mercredi 31 décembre 2008
10 films pour 2008
lundi 29 décembre 2008
Johnny Hallyday à Hong Kong
On croyait que ce serait encore un tournage avorté, un de ces effets d’annonce comme il y en a beaucoup trop (on se souvient de ce remake du Cercle rouge avec Delon qui n’avance pas), mais apparemment Johnny Hallyday tourne vraiment à Hong Kong dans Vengeance le prochain film de Johnnie To et Wai Ka-fai. Paris Match est allé faire un reportage à Hong Kong et une interview avec le chanteur. Personnellement, je n’aime pas trop Hallyday, mais les deux cinéastes vont sans doute faire exploser son image. Voici quelques extraits volés du magazine.
L’équipe est adorable. Je vous assure, on n’a pas l’habitude d’être traité aussi chaleureusement par les équipes dans les autres pays. Ils sont tous aux petits soins. On attend, comme sur tous les tournages, mais ici ils viennent tout le temps vous demander si vous voulez du thé, de l’eau, un café ou quelque chose à manger. En France, si on ne demande rien, personne ne vient vous voir !
Et concrètement, est-ce une organisation différente?
Les membres de l’équipe sont très pragmatiques. Si on tourne dans la rue, ils ne vont pas chercher des chambres pour installer nos loges. Tout simplement, ils dressent des tentes sur un bout de trottoir, avec deux chaises, une table, un portant de vêtements et un miroir. Ça, c’est pour l’intendance : ils vont au plus simple. Mais techniquement, ils sont extrêmement méticuleux pour tout ce qui concerne les mouvements de caméras, les positions, la gestuelle. Cela n’est pas du tout aussi simple qu’on pourrait le croire. En plus, ils se “couvrent” beaucoup. C’est-à-dire que, pour une scène, on multiplie les angles et la taille des plans. On fait un film noir, mais Johnnie To y ajoute des plans qu’on verrait plutôt dans un western. Il fait des gros plans sur les yeux, la bouche, les mains. Il adore aussi les cadrages larges. Il est d’une grande précision. Il sait exactement ce qu’il veut.
Aviez-vous vu ses films avant de venir tourner avec lui?
Je connaissais son cinéma, mais, depuis que je suis à Hongkong, j’ai surtout découvert qu’ici Johnnie To est une vraie star. C’est sans aucun doute le metteur en scène le plus apprécié en Asie aujourd’hui. Ce réalisateur, très rigoureux envers son équipe, ses acteurs et lui-même, me fait penser à la fois à Godard et à Melville. Quand il filme la violence, il va jusqu’au bout, à la façon d’un Melville. Mais quand on tourne une scène intimiste, il prend son temps, comme Godard. Dans la vie, on ne se précipite pas pour allumer une cigarette ou boire un verre. Johnnie To me dit : “Tu prends le verre trop vite.” En France, on me dirait : “Mais pourquoi tu mets autant de temps pour prendre ce verre?” J’ai vraiment le sentiment qu’on est en train de faire un grand film noir. C’est aussi un film d’action, plutôt à l’américaine. Quand il y a du sang, en France, on n’ose pas trop le montrer. Ici, ils mettent le paquet. La nuit dernière, j’ai tourné une scène où je prends une balle dans l’épaule. Il y avait du sang partout. Je crois qu’ils mettent du sucre dans le faux sang, ça colle, et on a du mal à s’en débarrasser. Mais à l’image, ça se voit, cela rend la scène intense. C’est pareil pour la pluie. On sait qu’au cinéma il faut beaucoup de pluie pour que cela se voie, mais là, ils y vont à coups de lance à incendie ! Je tourne donc sous une fausse pluie, mais qui est bien froide. Et après six heures d’affilée à rester trempé, j’ai attrapé un rhume...
Comment se passe le travail avec Johnnie To?
Lui, parle mieux l’anglais que la plupart des membres de l’équipe ; et en plus, il est tout le temps avec son interprète. La communication est donc facile. Mais, de tous les acteurs, je suis le seul à avoir lu le scénario. Il ne le donne jamais à lire aux autres. Il les dirige jour après jour, scène après scène, sans qu’aucun d’entre eux ne connaisse l’histoire. Et comme on ne tourne pas dans l’ordre chronologique, ils doivent vraiment être perdus... Mais ils ont l’habitude de travailler avec lui, et ils lui font une confiance totale. Godard faisait la même chose, lorsqu’il nous donnait trois pages à apprendre un quart d’heure avant le tournage...
Vous pouvez nous parler de Francis Costello, votre personnage?
