoureuse de Tong mais pas de 9527, ce qui donne droit à une série de quiproquos d’une grande saveur.
La matrone est interprétée par Cheng Pei-pei, vétéran du wu xia pian classique des Shaw Brothers. L’hirondelle d’or, c’était elle. Elle semble s’amuser comme une folle dans son rôle bonne femme pas commode qui porte la culotte dans sa demeure. Lee Lik-chi et Ching Siu-tung, qui chorégraphie les combats, lui ont donné de belles scènes d’action où, à presque 50 ans, elle déploie un talent d’artiste martiale impressionnant.
Stephen Chow se dépense sans compter pour faire son show. Ça n’arrête pas, dans tous les sens. Il chante, il danse, il se moque de tout sans se soucier d’un éventuel trop bon goût. On rit du début à la fin. Un grand film.
Flirting scholar (唐伯虎點秋香, Hong Kong, 1993) Un film de Lee Lik-chi avec Stephen Chow, Gong Li, Cheng Pei-pei, Francis Ng, Vincent Kok, Gabriel Wong

Aucun commentaire: