Tien plonge dans une piscine. Un autre jeune homme s'y trouve et ils s'embrassent. Mais Tien rêvait, il fantasmait, et son réveil est forcément humide. Tien a un petit problème, il habite la campagne et c'est difficile de s'y trouver un petit ami là-bas. Il décide de franchir un cap et de s'installer à Taipeh où se trouve son ami Yu, qui lui aussi a fui pour la capitale. Les deux garçons se retrouvent dans la discothèque où Yu est barman. Ils sont contents de se revoir après deux ans de séparation. Et là, Tien commet l'irréparable. Il annonce tout haut qu'il est encore puceau. Tous les clients de la boîte de nuit arrêtent de danser, se taisent et se mettent à applaudir : ils n'avaient pas vu un puceau depuis si longtemps.
Yu et ses deux amis, CC et Alan, décident de prendre en main le destin de ce pauvre petit Tien. Le garçon se laisse faire car le playboy numéro 1 de Taipeh lui a tapé dans l'œil. Les trois amis se moquent gentiment de Tien. Le playboy, Bai, ne peut pas aimer, il ne sait que coucher avec des garçons qu'il collectionne. Ils racontent le passé de Bai où ce dernier a souffert à cause d'un garçon dont il était amoureux fou et qui l'a trompé. Yu, CC et Alan ont beau vouloir former Tien, le jeune homme est d'une timidité qui va mal avec la réputation de coucheur de Bai. Ainsi quand ils se rencontrent par hasard, Tien n'ose même pas l'aborder. Mais ce qu'il ne savait pas, c'est que Bai est également un grand timide qui est dépassé par sa réputation qui ne correspond pas à la réalité.
L'Eté de mes 17 ans a été un des plus grands succès du cinéma taiwanais en 2004. DJ Chen, qui signait son premier film, est très éloigné des styles de Tsai Ming-liang ou de Hou Hsiao-hsien. Contrairement aux deux cinéastes les plus connus en Occident, il est résolument optimiste et livre une comédie romantique souvent drôle et qui, on s'en doute, se terminera bien. Pas de longs plans séquences dans L'Eté de mes 17 ans, mais une narration tout ce qu'il y a de plus classique. DJ Chen s'autorise seulement à filmer ses deux flashbacks (la passé de Bai puis la rencontre entre Yu et l'Américain Ray) à la manière d'un opéra chinois. En revanche, le film devient un peu trop mièvre avec l'utilisation de chansons romantiques pas très inspirées pour illustrer la tristesse des personnages.
Au cas où vous ne l'auriez pas compris, L'Eté de mes 17 ans est une comédie où tous les personnages sont gay. Le film ne se pose pas la question de vivre son homosexualité à Taiwan. Cet enjeu là est dépassé. Tous les personnages savent qu'ils sont gays, aucun ne se pose la question de ce peuvent en penser leurs parents, leurs voisins ou les collègues de travail. Ce qui les intéresse c'est de trouver un mec, d'en tomber amoureux et de le garder. D'ailleurs dans L'Eté de mes 17 ans, il n'y a aucun hétéro. Il n'y a pas de femmes non plus. Du coup, le cinéaste se permet de se moquer gentiment de ses personnages. Les acteurs sont tous épatants. Tien (Tony Yang) en naïf, Bai (Duncan) en fantasme vivant, Jun (Jason Cheng) en meilleur ami de Bai qui n'arrive pas à lui déclarer son amour, et aussi Yu (King Chen), CC (Dada Liu) et Alan (Jimmy Yang) en folles furieuses. Tous sont crédibles malgré la caricature.
L'Eté de mes 17 ans est un film très sympathique recommandable à tous les publics, comme peuvent l'être n'importe quelle comédie romantique. Depuis, DJ Chen a tourné une nouvelle comédie en 2006, Catch, un film d'espionnage avec Tony Yang dans le rôle d'un acteur médiocre qui se fait passer pour une star.
L’Eté de mes 17 ans (Formula 17, Taïwan, 2004) Une comédie de DJ Chen
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