C’est un ancien gangster, reconverti dans la restauration. Il est français, mais sa fille, qui est mariée à un Chinois, vit à Hongkong. Elle et sa famille vont se faire massacrer par des gangsters armés par la mafia. Alors, il vient à Hongkong pour trouver les responsables et les tuer à son tour. Mais comme il ne connaît personne et ne parle pas la langue, il va se faire aider par trois tueurs. C’est un film noir, mais avec beaucoup d’humour. Un humour surprenant, assez décalé.
mardi 23 décembre 2008
Lau Ching-wan
lundi 22 décembre 2008
Dostana
Depuis quelques semaines, j’ai remarqué qu’allociné annonce la sortie d’un film Bollywood dans une salle de la banlieue parisienne. Dostana est sorti dans une seule salle le 14 novembre et personne n’en a parlé. La bande annonce présente quelque chose d’assez inédit dans le film indien : un couple d’homos. Mes amis spécialistes de Bollywood n’en croyaient pas leurs yeux, j’ai vu le film.
Dostana c’est sea, sex and sun. Ça se passe à Miami et non pas en Inde, c’est plus exotique. John Abraham est Kunal. Il est photographe. John Abraham c’est surtout des abdos, des biceps, des triceps et un torse nu pendant presque tout le film ou une chemise largement ouverte. Un sourire à toute épreuve. Abhisehk Bachchan est Sameer. Il est infirmier. Ce Bachchan est le fils d’Amitabh et accessoirement le mari d’Aishwarya Rai. Les deux hommes se rencontrent par hasard et veulent louer le même appartement. Mais la propriétaire craint qu’ils ne ramènent trop de filles. Pas de problèmes, ils se font passer pour des homos et peuvent vivre en colocation avec Neha (Priyanka Chopra).
Les deux garçons trouvent Neha tout à fait à leur goût mais vont devoir tenir la supercherie jusqu’au bout pour rester dans l’appartement. Sammer invente et improvise l’histoire de leur rencontre à Venise et le film utilise très vite les clichés de la folle pour figurer un gay. C’est pas très fin, on se marre parce qu’on sait que les deux acteurs sont des sex symbols en Inde et qu’ils en jouent. Neha aime bien les homos d’autant qu’elle travaille dans le milieu de la mode. D’ailleurs pour essayer d’avoir une promotion, elle invite son patron pour qu’il se fasse séduire par Sameer. Quiproquos et vaudeville. Les deux garçons ont demandé une carte de séjour en se faisant passer pour un couple et le contrôleur du service d’immigration arrive dans l’appartement. Quiproquos et vaudeville, suite. La mère de Sameer apprend ça et arrive sur les lieux, honteuse que son fils soit gay. Quiproquos et vaudeville, fin. Ça frôle la cata pour les garçons, ils veulent tout avouer, mais ils restent gays.
Voilà pour la première partie du film fait d’un comique un peu lourd. La deuxième moitié est consacrée à la romance. Les deux garçons tombent amoureux de Neha et chacun va tenter de la séduire de son côté. Mais Neha va rencontrer son nouveau patron Abhi (Bobby Deol), par ailleurs papa divorcé. Kanul et Sameer vont tout faire pour mettre des bâtons dans les roues de cette idylle naissante jusqu’à ce que le pot aux roses soit découvert. Ils vont manipuler tout le monde mais tout reviendra dans l’ordre à la fin, bien entendu. La romance est assez convenue mais elle présente un joli moment quand Kanul séduit Neha en reprenant une scène de Kuch kuch hota hai où il imite les gestes de Shah Rukh Khan.
Il faut préciser que Dostana est produit par Karan Johar, le créateur de Kuch kuch hota hai. D’ailleurs, certaines chansons sont des pâles imitations de celles de ce film. C’est sans doute là le plus gros point faible de Dostana. Les chansons et les danses manquent terriblement d’inspiration. Hormis la dernière, les acteurs ne dansent pas ni ne chantent, ce qui étonne. On sait qu’on ne s’embrasse pas dans les films indiens, mais Dostana essaie de déroger à cette règle. Sameer et Kanul s’embrassent sur la bouche, enfin presque. C’est une sorte de baiser à l’américaine, dans le cou, mais un baiser tout de même. Le cinéma indien va peut être un peu de décoincer, qui sait ?
Dostana (Inde, 2008) Un film de Tarun Mansukhani avec John Abraham, Abhishek Bachchan, Priyanka Chopra, Bobby Deol, Kiron Kher, Sushmita Mukherjee.
vendredi 19 décembre 2008
Serbis
Michel Ciment, le super-intendant de la revue de cinéma Positit, avait pris ses plus belles armes vocales lors de plusieurs numéros du Masque &
En comparaison avec John John, le précédent film de Mendoza sorti en France, Serbis semble manquer cruellement d’envergure. Le film suit le parcours sur une journée d’une famille qui tient un cinéma porno dans une ville de province. Le personnage principal semble être Nayda (Jacklyn Jose). Mère de famille d’un adorable petit garçon, elle tient d’une main de maître le cinéma. Vivent aussi ici le frère et la sœur de Nayda et sa mère. C’est autour de son personnage que tourne la partie familiale du récit : elle fait un procès à son mari qui l’a trompée et vitupère contre son fils qui témoigne en faveur du père.
Nayda tente de concilier toute sa famille. De faire que sa sœur ne se maquille pas trop, que son frère ne s’engueule pas avec la mère, que la mère calme sa colère malgré l’adultère du mari, que son fils travaille à l’école pour que lui ne soit obligé de travailler dans ce cinéma minable et vétuste. Nayda doit aussi s’occuper du cinéma, veiller à ce que son projectionniste ne passe pas son temps à baiser. Mendoza voudrait en faire une mère-courage égale de la mère adoptive de John John, mais Nayda n’a pas autant de force et le scénario de Serbis s’apparente plus à celui d’un soap opéra qu’à un film social.
Quelques scènes choc ponctuent régulièrement le film. Une ou deux scènes de cul dans la salle tandis que le film se déroule, une fellation prodiguée au projectionniste, une scène de mutilation avec une bouteille. Rien de vraiment choquant en vérité. Il y une tentative assez vaine de filmer vrai, caméra à l’épaule et jeu naturaliste. Il y a surtout un gros travail sur le son où Mendoza fait enregistrer tous les bruits de l’extérieur, voitures, klaxons, qui saturent notre appréhension du film. Ça n’est jamais émouvant, juste un peu fatigant et somme toute très décevant.
Serbis (Philippines – France, 2008) Un film de Brillante Mendoza avec Dan Alvaro, Mercedes Cabral, Julio Diaz, Bobby Jerome Go, Roxanne Jordan, Jacklyn Jose, Kristoffer King, Coco Martin.
jeudi 18 décembre 2008
Largo Winch
Naïvement, je croyais qu’un film qui se déroule à Hong Kong utiliserait les décors de Hong Kong. Eh bien non ! Largo Winch commence effectivement bel et bien à Hong Kong, de nos jours. On le voit bien, c’est marqué sur l’écran et on reconnaît ce décor si familier. Pour les besoins du scénario (Largo veut venger la mort de son père qui a été éliminé pour voler sa compagnie), le film se déroule également au Brésil (où Largo s’est exilé) et en Croatie (d’où vient sa famille). Mais la majeure partie du film a lieu à Hong Kong.
Pour les scénaristes, Hong Kong est la plaque tournante du commerce actuel (moi, j’aurais dit Shanghai pour l’Asie, mais je ne suis pas scénariste) et l’entreprise a donc un immense immeuble d’où est dirigée l’activité – que l’on ignorera jusqu’au bout. En fait, toutes les scènes (ou presque) se dérouleront dans un bureau atour d’un conseil d’administration. Il n’y aura que deux scènes en extérieur. La première où Largo se promène tranquillement dans une rue populaire juste après être sorti de l’immeuble de luxe. La deuxième dans la passerelle d’un centre commercial avec une poursuite. C’est une passerelle qu’on voit dans plein de films d’action hongkongais.
Etonnement, le scénario ne cherche même pas à introduire dans l’action une bande des triades qui auraient pu corser le suspense. On est censé avoir assassiner Winch père et pas un personnage ne semble envisager la nuisance des triades. Quel manque d’inspiration. Quand aux scènes de baston, elles sont d’une repoussante banalité. Là non plus le cinéma de Hong Kong n’a pas influencé le réalisateur. Largo Winch est un film invraisemblable, ennuyeux et sans l’once d’une quelconque modernité. Du vrai cinéma franchouillard ringard qui pète plus haut que son cul. J’essaierai d’être moins naïf dans mes choix.
Largo Winch (France, 2008) Un film de Jérôme Salle avec Tomer Sisley, Kristin Scott Thomas, Miki Manojlovic, Gilbert Melki, Mélanie Thierry, Anne Consigny, Karel Roden, Steven Waddington, Racha Bukvic, Benjamin Siksou.
Sorties à Hong Kong (décembre 2008)
mercredi 17 décembre 2008
C'est la vie, mon chéri
C’est la vie, mon chéri (en français dans le texte pour son titre, y compris au générique) est un des plus gros succès du cinéma de Hong Kong en 1993, une période entièrement dominée par les comédies burlesques de Stephen Chow. Derek Yee est aux commandes de ce mélodrame qui va lancer la carrière de Lau Ching-wan qui, jusqu’à présent, n’était qu’un acteur de seconde zone cantonné dans de petits rôles sans envergure.
Kit (Lau Ching-wan) est musicien. Un homme seul depuis qu’il s’est séparé de Tracy (Carina Lau) une star de la cantopop. Il passe son temps à ne rien faire, à ruminer son mal de vivre et n’arrive pas à avancer dans la vie. Kit habite un modeste appartement mal meublé. Au rez-de-chaussée de son immeuble, habite Min (Anita Yuen), une jeune femme qui arbore constamment un beau sourire. Elle va entreprendre de lui redonner de la joie de vie. Ils se rencontrent dans un jardin public où elle donner à manger aux chiens errants. Puis il l’aperçoit dans la troupe de musiciens que tient son oncle (Paul Chun).
Commence entre eux une amitié établie sur une douce complicité. Min va régulièrement sonner à la porte de Kit, qui bougon, la reçoit avec son éternel caleçon bleu et son débardeur de la même couleur. Elle l’entraîne dans les rues pour des promenades où elle va tenter de lui redonner le sourire, ce qui s’avère une tâche ardue. Mais ils apprennent à se connaître, parlent beaucoup et elle espère réussir à le faire sortir de sa coquille. Puis, petit à petit une idylle naît entre eux et ils commencent à sortir ensemble, sous l’œil fort peu bienveillant de la mère de Min (Fong Bo-bo).
Ce que va vite apprendre Kit, c’est que sa nouvelle petite amie est atteinte de leucémie. Une moribonde qui apprend à vivre à un déprimé. Et c’est sur ce postulat que le film de Derek Yee engage sa seconde moitié. Jusque là, C’est la vie, mon chéri ne semblait qu’une romance un peu éculée, mais le virage vers le mélodrame pur est inattendu. Le cinéaste refuse le pathos, comme la mièvrerie, et continue à faire du personnage d’Anita Yuen une femme pleine d’allant et d’espoir. Kit rêve d’ailleurs de lui faire enregistrer une chanson qu’il avait commencé à écrire pour son ex et qu’il prévoit pour Min maintenant qu’elle lui a fait retrouver l’inspiration.
Tout le film est ainsi baigné de musique de tous les genres. La cantopop évidemment, le genre phare aujourd’hui à Hong Kong, pour lequel travaillent les personnages de Tracy et Kit, mais un genre superficiel et lié à la fin de l’amour. On y entend la troupe de Paul Chun jouer des vieilles chansons populaires, un air d’opéra lors d’une tournée en province ou du jazz pour l’anniversaire de la mère de Min, moment crucial où Kit est enfin accepté dans la famille. Tous ces éléments ainsi que l’interprétation incarnée des acteurs font de C’est la vie, mon chéri un film émouvant très justement récompensé cette année-là aux Hong Kong Films Awards.
C'est la vie, mon chéri (新不了情, Hong Kong, 1993) Un film de Derek Yee avec Anita Yuen, Lau Ching-wan, Carrie Ng, Carina Lau, Fung Bo-bo, Paul Chun, Sylvia Chang, Jacob Cheung, David Wu, Wong Ching-wah, Peter Chan Ho-san, Teddy Chan, Joe Cheung, Jamie Luk, Tats Lau, Herman Yau.
mardi 16 décembre 2008
Painted skin 2008
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lundi 15 décembre 2008
The Warlords, meilleur film aux 45ème Golden Horse Awards
Le film épique à Hong Kong fait preuve d’un petit renouveau depuis quelques temps. The Warlords de Peter Chan Ho-sun a gagné un grand nombre de récompenses depuis sa sortie il y a tout juste un an. Presque tous les Hong Kong Film Awards et le 6 décembre 2008, lors des 45ème Golden Horse Awards, le prix du meilleur film, meilleu réalisateur, meilleurs effets visuels. Depuis, cette sortie les cinéastes de renom et les stars se bousculent au portillon pour tenter eux aussi de rafler la mise. Un tel engouement est une assez bonne occasion pour comparer les affiches de ces films épiques, par ailleurs des productions panasiatiques, sortis depuis un an et constater que, pour attirer le public, mieux vaut ne pas innover et regarder ce qui se fait ailleurs.
Warlords (投名狀) Un film de Peter Chan Ho-sun. Sortie : 13 décembre 2007.
An empress and the warriors (江山美人) Un film de Ching Siu-tung. Sortie : 20 mars 2008.
Three kingdoms Resurrection of the dragon (三國之見龍卸甲) Un film de Daniel Lee. Sortie : 3 avril 2008.
Red cliff (赤壁) Un film de John Woo. Sortie le 10 juillet 2008.
Painted skin (畫皮) Un film de Gordon Chan. Sortie : 26 septembre 2008.
Butterfly lovers (武俠梁祝)