Makoto est une lycéenne comme toutes les autres : elle est toujours pressée et toujours en retard. Et justement, ce jour-là, en rentrant chez elle en vélo, les freins lâchent dans une descente. En bas de la rue, il y a un passage à niveau et à ce moment précis, un train doit passer. Elle voit sa mort arriver, quand soudain le temps s’arrête et repart à zéro. La vie de Makoto devient alors un jeu où elle doit faire une cascade pour revenir en arrière. Ce vers quoi elle tend est d’améliorer la vie de ses deux copains de classe (avec qui elle passe beaucoup de temps à jouer au baseball). Et notamment à leur trouver des petites copines, puisqu’on est dans cette période pénible des premiers flirts.
Ce qui constitue un jeu pour Makoto devient petit à petit une mission quasi divine où l’adolescente devient metteur en scène de sa vie et de celle de son entourage. Dès qu’un évènement ne correspond pas à ses désirs (dans le sens bazinien du terme), elle revient légèrement dans le passé et tente d’améliorer le présent. Bien entendu, pour le plus grand plaisir du spectateur, rien ne fonctionne comme prévu. La plupart du temps, Makoto est prise au piège des rets du temps et des velléités des autres personnages. Recommencer encore et encore cette tâche, tel un artisan.
Seulement voilà, ce qu’ignore encore Makoto, c’est qu’elle a un nombre limité de retour dans le passé. Elle en abuse tant, souvent pour s’amuser en toute insouciance, pour un rien (avoir plus de gâteaux, dormir plus longtemps), que bientôt, elle ne peut plus changer son destin et se retrouve grosjean comme devant avec une vie qu’elle n’a pas choisie. D’une certaine manière, le message le plus fort de
La Traversée du temps (時をかける少女, Japon, 2006) Un film de Mamoru Hosoda avec les voix de Riisa Naka, Takuya Ishida, Mitsutaka Itakura, Ayami Kakiuchi, Mitsuki Tanimura, Sachie Hara, Yuki Sekido.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire